Encouragements de Jean FONTAINE
Cher René,
Voici environ un mois maintenant, j’étais parmi vous pour le culte du 19 juillet suite à ton invitation et j’aimerais partager avec toi un petit témoignage qui prend sa source dans cette rencontre.
A la fin du culte, tu as souhaité échanger quelques mots quant à ce que tu vis et notamment tes relations (ou plus exactement ton manque de relationq) avec Francis.
Ce bref moment m’a beaucoup touché et j’ai cru discerner beaucoup de tristesse sur ton visage.
Toujours est-il que, depuis cet entretien, pourtant si bref, le Seigneur m’a mis sur le cœur de prier très régulièrement pour toi et si j’ai tardé à te partager cela c’est volontairement pour voir si cette attitude persistait ou n’était qu’occasionnelle.
Or, depuis ce jour, je ne puis commencer mon moment de recueillement personnel sans que le Seigneur ne me conduise à prier pour toi, pour Ghislaine, ton Assemblée et le problème relationnel avec Francis.
Voici une cinquantaine d’années que nous nous connaissons et j’ai toujours apprécié notre amitié fraternelle même si nos contacts, en raison des kilomètres qui nous séparent et nos activités réciproques ont fait que nos relations étaient loin d’être parfaites.
Je pense souvent à tous les efforts que tu as déployés pendant des décennies, au travail précurseur de ton père dans cette région et au peu de résultats " visibles ".
Tous les ingrédients seraient là pour être découragé surtout avec l’âge qui s’avance.
Cependant je crois, comme toi aussi sans doute, que ce travail accompli dans la fidélité n’aura pas été vain.
Seul le Seigneur connaît combien de cœurs ont été touchés même si ces personnes ne se sont pas manifestées.
Aussi, je demande à Dieu dans mes prières quotidiennes, qu’il te donne des encouragements car je sais moi-même combien cela est important.
Je crois que le Seigneur a encore beaucoup de bénédictions en réserve pour toi et les tiens, et je veux me tenir sur ce terrain de la foi uni avec toi dans un même combat.
Je te salue bien affectueusement en Jésus-Christ ainsi que Ghislaine.
Jean FONTAINE
L’appel... et la pioche
Un serviteur de Dieu, maintenant auprès du Seigneur, avait l’habitude de répondre à ceux qui lui disaient avoir reçu un appel pour servir Dieu :
" Vous avez l’appel ? Très bien, maintenant, prenez la pioche ! "
Cette boutade, signifiant qu’il ne suffit pas de se sentir appelé, mais qu’il faut aussi se mettre au travail, attristera peut-être certaines personnes, qui, elles aussi, ont un jour entendu dans leur cœur un appel au service de Dieu, mais pour qui la porte ne s’est jamais ouverte.
J’en connais qui étaient prêts à se mettre au travail, à justement saisir le manche de cette fameuse pioche.
Mais ils ne l’ont jamais trouvée.
Et dix, vingt ans plus tard, ils se demandent encore s’ils n’ont pas rêvé ou s’ils ne se sont pas imaginé ce prétendu " appel ".
Ce n’était pas un appel à prêcher, sinon ils auraient pu le concrétiser dans leur Eglise locale, en étant prédicateurs laïques par exemple, mais il s’agissait plutôt d’un appel pour un service pratique.
En raison de cette aspiration, ils ont toujours eu à cœur la mission, ils se sont toujours intéressés aux nouvelles des missionnaires, à ce qui se passait sur ces champs lointains, espérant qu’un jour ou l’autre, le Seigneur leur ferait signe.
Mais rien n’est jamais venu… et les années ont passé, les enfants ont grandi, puis les petits-enfants, et la retraite est arrivée.
Mais l’insatisfaction est restée, l’impression d’être passés à côté de ce que Dieu attendait, d’avoir en quelque sorte enfoui leur talent.
Et si la porte s’ouvrait maintenant !
Si on vous disait : " Le travail ne manque pas dans le service de Dieu. Ce qui manque, ce sont des mains pour saisir la pioche et se mettre à l’ouvrage ! "
Savez-vous par exemple que le Cours d’Introduction à la Linguistique, qui forme en France des traducteurs de la Bible, souffre cruellement d’un manque de personnel administratif ?
Peut-être avez-vous, au cours de votre longue carrière, acquis précisément les capacités de gestion et d’organisation requises pour ce travail ?
Peut-être que toutes ces années de vie active qui semblaient vous détourner d’un but plus élevé étaient-elles aux yeux de Dieu justement, un temps de préparation pour un travail que vous pourriez faire maintenant à son service ?
