Le vent souffle où il veut
Le ministère apostolique continue.
Une de ses activités consiste dans la fondation de nouvelles œuvres, c’est ce que suggère la déclaration de Paul dans 1 Corinthiens, chapitre 9, verset 1 :
" N’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. "
Quelle peut bien être l’exacte signification d’une telle déclaration ?
Tout simplement que, pour les Corinthiens, Paul était apôtre.
Il leur avait prêché la vérité, ils avaient été sauvés, une Eglise avait été établie et c’était là le sceau de son apostolat.
C’est aussi dans cette pensée et selon cette interprétation que Barnabas fut appelé apôtre, car lui aussi avait contribué à l’établissement d’une ou de plusieurs Eglises.
Le mot " missionnaire " est le mot latin pour désigner un apôtre et la signification de l’appel de Dieu au missionnaire consiste dans la vocation de fondateur d’églises dans des champs nouveaux.
Le mot grec pour apôtre signifie littéralement " messager ", mais un messager d’un genre tout à fait particulier ; la pensée qui s’attache à ce mot est " porter un message au loin " à ceux qui ne l’ont jamais entendu ; exactement porteur d’un nouveau message.
L’entreprise missionnaire est véritablement une œuvre apostolique.
C’est probablement pour cette raison que certains pionniers des temps modernes ont aussi été appelés " apôtres ".
Par exemple : Ansgar, l’apôtre des pays du Nord ; Hudson Taylor, l’apôtre de la Chine ; Livingstone, l’apôtre de l’Afrique, etc…
Ils ont établi l’œuvre chrétienne dans ces champs différents et ainsi l’histoire de l’Eglise leur a donné le titre d’apôtres.
On nous reproche quelquefois de ne pas choisir ou élire des apôtres parmi nous.
L’histoire de l’Eglise nous apprend, il est vrai, que dans certaines périodes de son développement, des apôtres furent " choisis ".
Quand un Mouvement spirituel très puissant se produisait, certains chrétiens suggérèrent le choix ou l’élection de douze apôtres.
Ainsi les Irvingiens choisirent douze apôtres et assurèrent que Jésus reviendrait avant leur mort (!).
Or, le dernier de leurs apôtres est mort il y a une vingtaine d’années.
Parfois, nous avons été accusés de mépriser le ministère d’apôtre parce que nous n’avons pas pris dans notre " Mouvement " une telle mesure.
Cependant nous croyons fermement au ministère d’apôtre, tout autant qu’à celui de pasteur, d’évangéliste ou de docteur.
Tous ont leur place dans l’Eglise du Seigneur.
Pour ma part, ces ministères importants et élevés ont toujours fait naître en moi un sentiment de crainte.
Il m’a semblé qu’il y avait danger à ce qu’ils soient mal compris, mal interprétés.
Il y a même des chrétiens qui se donnent eux-mêmes le titre d’apôtre.
Il y a quelque temps j’ai été éclairé sur ce point en lisant l’histoire de Jean-Baptiste. Jésus a déclaré plusieurs fois que Jean-Baptiste était cet Elie qui devait venir ; il fit cette déclaration en prêchant, puis le jour de la transfiguration.
Les disciples le comprirent et allèrent alors vers Jean-Baptiste lui-même et lui demandèrent : " Es-tu cet Elie qui doit venir ? " Il leur répondit : " Non ! ". Ils reprirent alors : " Qui es-tu ? " Et Jean-Baptiste leur répondit : " Je suis la voix de celui qui crie dans le désert. "
Je fus depuis ce jour éclairé sur ce sujet, et j’appris qu’il est possible d’avoir reçu un appel pour un ministère élevé…. Sans le savoir.
Jean-Baptiste ne se considérait pas comme Elie, mais Jésus lui, le considérait comme tel.
J’appris une fois de plus, qu’il est inutile de sonner de la trompette devant soi et d’attirer l’attention sur sa propre personne.
Si l’on insiste pour savoir qui nous sommes, répondons comme Jean-Baptiste : " Je suis la voix de celui qui crie dans le désert… Je ne suis pas apôtre… je ne suis pas Elie…. J’en suis indigne et incapable. Mais ce dont j’ai la certitude, c’est de mon appel céleste et du message que j’ai à délivrer.
Beaucoup de chrétiens ont une faiblesse très marquée pour les titres et si l’on avait coutume d’en donner, on les entendrait souvent dire : " Moi, je suis apôtre, " " Moi, je suis prophète, etc… "
Un certain jour, une sœur en Christ vint à moi et me dit : " J’ai le don de guérison ! "
Je lui répondis : " C’est très bien, ma sœur, ce don se manifestera lorsque vous ferez l’expérience de la guérison des malades par votre moyen. "
C’est par la manifestation du don que nous et les autres comprendront quel don nous possédons.
