Ce que Dieu aime

Quelques garçons allaient ensemble abattre les noix et Henri désirait naturellement aller avec eux.

Ils n’allaient pas à la maraude, mais avaient la permission du propriétaire du verger.

Pourtant Henri hésitait.

" Viens, criaient ses camarades, qu’est-ce qui te retient ? "

Henri le savait bien.

Il avait une mère malade à la maison et il se disait qu’il devait rester pour l’aider en prenant soin des petits.

Les garçons appelaient cela une tâche pour une fille et disaient toujours " viens donc ".

" Je me demande ce que Dieu aimerait que je fasse, " pensait Henri tout en marchant.

Lorsqu’on se pose cette question sincèrement, la conscience donne la bonne réponse.

" Je me demande ce que Dieu aimerait que je fasse, " se demandait-il, et sa conscience répondit : " Reste à la maison et prends soin de ta mère malade. Fais tout ce que tu peux, tu ne pourras jamais lui rendre ses soins et son amour. "

Il y avait un combat dans le cœur d’Henri.

Abattre les noix, c’était si amusant et il avait une si grande envie d’être de la partie.

En arrivant devant la maison, son petit frère lui cria : " Vas-tu aux noix ? " - " Non, je ne vais pas, " dit Henri.

Sa mère l’entendit depuis son lit : " Pourquoi ne vas-tu pas avec les autres garçons ? " demanda-t-elle.

- " Parce que, chère maman, j’aimerais mieux rester à la maison, et te soigner. Je puis faire rester les petits tranquilles et les empêcher de te fatiguer quand tu es si souffrante. "

- " Mon cher garçon, " murmura sa mère en l’attirant pour lui donner un tendre baiser, et toutes les noix du monde n’auraient été aussi douces que cette seule parole.

Il avait compris ce que Dieu aime.

Puissance de la Parole de Dieu

Le récit suivant illustre la puissance de la Parole de Dieu sur les cœurs ; il est fait par un missionnaire de la province de Kiangsu, en Chine.

" Il y a quelques mois, un étranger, accompagné par un aide natif du pays, entrait dans une grande ville et se mit à prêcher la bonne nouvelle du salut par Christ seul et à vendre des traités dans les rues.

Il resta trois jours, puis alla plus loin.

Parmi ses auditeurs s’en trouvait un qui avait longtemps cherché la paix dans les trois religions de la Chine, le Confucianisme, le Bouddhisme et le Taoïsme.

Inutile de dire que ses recherches avaient été vaines, car Dieu seul en Jésus-Christ donne le repos à l’âme.

Pour la première fois il entendait l’Evangile qui entra dans son cœur.

Il acheta un Nouveau Testament et trouva en Christ tout ce dont il avait besoin.

Résignant son poste dans l’armée, il se rendit à la station missionnaire la plus rapprochée, à une trentaine de lieues et bientôt il brûla du désir de porter à sa famille et à ses amis la nouvelle qui l’avait rempli de joie, afin que son Sauveur pût aussi devenir le leur.

Naturellement quand il arriva et se mit à parler hardiment de Celui qui a la puissance de sauver de tous les péchés, cela souleva une vive opposition, mais Dieu bénit son témoignage et quelques familles se tournèrent de leurs idoles vers le Dieu vivant et vrai.

Mais les nouveaux convertis, dont le nombre allait en augmentant, étaient de pauvres fermiers dépendant d’un propriétaire et la question se posa : Qu’allait dire celui-ci, orgueilleux disciple de Confucius se préparant à devenir un mandarin.

En effet, apprenant que ses tenanciers abandonnaient leurs idoles, il envoya un messager pour les avertir qu’il allait venir réclamer les loyers et que ceux qui ne retourneraient pas à la religion de leurs pères seraient mis dehors, car il ne tolèrerait aucun chrétien sur ses domaines.

Quand le messager eût délivré sa commission : " Oh ! Dirent les convertis, il ne sait pas de quoi il parle. Nous ne pouvons renoncer à l’Evangile, nous allons prier pour lui ! "

Ils commencèrent à parler à cet homme qui faisait partie de la famille du propriétaire, M. Ts’u, et à prier pour lui, et avant qu’une semaine fut écoulée, il avait reçu la foi.

Bientôt après arriva M. Ts’u.

" Y en a-t-il qui se soient rétractés ? " demanda-t-il à son envoyé.

" Non, pas un. "

Alors il se mit à jurer que leur foi ne serait pas de longue durée.

