ANTOMARCHI

Se trouve-t-il des personnes pour s’imaginer que l’on peut, en un jour, apprendre à prier ?

Y en a-t-il qui pensent que les disciples surent prier dès le moment où Jésus leur eût appris l’oraison dominicale ?

Pour ma part, j’ai commencé, voici bien des années, à prier, et j’apprends encore tous les jours.

Ne pensez-vous pas que l’une des premières conditions pour bien prier est de bien se connaître ?

Tant que je ne connais pas un peu mon caractère, mes défauts, mes points faibles, comment puis-je demander à Dieu les grâces nécessaires à mon affermissement, à mes progrès spirituels ?

Tant que je ne connais pas quelque chose de la grâce, de la puissance et de l’amour de Dieu, comment puis-je puiser dans ces richesses ?

C’est impossible.

J’ai donc dû, avant de savoir vraiment demander à Dieu ce dont j’avais le plus besoin, apprendre à me connaître.

Et c’est ainsi qu’avec le temps et l’expérience acquise après les tentations, les chutes, les relèvements et les victoires, je suis parvenu par la grâce de Dieu à me composer une sorte de mémento, de plan de prière, qui m’a été, et qui m’est toujours davantage du plus grand secours.

Vous voici donc seul dans votre chambre, ayant peut-être cet inappréciable privilège de n’y entendre à peu près aucun bruit, de n’avoir rien ni personne qui vous dérange.

Et néanmoins, que d’importuns viennent sans répit frapper à la porte de votre pensée, sous forme de préoccupations, de travaux en retard, de rappels urgents à la mémoire, et rendent difficile votre recueillement, au point qu’il n’y a bientôt plus qu’un parti à prendre : Mettre l’amen final à votre prière et commencer le travail, avec le sentiment infiniment douloureux et humiliant que vous êtes impuissant à prolonger plus longtemps votre entretien avec Dieu, et qu’il est préférable de l’écourter, car le travail presse.

Or, n’oublions jamais ceci : Le temps économisé sur la prière est du temps perdu.

Si l’on croit allonger sa journée de travail, en rognant sur le temps à consacrer à la prière, on se trompe lourdement.

Si un proverbe est faux, et funeste à ceux qui s’en inspirent, c’est bien celui-ci : " Qui travaille prie. "

A d’autres qu’à des chrétiens, cela réussira peut-être, mais pas à nous.

Ce qui est bien plus vrai, au contraire, c’est qu’en se mettant au travail sans avoir suffisamment prié, l’on compromet gravement sa journée.

A part les cas de force majeure, indépendants de notre volonté et dont Dieu nous accordera, tout le premier, les circonstances atténuantes.

Que faire donc ?

D’abord comprendre ceci : Que pour la prière comme pour toute chose au monde, il faut de la discipline et de la méthode.

L’esprit, autant que le corps, plus que le corps, doit être discipliné, l’esprit de l’homme moderne, surtout, sollicité par une foule d’idées, d’impressions, de sensations totalement inconnues aux hommes d’il y a deux mille ans.

Donc, connaissance de Dieu et de sa parole, connaissance de soi, discipline, méthode.

Les conseils qui vont suivre ne prétendent pas, bien entendu, constituer un modèle de prière.

Autant de personnes, autant de tempéraments, de besoins particuliers, d’expériences propres, et ma prière ne peut être votre prière.

A chacun donc de se composer, par l’étude et l’observation de soi-même, une direction de prière, permettant à l’esprit de se fixer sans peine et d’intercéder efficacement, sans tâtonner.

Autant qu’il vous sera possible, priez à haute voix, ou tout au moins à mi-voix.

Ayez un carnet de prière où vous inscrirez vos demandes, les noms des personnes pour lesquelles vous voulez prier.

La lecture, ou la récitation d’un psaume est un excellent début pour élever l’âme en prière.

Le chant d’un cantique aussi.

Mais quel psaume de préférence ?

Un psaume de reconnaissance, presque toujours, d’humiliation et de repentir souvent, un psaume qui nous rappelle les compassions de Dieu, ses merveilleuses délivrances, son infini pardon.