A ceux qui travaillent pour le Seigneur
C’est d’un côté un triste métier que celui d’évangéliste, quand on voit si peu d’âmes disposées à recevoir la Bonne Nouvelle ; et encore ceux qui l’ont reçue marchent si lentement et sont si peu vivants, si peu fidèles.
On jetterait parfois les outils de détresse.
Mais si nous considérons d’un autre côté que ce n’est pas notre œuvre, mais celle du Seigneur lui-même ; si nous pensons que ce métier si décourageant, Jésus a daigné le faire lui-même et qu’il a éprouvé toutes ces difficultés ; qu’il a eu d’abord peu de succès, car il dit :
" J’ai travaillé pour rien, j’ai usé mes forces pour le néant et sans fruits ; le Seigneur m’a dit de ramener Jacob, et Israël ne se rassemble point ; qui a cru à notre prédication et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ? " (Esaïe, chapitre 53, verset 1).
Et si nous lisons les livres des prophètes, nous verrons qu’Elie, Esaïe, Jérémie, Ezéchiel trouvaient des cœurs endurcis et plus rebelles qu’aujourd’hui ; et que souvent, dans tout Israël, ils ne rencontraient pas un frère à qui ils pussent raconter leurs peines.
Quelquefois même, Dieu leur annonçait d’avance qu’ils ne seraient pas écoutés (Ezéchiel, chapitre 2, versets 5 à 7 ; chapitre 3, verset 7 à 11 ; Jérémie, chapitre 7, verset 26).
Ils étaient quelquefois bien découragés et nous voyons comment ils se plaignaient et que quelquefois ils prenaient la résolution de tout abandonner (Jérémie, chapitre 2, verset 9 ; 1 Rois, chapitre 19, verset 4 ; Nombres, chapitre 11, versets 11 à 15).
Mais Dieu ne le leur permettait pas, parce que c’est à lui seul qu’appartiennent les temps et les moments et qu’il nous suffit de lui obéir.
Felix NEFF
De l'importance de persévérer
Antoine Court raconte que dans les commencements de son travail, les réunions de culte qu’il convoquait partout où il pouvait abriter sa tête, étaient fort peu nombreuses.
" C’était beaucoup, dit-il, lorsqu’à force de soins et de sollicitations je pouvais disposer dans un même lieu, six, dix, douze personnes à me suivre dans quelque trou de roche, dans quelque grange écartée ou en rase campagne, pour rendre à Dieu leurs hommages et entendre de moi les discours que j’avais à leur adresser.
Quelle consolation aussi ne fut-ce pas pour moi de me trouver, en 1744, dans des assemblées de dix mille âmes au même lieu où à peine, dans les premières assemblées de mon ministère, j’avais pu assembler quinze, trente, soixante, ou tout au plus cent personnes. "
Comment le bucheron devint un missionnaire
Dans la grande forêt canadienne, un groupe de jeunes bûcherons discutaient ensemble devant un arbre d’une hauteur vertigineuse, sans doute le plus grand de toute la forêt, se demandant qui d’entre eux aurait le courage de grimper si haut pour commencer à abattre ce géant.
" Moi " dit Michel, un vigoureux garçon de 18 ans, et joignant le geste à la parole, il saisit sa hache bien aiguisée, ses souliers à crochets et sa ceinture de cuir pour s’attacher au tronc en faisant le travail.
Agile comme un singe, il parvint rapidement au sommet de l’arbre, balancé et ci de là par le vent du nord.
Ses compagnons le suivaient du regard tandis qu’il abattait d’un coup de hache branche après branche, puis s’attaquant au tronc lui-même, il en coupa plusieurs mètres, le tout venant s’abattre avec fracas sur le sol.
Après cela, comme ivre de son succès, Michel décrocha sa ceinture, puis se hissant jusqu’au sommet de l’arbre décapité, il se tint debout, sans aucun point d’appui, et cria " hourra ! "à ses compagnons qui d’en bas le regardaient en retenant leur souffle, s’attendant à le voir tomber de son piédestal d’un instant à l’autre…
Mais non, notre brillant équilibriste réussit à se raccrocher au tronc géant et quelques minutes plus tard, il sautait d’un pas leste sur les aiguilles de pins, entouré des acclamations de tous ses camarades.
Ils étaient si enthousiasmés de la prouesse de leur ami qu’ils voulaient le nommer chef d’équipe.
Mais quand Michel se retrouva seul dans sa cabane ce soir-là, au lieu de s’endormir, il se tourna et retourna sur son lit de camp, ne pouvant trouver le sommeil.