" Peut-être Monsieur, " répondit son interlocuteur, " feriez-vous bien d’attendre d’avoir entendu l’Evangile vous-même. "

" Quoi ! Avez-vous aussi avalé la pilule des diables étrangers ? " S’écria-t-il.

Arrivé au village, il résolut d’enseigner ces pauvres ignorants (à son jugement), avant d’en venir aux mesures extrêmes.

" C’est tout très bien, illustre maître, " lui dit l’un d’eux, " de nous parler de la sorte. Confucius était un homme excellent, mais où est la puissance pour pratiquer ce qu’il enseigne ? Confucius peut prêcher mais il ne peut sauver. "

L’argument resta sans réplique.

Cela l’amena à lire le Nouveau Testament et ainsi à apprendre que le Seigneur Jésus était un grand Sauveur aussi bien qu’un grand Maître ou docteur et qu’Il était puissant pour garder comme pour sauver. Avant peu, M. Ts’u, venu pour chasser ses locataires chrétiens, priait et lisait la Parole de Dieu avec eux.

Il fut baptisé à l’endroit même où il avait juré d’exterminer la doctrine de Jésus comme on l’appelle en Chine et je pense qu’il vit encore, prêchant avec puissance l’amour de Christ.

Un témoignage pour Christ

Dieu agit encore maintenant avec la même puissance que du temps de l’apôtre Paul, c’est ce que nous montre le récit suivant fait par un Hindou converti.

" Un jour que je prêchais dans une ville de Napol, un Hindou de haute classe, furieux de ce que je disais, se mit à m’interroger.

Je lui donnai une copie de l’Evangile de Marc, mais il le déchira et sortit pour chercher la police.

Un officier vint m’arrêter et je fus condamné à six mois d’emprisonnement.

Le geôlier me mit avec d’autres prisonniers auxquels je me mis à prêcher Christ.

S’apercevant que les prisonniers m’écoutaient attentivement, il m’ordonna de me taire, mais je répondis que je devais obéir à mon Maître.

Alors il se tourna vers les prisonniers et leur défendit d’écouter et ils commencèrent à discuter, disant qu’ils avaient été mis en prison afin qu’ils pussent se repentir et devenir meilleurs et que cet homme, par sa prédication, aidait vraiment le gouvernement.

" Comment donc était-ce une offense envers le gouvernement que de l’écouter ? "

Le geôlier, dans sa perplexité, se rendit chez le gouverneur et lui exposa la chose.

Il reçut l’ordre de me mettre dans une chambre seule, mais comme il n’y avait dans la prison qu’une pièce commune, je fus mis dans une écurie.

C’était un endroit sale, qui sentait mauvais et dénué de fenêtre.

Là je fus lié par les pieds et les mains à un poteau et mes vêtements furent emportés.

Pour ajouter à ma misère, quelqu’un fit une collection de sangsues de l’étang et me les lança dessus, de sorte que ces dégoûtantes créatures s’attachèrent à moi et me sucèrent le sang.

Alors j’élevai mon cœur à Dieu, qui remplit mon âme d’une telle paix que j’entonnai ses louanges quoique je sois un très pauvre chanteur.

Mon accusateur, qui se tenait avec d’autres personnes à la porte de l’écurie, fut si étonné de cela qu’il dit au geôlier : " Que pensez-vous de cet homme qui parait si heureux tout en souffrant ? "

Le geôlier répondit : " Il doit être fou. "

" Ah ! Si en devenant fou on peut obtenir une si merveilleuse paix que celle-ci, je voudrais devenir fou aussi et voir le monde entier devenir fou, car cette espèce de folie changerait le monde en un paradis ! "

Quand le gouverneur apprit ce qui était arrivé, il dit : " Ce n’est qu’un fou, laissez-le aller. "

Ainsi je fus libéré et pus prêcher dans toute la ville, et l’homme qui avait déchiré l’évangile que je lui avais donné vint m’en demander un autre pour le remplacer.

Quelle preuve de la puissance d’un Christ ressuscité dans la vie de ceux qui Le suivent !

Je désire trouver Jésus

Un serviteur de Dieu tenait une réunion en plein air pour les enfants.

A la fin du service, il aperçut un petit garçon déguenillé qui était resté tout seul après le départ des autres.

S’approchant de lui il lui dit : " Eh bien, mon petit homme, qu’est-ce que tu attends ? "
" J’attends de trouver Jésus, " répondit-il.