Que de choses mal faites, hier, que de paroles légères sans doute, ou méchantes !

Que d’actes irréfléchis, brusques !

Que de pensées égoïstes ou malveillantes !

Que de péchés d’omission, sinon de commission !

Ainsi les psaumes 30, 32, 34, 51, 73, 139, sont précieux entre tous les plus précieux pour nous porter à la reconnaissance, à la joie du salut, à un sérieux repentir, s’il y a lieu, à la connaissance de Dieu et à celle de soi-même.

Et je chercherai en même temps à m’approcher le plus près possible de la croix du Sauveur.

Oh ! Que le sang de Christ me lave et me purifie de tout péché !

" Purifie-moi avec l’hysope et je serai pur, lave-moi et je serai plus blanc que la neige ", dit le psaume 51.

Mais nous avons, nous, infiniment plus et mieux que l’hysope et le sang des boucs et des taureaux, c’est le précieux sang de Christ.

Et si mon repentir est sincère, si j’abandonne mon péché, je puis dire, dans la joie du pardon et de la purification : " Seigneur, je crois que tu me laves maintenant, que tu me purifies de tout péché, que tu crées en moi un cœur pur. Je le crois ! "

Ensuite, je me mets, par la foi, au bénéfice d’une grâce immense que m’a acquise la mort de mon Sauveur.

C’est cet état dont parle l’apôtre Paul quand il dit, au chapitre 6 de l’Epître aux Romains – pourquoi ce chapitre n’est-il pas mieux connu ?

Il est à la base de la sanctification :

" Mettez-vous bien dans l’esprit que vous êtes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ. "

Vous êtes morts au péché, vous n’existez plus pour le péché, Satan ne pouvant rien contre un cadavre ; et par un acte résolu de foi, vous devenez ce cadavre en vous identifiant à Jésus, mort et enseveli.

Qui dira la force de résistance à la chair, au monde et au diable contenue dans cette affirmation du chrétien :

" Je suis crucifié avec Jésus-Christ, je suis mort. Arrière Satan, je n’ai plus rien à faire avec toi, et tu ne peux plus rien sur moi ! "

Sur ce terrain, je suis invulnérable, je suis triomphant.

Je demanderai après cela à Dieu, un renouvellement du baptême de son Esprit, ce baptême de l’Esprit que l’on reçoit généralement le jour de la conversion, ou à quelque grand moment de la vie spirituelle.

Ce baptême devrait être renouvelé chaque jour.

L’esprit ne nous est pas donné une fois pour toutes.

" N’éteignez pas l’Esprit ", ou ne laissez pas s’éteindre l’Esprit en vous.

Il est clair que le commandement d’Ephésiens 5 : 18 :

" Soyez remplis de l’Esprit " sous-entend que la mesure que nous devons avoir de l’Esprit doit toujours être débordante, comme un vase renouvelé sans cesse par la source des eaux vives :

Seigneur, renouvelle le baptême de ton Esprit !

Telles sont les grandes bases de ma vie spirituelle : Purification, sanctification, baptême de l’Esprit.

Entrons maintenant dans les détails de la vie chrétienne journalière, ce champ clos privé où se déroule la lutte perpétuelle avec les forces des ténèbres.

Soldat du Saint Royaume, je le suis, je veux l’être ; je vais donc prendre toutes les armes de Dieu.

Ainsi, j’ai fait la douloureuse expérience de l’indiscipline et de la légèreté de mes yeux et de ma langue.

Ce sont là les portes de la citadelle de mon cœur.

Par elles, je me garde, ou bien je me livre et me rends :

Seigneur, garde mes yeux et ma langue dans la pureté, dans la vérité, dans la charité.

J’ai fait aussi la douloureuse expérience de la facilité avec laquelle je me relâchais dans la prière.

Il ne m’est pas naturel de prier.

Ce qui m’est plutôt naturel, c’est de me laisser aller à négliger la prière.

Le " Priez sans cesse " de l’apôtre, le " Veillez donc et priez en tout temps " de Jésus, sont les recommandations que je reconnais, certes, excellentes, mais je ne trouve pas en moi, dans ma nature, dans mon être moral même, la possibilité de m’y conformer.