Il se sentait tout à coup malheureux, si malheureux qu’il se leva et se mit à arpenter la forêt solitaire…
Arrivé au pied de l’arbre géant, il s’assit sur le tronc renversé, la tête entre ses mains, tandis qu’une vision passait devant ses yeux comme un film de cinéma…
Il se revoyait dans la grande tente de la Mission, à genoux devant l’estrade avec plusieurs autres jeunes gens, tandis que l’assemblée chantait à mi-voix : " A Toi mon Dieu, je me donne – je me donne tout entier… "
Oui, ce soir-là, Michel avait décidé de consacrer sa vie au service de son Sauveur.
Il lui avait dit : " Me voici, Seigneur, envoie-moi ! "
Et puis les jours, les semaines avaient passé, et la Voix d’En-Haut qui l’avait appelé avait été étouffée par les voix du monde, le travail, les amis, les plaisirs de la vie moderne, etc.
Et finalement il avait oublié sa promesse et s’était engagé avec une équipe de bûcherons afin de partir bien loin de chez lui.
Et maintenant, dans le grand silence de la forêt endormie, sous le scintillement des étoiles, le grand Dieu du Ciel venait de parler à son cœur.
Il lui avait rappelé ses vœux négligés puis oubliés, ses lâchetés, son abandon de la maison de Dieu.
Lui qui avait professé de suivre Jésus, il n’avait jamais parlé de Lui à ses compagnons, il avait vécu comme eux dans le péché et l’indifférence.
Et Michel comprit alors tout son péché, mais aussi tout l’amour de son fidèle Berger qui venait à lui à cette heure, pour le prendre sur Ses épaules, comme la brebis perdue, et le ramener au bercail.
Sentant la présence de son Sauveur si près de lui, en cette nuit inoubliable, Michel tomba à genoux et le cœur brisé, sanglotant sur sa misère, et pleurant de joie en même temps parce qu’il venait de retrouver la communion de son Dieu, il lui demanda pardon et se laissa purifier tout à nouveau par le précieux Sang de Jésus.
Ensuite, le cœur léger, libéré de son fardeau, il regagna sa couchette et s’endormit paisiblement.
Dès le lendemain matin, à la stupéfaction de ses camarades, il leur fit ses adieux et leur fit part de sa décision de servir Celui qui s’était révélé à lui, et l’avait appelé à vivre désormais pour Lui seul.
Il rentra dans sa ville natale par le premier train du matin, à la grande joie de sa mère qui n’avait cessé de prier pour son enfant bien-aimé.
Après un séjour béni à l’Ecole Biblique, Michel le bûcheron devint Michel le missionnaire, consacré désormais pour le restant de sa vie à proclamer aux pauvres Indiens le merveilleux salut en Jésus-Christ.
Ami lecteur, sais-tu que toi aussi, le Seigneur t’appelle aujourd’hui ?
Si tu l’as reçu comme ton Sauveur, oh ! N’hésite pas à lui consacrer toute ta vie, et ce sera une vie bénie pour le temps et pour l’éternité.
Tante CHRISTINE
Vocation
Le fait le plus étonnant de la religion de nos jours, c’est le grand nombre d’hommes et de femmes qui, sauvés par Christ, refusent de se livrer à Christ pour vivre pour Lui.
Ceux qui répondent de tout leur cœur, avec joie, à l’appel divin sont en aussi petite minorité dans nos Eglises que les inconvertis qui reçoivent l’Evangile.
Quel mépris de l’amour de Jésus, quelle révélation du règne du " moi ! "
Deux hommes se promenaient au crépuscule sur les rives d’un fleuve.
L’un d’eux, citant le mot d’un ouvrier devenu célèbre dans le travail du règne de Dieu, s’écria :
" Le monde n’a pas encore réalisé ce que Dieu pourrait faire d’un homme qui lui serait complètement consacré. "
Son compagnon, s’arrêtant, lui dit : " Répète cela. "
Et avec une nouvelle emphase, son ami répéta : " Il reste encore à réaliser aux yeux du monde ce que Dieu serait capable de faire au moyen d’un homme qui lui serait complètement consacré. "
Levant sa main dans le demi-jour, Dwight L. Moody, car c’était lui, dit : " Par la grâce de Dieu, je serai cet homme ".
Et il partit pour faire une œuvre de Dieu telle que peu d’hommes en ont produit.
Voilà le secret de la force du grand évangéliste.
Complètement consacré à la volonté de Dieu, il fut transformé et rempli de l’Esprit de Dieu, et ainsi rendu capable de faire son œuvre.