Le prédicateur voulant l’éprouver, lui dit : " Tu ferais mieux de retourner à la maison et de dire cela à Jésus. " - " Oh non, monsieur, fit le jeune garçon, il faut que je trouve Jésus ici, et j’ai besoin d’être sauvé à présent. "

Et il fut sauvé et retourna à la maison avec Jésus dans son cœur, car il est écrit : " Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi. "

Ce simple récit stimulera-t-il quelque enfant, élevé dans une famille chrétienne et ayant joui de privilèges que n’avait pas eus ce jeune garçon, à reconnaître son besoin d’un Sauveur pour lui-même ?

Heureuse Nancy

Dans une vieille chaumière, brunie par le temps, demeurait autrefois une femme absolument seule.

Elle cultivait son petit jardin et tricotait et filait pour gagner son pain.

On la connaissait partout à la ronde sous le nom de " heureuse Nancy. "

Sans argent, sans famille et sans parents, Nancy était à moitié aveugle, boiteuse et très courbée.

" Eh bien, voilà Nancy qui chante encore ! " disait une visiteuse inattendue en passant devant sa porte.

" Oh oui, je le fais toujours, " répondait-elle.

" Je voudrais que vous me disiez votre secret, Nancy ; vous êtes toute seule, vous travaillez beaucoup, vous n’avez rien de bien agréable dans votre entourage ; qu’est-ce qui peut pourtant vous rendre si heureuse ?

- C’est peut-être parce que je n’ai personne que le Seigneur " répondit la pieuse femme, en regardant en haut.

" Vous voyez que les gens riches, comme vous, dépendent de leurs familles et de leurs maisons ; ils doivent penser à leurs affaires, à leurs femmes et à leurs enfants ; et alors ils redoutent les chagrins qui pourraient arriver.

Je n’ai rien qui puisse m’inquiéter, parce que je m’abandonne entièrement au Seigneur.

Je me dis : Eh bien ! S’il peut maintenir ce vaste monde en si bon ordre, le soleil pour nous éclairer jour après jour et les étoiles qui brillent nuit après nuit, Lui qui fait croître ce qui est dans mon jardin, saison après saison, il peut certainement prendre soin d’une pauvre femme comme moi.

Et ainsi, voyez-vous, je remets tout au Seigneur et il prend soin de moi.

- Mais Nancy, supposons qu’il gèle lorsque vos arbres fruitiers sont en pleine floraison. Supposons….

- Mais je ne suppose point ; je ne puis jamais supposer, car je suis assurée que tout ce que le Seigneur fait est bien fait.

Ce qui rend tant de gens malheureux, c’est qu’ils supposent toujours.

Pourquoi ne pas attendre que les choses que vous supposez arrivent, comme je le fais, et ensuite en tirer le meilleur parti possible, les recevant comme de la main de Dieu.

- Ah ! Nancy, que vous êtes heureuse en effet ! J’admire la simplicité de votre foi. "

Si les enfants de Dieu avaient toujours en leur bon Père, le Seigneur du ciel et de la terre, une confiance enfantine, combien leur bonheur serait grand !

Suivons l’exemple de l’heureuse Nancy et ne donnons jamais place dans nos cœurs à des maux souvent imaginaires.

Qui aima le mieux sa maman ?

Le soleil allait se coucher, la salle à manger devenait sombre.

Une giboulée de mars plaquait des flocons de neige contre les vitres.

Le vent sifflait à travers les arbres.

Maman était assise auprès d’un bon feu, entourée de sa petite famille.

Marc, le plus jeune, était assis sur ses genoux, Jeannette se tenait d’un côté du fauteuil, Pierre de l’autre, et tous les deux avaient leur tête appuyée sur l’épaule de maman.

Samuel, l’aîné des garçons, était assis sur un tabouret aux pieds de sa mère.

- Je t’aime, maman, dit Jeannette.

- Et moi aussi, crièrent les trois autres voix en chœur.

- Je t’aime plus que les autres, dit Samuel, parce qu’étant le plus vieux, c’est moi qui t’ai aimée depuis le plus de temps.

- Non, c’est moi qui t’aime le plus, dit Jeannette, parce que je suis la seule fille.

- Quant à moi je t’aime tant, dit Pierre que je voudrais qu’un ours vint pour te manger, afin d’avoir l’occasion de te délivrer.

- Je t’aime plus que je ne puis le dire, murmura Marc en embrassant sa mère tendrement.