L’esprit de prière vient d’en Haut, c’est une grâce de Dieu :

Donne-moi, Seigneur, un esprit de prière !

Donne-moi un esprit d’attente :

D’attente en l’accomplissement des promesses de Jésus à son peuple ; d’attente en la manifestation de la puissance et de la fidélité de Dieu.

Je m’attends si peu, dans la pratique, à ce que mes prières soient exaucées, à ce que ma foi soit récompensée, à voir Dieu intervenir à mon appel, dans mes difficultés matérielles aussi bien que spirituelles !

Un esprit de reconnaissance :

Voilà encore une grande pauvreté de ma nature : L’ingratitude.

Que je suis ingrat !

Quel oubli continuel des miséricordes de Dieu, de sa patience, des délicatesses de son amour, de sa bonté !

C’est cet oubli qui se traduit dans la vie de chaque jour par un souci et une crainte exagérés du lendemain, par la peur des circonstances.

Sans cesse l’obstacle me dérobe Dieu.

La reconnaissance n’est-elle pas la mémoire du cœur ?

Mais mon cœur est si naturellement ingrat, en face des hommes et en face de Dieu :

Seigneur, donne-moi un esprit de reconnaissance !

Mais ce qui m’humilie peut-être le plus, dans ma vie chrétienne, c’est de constater le peu d’amour que j’ai pour les âmes qui se perdent et comme j’ai peu les sentiments de Jésus-Christ à leur égard.

Je pense à ces paroles de l’Evangile :

" Jésus, voyant la foule, fut ému de compassion. "

Sans doute, c’était de la compassion pour la souffrance physique - la maladie -, ou sociale - la faim et la misère - , mais on comprend bien que c’est particulièrement à la détresse spirituelle, à la perdition des âmes de cette foule que va la compassion de Jésus.

Il n’est pas besoin d’être chrétien pour se passionner pour le salut social de l’humanité ; seul le disciple authentique de Christ languit pour le salut des âmes.

Oh ! La compassion de Jésus pour les âmes !

Au contraire, les sentiments que j’éprouve, moi, en voyant les foules gouailleuses et frivoles sont beaucoup trop mélangés de pitié condescendante, voire de dégoût…

Que Dieu me préserve de considérer la foule comme le pharisien le blessé de la route de Jéricho, en homme pressé qui court à ses affaires, et que ce malheureux gisant en travers du chemin gêne et importune, ou en sceptique que la foule amuse et distrait !

Oh ! Que je sente dans mon cœur, plus que je n’en sens, de l’amour pour son âme !

N’est-ce point Savonarole qui, dans ses supplications à Dieu et ses intercessions ardentes pour le salut de ses concitoyens, s’écriait :

" Seigneur, (donne-moi) des âmes, ou je meurs ".

Oh ! La compassion de Jésus en Gethsémané, qui lui fit accepter la croix pour le salut du monde, quelle petite place elle tient dans mes préoccupations religieuses, comme elle les inspire insuffisamment !

C’est qu’il ne m’est pas naturel d’aimer les âmes.

Ce qui m’est naturel, c’est de les critiquer, de les juger, de les condamner, de les mépriser.

Mon Dieu, je t’en supplie, puisque sans l’amour je ne suis rien, rien qu’une cymbale retentissante, un bruit de vivre :

Mon Dieu, donne-moi l’amour des âmes !

" Le juste vivra par la foi ", est-il écrit.

Et " sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu. "

Mais la foi est un don de Dieu, un don qu’il accorde libéralement, qu’il départit largement à tous ceux qui la demandent, par le Saint-Esprit.

En sorte que, ne pas avoir la foi, c’est ne pas la demander à Dieu.

Et pourquoi ne la demande-t-on pas ?

C’est surtout par orgueil, semble-t-il, par cette fatale illusion que la raison peut suppléer la foi.