Inutile de proclamer nos dons, notre ministère ou notre appel.
En réponse à toute question, vous pouvons toujours répondre que nous ignorons si réellement nous sommes ou nous possédons ce qui nous est demandé.
Si au fond de nous-même nous avons la certitude que Dieu nous ait fait un " don ", nous devons éviter de nous faire valoir en mettant en relief les glorieuses bénédictions que le Seigneur nous accorde.
Nous servons le Seigneur, et c’est LUI qui révèlera en Son temps quel " don " et quel ministère nous avons eu à Son Saint Service.
Ce serait une folie pour des humains que d’essayer de choisir ceux qui devront recevoir un ministère spirituel.
Les membres et les organes d’un corps ne se développent pas " mécaniquement ", mais par un " processus vivant. "
Pensez à un caractère comme celui de Luther ; personne ne le choisit pour être un Réformateur ; cependant, il se leva !
Ceux que Dieu envoie sont équipés comme il faut et accomplissent une œuvre merveilleuse. "
Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme Il l’a voulu " (1 Corinthiens, chapitre 12, verset 18).
De tels ministères ne peuvent pas être établis par le choix d’une majorité, mais par Dieu seul !
Ephésiens, chapitre 4, verset 11 déclare : " Il (Dieu) a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, etc..."
Ce sont là les dons de Dieu à l’Eglise.
Les hommes reçoivent leur ministère directement de Dieu lui-même.
Il a déposé Sa puissance en eux et leurs semblables ne peuvent les mettre de côté.
Qui aurait pu mettre de côté un Luther, ou un Wesley ?
De tels dons à l’Eglise apparaissent et disparaissent sans que personne ici-bas les ait nommés ou renvoyés.
Lewi PETHRUS
Pasteur de l'église pentecotiste de Stockholm (Suède)
Viens et Vois, février 1942
Réveil de l'église et évangélisation du monde
Plutôt que de poser une question, je voudrais ici apporter un témoignage.
On parle souvent de réveil, mais il convient d’en bien définir le terme.
J’étais missionnaire en Tanzanie, dans une région que n’avait pas atteinte le mouvement de réveil commencé au Ruanda.
Notre Eglise certes était vivante ; l’Evangile y était prêché, des centaines d’adultes s’y faisaient baptiser chaque année.
Et nous avions l’impression de travailler dans les communautés vivantes.
Je fus transféré dans un pays où avait eu lieu un réveil de la foi.
La différence est simplement impossible à décrire.
C’était une Eglise " vivante " en un sens tout nouveau.
La communauté entre frères s’y montrait extraordinaire.
J’aimerais soulever quatre points touchant à cette notion de " réveil ".
Ce n’est pas l’œuvre de l’homme, mais de Dieu.
Pour ces frères, il ne faisait aucun doute qu’un réveil ne s’organise pas, ne vient pas de nos efforts. C’est une grâce de Dieu.
Tout ce que le Nouveau Testament nous dit de l’Eglise est vraiment possible.
La communauté du livre des Actes des Apôtres peut se vivre, mais d’une vie si différente de ce que nous voyons dans nos communautés habituelles que les mots nous manquent pour en parler clairement.
Ce fait, que le miracle du vrai réveil soit donné par pure grâce, ne doit jamais nous décourager, ni nous faire penser que Dieu n’entend pas nos prières, si nous n’en faisons pas l’expérience pleinement.
Nos petits réveils locaux sont une réelle bénédiction.
Nous devons continuer à évangéliser, à enseigner fidèlement la Parole.
Mais nous devons être prêts à ce qu’un jour Dieu intervienne et agisse de façon toute différente, toute nouvelle.
Pour nous, missionnaires, ce réveil fut une expérience souvent très humiliante.
Nous n’étions plus les chefs, les dirigeants. Nous sommes devenues des frères et avons été brisés.
Cette préparation est celle que le Seigneur attendu de nous.
X…
J’ai beaucoup de peine à m’endormir et donc n’aime guère les voisins qui viennent me réveiller, surtout s’ils viennent me réveiller plusieurs fois dans la même nuit.
Pareillement, je n’aime pas les réunions de réveil à répétitions, qui se renouvellent tous les ans sur les mêmes gens. Piqures pour prolonger l’agonie d’un mourant.