Sur ce, tous les enfants se jetèrent sur leur mère et l’embrassèrent jusqu’à ce qu’elle fût presque étouffée.

- Savez-vous ce que c’est que d’aimer réellement, mes enfants ? dit-elle.

- Aimer, …. Aimer, c’est…. C’est quelque chose que vous sentez au-dedans de vous et qui vous pousse à faire quelque chose pour quelqu’un, dit Samuel.

- Justement. Montrer notre amour à quelqu’un, ce n’est pas chercher à nous faire plaisir, mais c’est accomplir un sacrifice en faveur de ceux que nous aimons.

A ce moment précis, le facteur frappa à la porte et les enfants coururent pour voir ce qu’il apportait.

C’était une lettre pour maman.

- Il faut que je réponde tout de suite, dit celle-ci après avoir lu. Lequel de vous portera la lettre à la poste ?

Samuel regarda par la fenêtre.

Comme la neige tourbillonnait ! Il avait enlevé ses souliers, ce serait bien long de les mettre de nouveau, et puis il se rappela tout à coup qu’il avait à finir des problèmes très difficiles.

Après tout il pourrait bien porter cette lettre le lendemain matin en allant à l’école.

Pierre aussi jeta un regard du côté de la fenêtre : Comme il faisait sombre !

Pierre n’aimait pas à marcher seul dans les ténèbres, cela lui faisait peur.

Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’à chaque détour de route un ours l’attendait pour sauter sur lui et le dévorer, car dans les histoires qu’il avait lues, les ours et la neige arrivaient toujours ensemble.

Jeannette pensait : " Si Samuel et Pierre ne vont pas porter la lettre, ce n’est certainement pas à moi, qui suis une fille, de le faire. Je suis sûre que maman ne souffrirait pas qu’ils restassent tous deux à la maison pendant que j’irais m’exposer au froid. Ce serait peu chevaleresque. "

Ainsi, quand maman eut fini d’écrire la réponse à sa lettre et qu’elle chercha des yeux un messager, elle vit Samuel absorbé dans ses problèmes, Pierre qui dessinait sur une ardoise et Jeannette qui tricotait vertueusement un châle pour sa poupée.

Seul le petit Marc se tenait devant elle, son capuchon sur les oreilles.

- Je suis prêt, maman, dit-il, les yeux brillants d’affection.

- Mais Marc, dit la maman, n’as-tu pas peur d’aller seul ? Il fait noir et froid dans la rue.

- Mais je t’aime maman, répondit-il, je courrai tout le temps et j’espère que rien ne m’arrivera.

- Très bien, mon petit homme ! dit maman avec quelque chose comme une larme dans les yeux, va vite alors, et je regarderai par la fenêtre pour voir si tu arrives à bon port.

Quand Marc fut sorti de la chambre, elle se tourna vers les autres enfants et leur dit avec un triste sourire :

- J’ai eu l’occasion, ce soir, de connaître lequel d’entre vous m’aime vraiment le plus, car aimer, c’est faire plaisir aux autres, même au prix d’un sacrifice.

Petits amis, si je vous demandais : Aimez-vous le Seigneur Jésus ?

Je suis sûre que la plupart d’entre vous me répondraient : Oui.

Mais êtes-vous prêts à faire quelque chose pour Lui ?

Cherchez-vous à Lui faire plaisir ?

Renoncez-vous volontiers à faire ce qui vous plaît, à vous, pour faire ce qu’Il désire, Lui ?

Je voudrais que chacun de vous réfléchisse sérieusement à cette question.

N’oubliez pas qu’il est dit : " Enfants, n’aimons pas de parole ni de langue, mais en action et en vérité. " (1 Jean 3 : 18).

Le tranquille petit juif

En l’an 1286, le roi de Bohème Venceslas II visita la ville de Prague et y fut reçu avec acclamations.

Suivi de son escorte, il traversa toute la ville, et à cette occasion visita aussi ce qu’on appelle le ghetto, c'est-à-dire le quartier juif.

Tandis qu’il suivait l’une des rues étroites du ghetto, le malheur voulut qu’une énorme pierre se détachât d’une maison et vint tomber droit devant les pieds des chevaux qui tiraient le carrosse royal.

Si la pierre était tombée seulement deux secondes plus tard, elle aurait écrasé la voiture et les voyageurs.

Bien entendu on pensa qu’il fallait voir dans cet incident un complot contre la personne du roi.

Le jour même fut publié un édit royal qui exigeait que le malfaiteur fut livré.