Voyez par quels mots commencent tous les paragraphes du chapitre 11 de l’Epitre aux Hébreux :

Vingt-et-une fois de suite, l’apôtre le répète ce " par la foi " qui est comme la charpente, l’ossature de toute l’action bonne des croyant des temps passés, et qui le demeure pour le croyant moderne, à cette heure trouble, surtout, où, plus que jamais, c’est par la foi et non par la vue qu’il nous faut marcher :

" Seigneur, augmente-moi la foi ! "

Et je demande en même temps à Dieu, la sagesse d’en Haut.

Lorsque le diable transporta Jésus sur le haut du temple et lui dit :

" Jette-toi en bas, car il est écrit…. ", c’est à sa foi qu’il fait appel en somme : Ne doute pas de Dieu, il te préserve du mal….

Les chrétiens confondent parfois la foi avec la témérité, la folle imprudence, ou imprévoyance, et s’imaginent par exemple que c’est faire preuve de foi que de négliger son corps pour la nourriture ou le vêtement ou de s’exposer follement au danger ou dans des entreprises hasardeuses, en comptant sur la bonne Providence.

La sagesse d’en Haut équilibre notre foi et nous préserve des emballements dangereux, des actes et paroles dictés par une chair impulsive et non par l’Esprit :

Seigneur, donne-moi la sagesse d’en Haut !

Nous n’avons pas seulement à combattre contre la chair et le sang, mais contre " les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. "

Or, ces esprits méchants sont rusés et se déguisent, à l’instar de leur chef Satan, en anges de lumière.

Ils sont passés maîtres dans l’art de tromper, d’abuser de la confiance des âmes.

" Bien-aimés, dit l’apôtre Jean, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes…. "

Oui, mais comment les éprouver ces esprits, les reconnaitre, les démasquer ?

C’est encore le Saint-Esprit qui nous en donne le moyen : " A un autre est donné, par l’Esprit, le discernement des esprits. "

On ne peut exagérer, surtout à cette heure d’épreuve et de ténèbres, l’importance de ce don :

Seigneur, donne-moi le discernement des esprits !

Et voici, maintenant, une demande nécessaire, une grâce utile entre toutes : Le tact.

Chacun de nous est convaincu d’avoir du tact, beaucoup de tact.

Nous n’ignorons pas, cependant, que s’il y a une chose qui manque lamentablement dans les relations entre les hommes, c’est le tact.

Il est très facile d’avoir du tact quand on vit pour soi-même, quand on ne cherche pas à se rendre utile aux autres et dans le royaume de Dieu.

Mais que l’on se mette à l’œuvre.

Les mille frottements journaliers, les démarches à faire, les attitudes à prendre, le mot à dire, la poignée de mains… que le tact est donc nécessaire, que le tact est donc rare !

Vous avez du tact, c’est votre opinion personnelle.

Etes-vous bien sûr que c’est l’opinion de ceux qui vous connaissent, que c’est surtout l’opinion de Dieu ?

Croyez-moi, faites comme si vous en manquiez beaucoup, et, comme moi, assurément, vous en manquez ; demandez-en à Dieu.

Seigneur, donne-moi du tact !

Nous arrivons ensuite à trois vertus étroitement apparentées : La patience, le calme, la douceur.

Tout le monde est patient quand tout va comme on le désire.

On est très calme, alors.

Mais que les affaires se brouillent, que la contradiction se dresse, qu’une parole un peu humiliante, sans être malveillante, soit entendue, et voici une contraction nerveuse, un sursaut du cœur qui nous secoue de la tête aux pieds, et si le poing ne se serre pas, la langue brûle…

Un chrétien qui ne supporte pas la contradiction, un chrétien qui se met en colère, un chrétien qui dit de gros mots, un chrétien incapable de se dominer, de rester calme dans une discussion, dans un pénible règlement de compte, ce chrétien-là se doute-t-il du tort qu’il fait au royaume de Dieu ?

Et la douceur ?

Que de qualités parmi les plus précieuses sont amoindries et compromises, chez une personne, par le manque de douceur !

Ah ! Certes, il est des circonstances où l’énergie la plus farouche, où la véhémence même s’imposent.