Donc ne galvaudons pas ce mot de réveil.
Il doit recouvrir la grande réalité d’une mission soigneusement présentée à Dieu puis interpellant l’homme une bonne fois dans sa vie et l’obligeant à dire " oui " ou " non " à Jésus-Christ, mais l’obligeant à répondre clairement.
Il est évident que le pasteur de paroisse ne peut guère adresser un appel tous les dimanches au même auditoire.
Un appel usé sur un auditoire usé ne peut guère aboutir. Il y faut une équipe ou quelqu’un venant d’ailleurs.
Ainsi donc, voici quatorze ans, j’ai senti la nécessité d’un réveil pour ma paroisse qui me désespérait.
Je croyais au Réveil, car il y a trente ans, je l’avais vu déferler de la Drôme sur mon Midi, à travers les " Brigadiers ".
Alors moi païen, j’avais été interpellé par Jésus-Christ et je lui avais répondu.
Mais où trouver l’aide faisant le poids ?
Car n’étant pas Américain, je ne pouvais guère espérer mobiliser tous les chrétiens du coin pour prier, chanter et témoigner ensemble du même Seigneur.
Pourtant, grâce à l’exemple de Billy Graham, j’ai eu l’audace d’aller trouver les responsables des huit dénominations de la ville voisine, les suppliant de croire au réveil de ma paroisse et de m’apporter leur aide.
Ils ont accepté et ce fut formidable. Le réveil vint : 114 décisions et, le dernier soir, 10 jeunes montant sur l’estrade pour offrir non seulement leur cœur à Jésus-Christ, mais leur jeunesse et leur service à plein temps.
Je remercie l’Alliance Evangélique de nous permettre, une fois l’an, au cours de la Semaine de Prière, de voir face à face des frères d’autres dénominations, de découvrir leur visage et de prier ensemble le même Seigneur.
Une fois l’an, c’est peu ; c’est mieux que rien.
Pourtant on pourrait faire davantage : ensemble pour le réveil, ensemble pour l’évangélisation, ensemble pour les autres, quel programme !
Malgré nos divisions et nos différences. Malgré nos misères. Ensemble aussi avec nos richesses et notre foi commune pour témoigner du même Seigneur.
Et le réveil vient. Je l’ai vu. J’y crois. Ayons assez d’amour pour les perdus jusqu’à nous mettre ensemble.
Naturellement il faudra payer le prix.
Non pas le grand prix, car Christ a tout payé pour le salut de tous les hommes. Mais le prix de l’obéissance, du dépouillement, de " l’écrémage ".
Mon Eglise l’a su. Elle a perdu son pasteur ; c'est-à-dire que sollicité d’apporter le réveil plus loin, mon Eglise a dû s’habituer à mes absences répétées et finalement à mon départ.
Ma paroisse a également perdu ses meilleurs jeunes, partis pour servir plus loin.
Et pourtant c’était le réveil, la vie, la victoire, puisque l’église acceptait d’être l’Eglise, de n’exister que pour les autres, de mourir pour renaitre.
Id. Exbrayat, de Montpellier
Il y a lieu de ne pas oublier notre sujet précis : " Le témoignage lié au réveil des chrétiens. "
A cet égard, l’étude de Halverson (dans le livre : " Un seul Monde " p. 104) nous aide à remettre en lumière trois points importants :
1. Toute évangélisation véritable est le résultat de l’action du Saint-Esprit faisant de nous les témoins du Seigneur.
Conférer la parole de Jésus : " Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit, et vous serez mes témoins… " (Actes, chapitre 1, verset 8).
2. L’évangélisation se fait dans la mesure où les membres de l’Eglise manifestent dans leur monde une vie chrétienne authentique.
3. L’évangélisation est aussi fonction de " l’esprit de communion " dans l’Eglise, c'est-à-dire des relations entre les croyants et Dieu, comme entre les croyants eux-mêmes.
Je souligne en particulier ces lignes : " La façon dont les chrétiens se traitent mutuellement est une des plus grosses pierres d’achoppement rencontrée sur la voie qui mène du monde extérieur à l’église " (p. 104).
Certainement nous devons être attentifs à tous ce que le Seigneur nous dit en vue d’une évangélisation liée au réveil de l’Eglise.
P. GUELFUCCI, D’Anduze
Le baptême de l'Esprit
Le fait suivant est raconté par un pasteur américain, le Rév. A. Mahan.
Une femme maladive, pauvre des biens de ce monde, accablée par les travaux et les soucis que lui occasionnait une famille nombreuse, avait tout juste, au point de vue chrétien, le moyen de vivre.