" Un homme de Dieu, à la place voulue de Dieu, faisant l’œuvre de Dieu à la manière de Dieu, " voilà la désignation caractéristique de Hudson Taylor quant à la place que tout vrai serviteur de Dieu doit occuper dans la vie.
M. F. B. Meyer aussi parle du temps de sa vie où, jeune étudiant, il comprit cette vérité grâce au ministère de M. Studd.
Il parle du besoin intense que son cœur éprouvait d’une vie plus profonde en Christ, et il raconte comment le jeune étudiant de Cambridge insista sur le devoir et le privilège de pouvoir consacrer sa vie au Seigneur, et sur la nécessité d’une confiance absolue en l’Esprit du Seigneur pour être transformé par Lui.
Et le grand prédicateur de Londres continue à relater comment il se rendit dans un bois, s’agenouilla dans le sanctuaire silencieux de la nature ; comment il livra sa vie à Dieu en toute simplicité, puis rentra chez lui, se fiant désormais au Saint-Esprit pour la direction de sa vie.
Cet acte de foi et d’obéissance ne fut suivi d’aucun fait extraordinaire.
Aucune extase ne lui fut donnée.
Mais il réalisa, dès ce moment, la présence et la puissance de Dieu en lui et sa vie fut un déploiement merveilleux de la vertu divine.
La consécration fut suivie de transformation. La foi complète fut suivie de plénitude.
Son abandon à Dieu lui valut le ministère le plus riche et béni qui attache au nom de ce serviteur un parfum de paix et de bénédiction pour des multitudes d’enfants de Dieu affamés de vérité.
" Jeunes gens, disait un saint homme, le missionnaire Georges Bowen, à des étudiants qui l’entouraient, la présence spirituelle de Jésus-Christ dans mon cœur est plus réelle que votre présence, à vous qui êtes assis devant moi. "
La présence du Christ est-elle aussi réelle pour nous que pour ce pieux serviteur de Dieu ?
Sinon, pourquoi pas ?
Notre Seigneur nous révèle, dans Jean, chapitre 14, verset 21, le mystère de sa vie abondante. Il dit bien clairement : " Je me manifesterai moi-même à vous. "
C’est son plan, son désir, sa pleine volonté de remplir ses enfants de sa plénitude.
Et quel en est le secret ?
" Celui qui garde mes commandements, je me manifesterai à lui. "
Et " c’est ici mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres " et " personne n’a un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. "
Le plus grand commandement du Christ, c’est l’amour, l’amour du prochain.
C’est pourquoi celui qui garde ce plus grand commandement sera le plus près de Dieu.
Or, l’amour suprême consiste à donner nos vies comme Il a donné la sienne.
Il en résulte que le don de notre vie à Dieu est la manifestation suprême de notre amour.
Et comme notre consécration se perfectionne à mesure que la volonté de Dieu nous est toujours mieux révélée, ainsi Il manifestera d’une manière toujours plus complète la plénitude toujours grandissante de son Esprit en nous.
C’est dans la mesure où vous vivrons sa volonté que nous serons remplis de sa vie.
Et nous rapprochant de l’une, nous nous rapprochons de l’autre ; en faisant l’une, nous sommes remplis de l’autre.
Si nous sauvons notre vie, nous perdons la plénitude de la vie de Christ.
Mais en renonçant à notre propre vie, nous gagnons sa vie divine.
James H. MCCONKEY
Une jeune fille de Nouvelle-Zélande
On raconte qu’une jeune fille de ce pays amenée en Angleterre pour son éducation, y est devenue une fidèle chrétienne.
Quand elle fut sur le point de retourner dans sa patrie, ses camarades de classe cherchèrent à la retenir.
- Pourquoi repartir pour la Nouvelle-Zélande ? lui disaient-elles. Vous vous êtes accoutumée à l’Angleterre. Vous aimez nos sentiers ombragés et nos beaux champs de trèfle. Notre climat convient à votre santé.
Songez, en outre, que vous pouvez faire naufrage sur l’Océan et que vos compatriotes, qui vous auront oubliée, sont capables de vous tuer pour vous manger.
- Quoi, répondit-elle, pensez-vous que je puisse garder pour moi la bonne nouvelle du salut ?
Pensez-vous que je puisse me contenter d’avoir obtenu pour moi-même le pardon, la paix et la vie éternelle, sans aller dire à mon cher père, à ma mère qu’ils peuvent l’obtenir aussi ?
Dussé-je traverser l’Océan à la nage, j’irai ! N’essayez pas de me retenir, car il faut que j’aille annoncer la Bonne Nouvelle à mon peuple.