Ce n’est pas avec douceur que Jésus mania le fouet de cordes sur le dos des spéculateurs du temple ou qu’il adressa ses " malheur à vous " aux pharisiens hypocrites.

Mais n’oublions pas qu’il défendait alors les intérêts des autres et non les siens propres.

Sa douceur, il faut la chercher dans ses relations quotidiennes avec ses incorrigibles disciples, si lents à le comprendre, ou sous les crachats et les verges de la soldatesque de Pilate, ou quand, étendu sur la croix, il demanda à son Dieu de pardonner à ses bourreaux….

Seigneur, donne-moi de la patience, du calme, de la douceur !

Conscient de sa responsabilité dans un monde où il est un témoin, une lettre de Christ, le chrétien doit être sérieux.

Demandons pour cela à Dieu de la réserve, de la dignité, surtout quand nous avons une nature facilement expansive, portée à la familiarité.

La familiarité engendre le mépris, dit-on.

En nous faisant mépriser, nous ferions mépriser Christ.

Il est des personnes naturellement sérieuses et graves.

Il en est au contraire qui doivent veiller sans cesse pour ne pas se laisser aller à la bouffonnerie, à la vulgarité.

Chassez le naturel, il revient au galop !

Certains chrétiens souffrent beaucoup et ont de grandes luttes sur ces points.

Mais le Seigneur veut nous donner la victoire sur tous nos points faibles.

Il est donc essentiel de les connaître, et ensuite de demander sans se lasser.

" Soyez prudents comme le serpent, simples comme la colombe ", a dit Jésus.

Mais comment concilier ces extrêmes ?

Comment, si l’on veut être prudent, ne pas tomber dans la méfiance, ce pénible défaut, ou dans son opposé, la naïveté puérile ?

Encore là, j’appelle Dieu à mon aide, lui demandant de me rendre circonspect, afin de ne décourager aucune bonne volonté, de n’être dupe d’aucun fourbe :

Seigneur, donne-moi d’être réservé, digne, sérieux, grave, circonspect !

J’ai ainsi demandé à Dieu bien des grâces et bien des vertus.

Il y en a encore, sans doute, beaucoup d’autres à demander, mais une surtout, une qui les résume peut-être toutes : C’est l’humilité.

Humble, petit à mes yeux.

Seigneur, que suis-je que tu ne m’aies fait ?

Qu’ai-je que tu ne m’aies donné ?

Que puis-je que tu ne m’en aies donné la force ?

" Je t’exalte, ô Eternel, car tu m’as relevé ! " ainsi commence le psaume 30.

Et vraiment, ne suis-je pas un relevé ?

Comment m’enorgueillirais-je ?

L’orgueil est chose odieuse chez l’incroyant ; mais chez le chrétien, quelle aberration !

Moi qui ai tout reçu par grâce….

La perte de Saül a été irréparable du jour où il s’est élevé :

" Lorsque tu étais petit à tes yeux, lui dit le prophète Samuel, n’es-tu pas devenu le chef des tribus d’Israël ? "

Malheur à moi, si, laissant pénétrer l’orgueil dans mon cœur, je m’imagine être quelqu’un avec lequel Dieu et les hommes ont à compter !

O Dieu, fais-moi cette grâce que je reste petit à mes yeux, et humble devant ta face !

Et je termine enfin ma prière en faisant mienne cette intercession pressante de l’Esprit par laquelle s’achève le recueil sacré du Nouveau Testament, en ces mots :

" Et l’Esprit et l’Epouse (l’Eglise) disent : Viens. Et celui qui entend dit : Viens, Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! "

Seigneur, que ton règne de justice et d’amour s’établisse sur cette terre souillée de tant de sang et de tant de crimes !

Abrège, pour l’amour de tes élus et selon ta solennelle promesse, ces jours de souffrance et d’horreur !

Déchire les cieux et descends !

Et prépare-moi, Seigneur, pour ta venue, afin que je puisse avec pureté et en vérité de cœur te dire, avec l’Esprit et avec l’Eglise :

" Amen, oui, viens, Seigneur Jésus ! "

Seigneur, enseigne-moi à prier….

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