Un jour qu’elle s’occupait des soins du ménage, son esprit fut tout-à-coup saisi puissamment par cette pensée : " Bientôt je mourrai, et je me trouverai en présence de Dieu. Je ne voudrais pas aller à sa rencontre tandis que je le connais si mal.
Il faut que je le connaisse plus complètement avant ce moment-là. Désormais le but suprême de ma vie sera donc de connaître Dieu, de comprendre ses voies et de trouver grâce devant ses yeux. "
Sans se relâcher en rien dans ses devoirs domestiques, elle mit tout son cœur à connaître Dieu et à marcher en sa présence.
Pendant qu’elle faisait son travail journalier, elle tenait sa Bible ouverte sur une planche de cuisine, y jetait un coup d’œil en allant et venant, puis faisait du passage qu’elle avait lu le sujet de ses méditations et de sa prière intérieure.
Elle mettait beaucoup de soin aussi à lire les ouvrages les plus propres à nourrir sa vie spirituelle, et ses prières importunes semblaient ne vouloir admettre aucun refus.
Au bout de peu de temps, le Seigneur la baptisa de son Saint-Esprit ; la présence de son Dieu remplit son âme ; elle contempla la gloire de Dieu comme à visage découvert, et elle sut réellement ce que c’est d’avoir communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ.
Tout son être s’en ressentit de telle sorte qu’elle devint une douce et brillante lumière.
Les incrédules eux-mêmes, nombreux dans le lieu qu’elle habitait, confessaient qu’en elle le caractère chrétien se manifestait dans toute sa vérité et sa beauté.
Bientôt un réveil religieux éclata dans cette localité, et personne n’eut autour de soi une aussi puissante influence que cette chrétienne.
Les femmes se réunirent pour faire ses ouvrages d’automne et d’hiver, afin qu’elle eût le temps de faire des visites de maison en maison, car la puissance de ses appels et la beauté de son exemple frappaient les plus indifférents.
Son pasteur, homme très supérieur par son éducation, ses talents et sa piété, disait qu’auprès d’elle il apprenait toujours bien plutôt qu’il n’enseignait.
Cependant il n’avait jamais rencontré personne de plus humble et de plus disposé à se laisser instruire ; mais dans tout ce qui tient à la vie de Dieu dans l’âme, il avouait que les lumières et l’expérience de cette femme dépassaient de beaucoup les siennes.
Cet exemple, continue M. Mahan, a pour but de convaincre le lecteur que pour recevoir le baptême dans le Saint-Esprit, il faut d’abord remplir les conditions auxquelles il est promis, et que sans cet Esprit aucun de nous ne saurait accomplir sa mission ici-bas ni être bien préparé pour le Royaume de la gloire.
Mais Dieu veut qu’on la lui demande, il veut qu’on efforce d’apprendre à le connaître lui-même ; et si nous ne le cherchons pas de toute notre âme et de tout notre cœur, nous ne le trouverons point, ni ne recevrons de lui le don de son Esprit.
S’il tarde attendons-le avec patience.
Le Fils et le Père viendront à nous, se manifesteront à nous, ils feront leur demeure en nous, quand nous garderons sa Parole, que nous préparerons devant lui le chemin de nos cœurs, que nous attendrons sa venue comme les sentinelles attendent le matin.
Si nous voulons que nos corps deviennent des temples du Saint-Esprit, que Dieu vive en nous et marche avec nous, qu’il prenne soin de nous et nous bénisse comme ses fils et ses filles, nous devons mettre un prix infini à sa présence et la rechercher comme le bien suprême de notre âme.
Quelques-uns demeurent étrangers à ce baptême parce qu’ils ne l’ont jamais recherché.
D’autres le désirent mais de tout leur cœur et de toute leur âme.
D’autres commencent bien à le rechercher ; mais se lassent et abandonnent cette poursuite.
Il en est qui se consacrent entièrement à Christ, ils le croient du moins, qui lui demandent le Saint-Esprit, puis attendent pendant un temps l’effet de leur prière.
S’il tarde, ils s’impatientent, s’abattent, perdent confiance, renoncent à tout effort et à toute recherche.
C’est là une erreur très commune et très fatale.
Nous devons persévérer avec sérieux dans la prière, jusqu’à ce que le baptême promis descende sur nous.
Ne regardez pas en arrière, mais en avant, jusqu’à ce que vous voyiez la gloire du Seigneur à visage découvert.
Vous moissonnerez en son temps si vous ne vous lassez point.