Comment un petit garçon fut l'instrument d'un puissant réveil
Un des orateurs les plus populaires des conférences de Northfield (Etats-Unis) fondées par D. L. Moody – le Dr. Len Broughton, pasteur d’une grande Eglise d’Atlanta, raconta un jour l’incident suivant de son ministère :
J’entrepris une fois une mission de réveil dans une église très conservatrice d’une des villes les plus conservatrices des Etats du Sud.
A un moment donné je demandais à tous les pères qui avaient des fils non convertis de bien vouloir se lever.
Personne ne bougea, excepté un petit garçon d’environ douze ans qui était assis presque au fond de l’auditoire.
Non content de se lever, il monta sur son siège et leva les mains.
Il voulait qu’on le vît.
On rit à propos de son erreur et je dis :
Mon garçon, cela va bien, assieds-toi !
Je m’adressai ensuite aux mères, mais pas une ne bougea.
Cependant le même petit garçon s’était levé.
- C’est bien, dis-je, assieds-toi.
Je m’adressai ensuite aux frères et sœurs. Je fis cinq propositions de ce genre.
Le garçon répondit à chacune d’elles, paraissant être le seul qui y eut prêté attention.
Je quittai la réunion très humilié.
Il en fut de même le lendemain soir et pendant trois jours.
A chaque proposition que je faisais, il était le seul à répondre.
En fin de compte, un diacre de l’Eglise vint à moi et me dit :
- Ce garçon est simple d’esprit et ces gens viennent le voir faire.
- Alors, dis-je, que pensez-vous que je doive faire ?
- Eh bien, répondit-il, arrêtez-le, naturellement.
Je répliquai :
- L’arrêter ? Jamais. Ce garçon est la seule étincelle d’espérance que l’Eglise possède, autant que je puis le voir. Je ne puis pas penser à mettre de côté ce lumignon.
Il continua de la même manière pendant le restant de la semaine.
De temps en temps, quelque âme simple se joignait à lui pour demander qu’on priât pour elle, mais très rarement.
A la fin de mon discours, le dimanche matin, quand j’invitai ceux qui désiraient se joindre à l’église, à s’avancer, le jeune garçon arriva.
Le même soir, comme j’entrai dans l’église, un homme se leva et dit :
- Frère Broughton, je désire demander des prières pour l’un des citoyens les plus honorés de notre ville, un homme de 85 ans, qui n’est pas entré dans une église depuis 25 ans jusqu’à ce soir. Il était connu comme un sceptique, mais je le vois ici.
Je pense qu’il me pardonnera de faire cette requête, je sens profondément le poids de son âme.
Aussitôt que ce chrétien se fut assis, le vieillard en question se leva et dit :
- Amis, je suis l’homme pour lequel vous prierez. Je désire vous dire pourquoi je suis ici ce soir. Le petit garçon assis à côté de moi est mon petit-fils. Vous savez que sa santé laisse à désirer, nous l’en aimions davantage.
Ce matin, il est rentré à la maison, a jeté ses bras autour de mon cou et m’a dit :
- Grand-papa, je me suis donné à Dieu et je me suis joins à l’église. Je suis si heureux que je ne sais plus que faire.
Je voudrais que grand-maman soit là. Tu sais qu’elle est allée au ciel il y a trois mois, maintenant je n’ai plus personne à qui parler de Jésus !
Ce que l’enfant me disait ainsi m’a atteint au cœur.
Pensez-en ce que vous voudrez, mais si vous pouvez par vos prières demander que la grâce de Dieu vienne dans mon cœur, je vous serai reconnaissant.
Avant que la réunion fût achevée, ce vieillard était converti.
Le matin suivant le petit garçon se rendit en ville auprès de son père qui tenait un bar et lui dit :
- Papa, ne veux-tu pas venir avec moi entendre notre prédicateur ?
Le père le lui promit, il y alla le même soir et se convertit.
Le jour suivant cet homme déclara qu’il voulait se rendre auprès des autres tenanciers de bars pour les persuader de venir à l’église.
Ils y vinrent, furent atteints par le réveil qui éclata dans la ville et qui s’étendit non seulement aux environs, mais dans les états voisins.
Six mois plus tard, il n’y avait plus un bar dans le district en question.
Tous les tenanciers avaient abandonné leur commerce.
Comment tout ceci se produisit-il ?
Par le moyen d’un petit garçon, simple d’esprit, qui se confia en Dieu de son mieux et fit tout son possible pour Lui.
Père SEVERON