Si dans l’espace de huit jours cet ordre n’avait pas été exécuté, le quartier juif tout entier serait livré au pillage.

Un décret semblable n’avait rien d’insolite dans un temps où les Juifs étaient presque hors la loi et où ils étaient haïs et persécutés par tous.

Toutes les recherches entreprises pour retrouver le criminel furent vaines.

Selon toute probabilité, l’incident était dû à un malheureux hasard sans qu’il y eût de la faute de personne.

Mais la haine excitée contre les Juifs voulait attribuer cet incident à une main criminelle.

C’est en vain que le grand rabbin déploya tous ses efforts pour amener les autorités à modifier le cruel décret.

Jour et nuit les Juifs se rassemblaient dans leurs cimetières ou dans la synagogue et suppliaient Dieu de détourner d’eux ce terrible malheur.

En vain.

Le jour auquel le coupable devait être livré s’approchait de plus en plus, et on ne voyait poindre aucune lueur d’espoir.

Dans une misérable petite maison du quartier juif vivait alors un pauvre tailleur du nom de Reb Schime Schestels.

Il était plus généralement connu comme " le tranquille petit Juif " parce qu’il menait une vie tout à fait retirée et ne se mêlait jamais des affaires publiques.

Dans tout le ghetto, il n’y avait personne qui se fût davantage affligé du nouveau malheur menaçant les pauvres Juifs que cet homme tranquille.

Sans cesse, il cherchait le moyen de détourner le destin.

Ainsi s’approchait le huitième jour.

Le coupable n’avait pas été découvert et la terrible sentence devait être exécutée le jour suivant.

Mais la résolution du tranquille petit Juif était prise.

Il embrassa sa femme et ses enfants et se rendit au château royal afin de se dénoncer comme l’auteur de l’attentat contre le roi.

Aussitôt il fut enchaîné dans un cachot et l’ordonnance au sujet du pillage de la ville fut révoquée.

En apprenant cette bonne nouvelle, les Juifs se pressèrent en foule vers la synagogue afin de remercier Dieu de ce qu’Il avait eu pitié d’eux.

Qui eut pensé que dans la poitrine du " tranquille petit Juif " battait un cœur si noble et généreux ?

Car aucun de ses coreligionnaires ne croyait qu’il fût réellement le coupable cherché.

Chacun savait qu’il allait à la mort volontairement pour l’amour de son peuple, et son nom était dans toutes les bouches.

Le jour suivant, Reb Schime Schestels fut amené devant la maison d’où la pierre était tombée, et on le condamna à se précipiter de la fenêtre au milieu des piques des soldats attroupés au-dessous.

Aucun œil ne resta sec à la vue de l’homme qui s’offrait ainsi pour ses frères.

Un sanglot secoua la foule, lorsqu’il fit ses derniers adieux à sa femme et à ses enfants.

Ainsi mourut le petit Juif.

Année après année, l’acte sublime de ce héros a été célébré par son peuple, et aujourd’hui encore on se souvient de lui avec gratitude.

Cette reconnaissance pour le bienfait reçu est un beau trait du caractère juif.

D’autant plus peut-on s’étonner que les Juifs restent insensibles à l’amour infiniment plus grand qui s’est déployé d’une façon si merveilleuse à la croix.

Jésus, le Fils de Dieu, le Messie promis dès longtemps à Israël, vint une fois " chez soi ; et les siens ne l’ont pas reçu ".

Pour tout le bien qu’il fit parmi son peuple, il n’y eut qu’une réponse : " Crucifie-le ! "

Et jusqu’à aujourd’hui ils couvrent Son précieux nom de haine et de mépris.

Mais le temps viendra où ils reconnaîtront Celui qu’ils ont percé, et alors ils porteront deuil et se lamenteront sur leur crime affreux.

Hélas ! Il y a une quantité de gens qui se prétendent chrétiens et ne veulent rien savoir de Celui dont l’amour est infiniment plus grand que l’amour du tranquille petit Juif dont parle notre histoire.

Car qu’est-ce qui pourrait égaler l’amour qui est entré dans la mort pour des meurtriers et des brigands, des parjures, des calomniateurs et des blasphémateurs !

Ingrat, reconnais donc quel est celui qui a subi la mort afin que tu puisses vivre éternellement !

Accepte, avant qu’il soit pour toujours trop tard, Celui dont l’amour a été plus fort que la mort !

Le lac noir

Je ne sais si tous mes petits amis ont entendu parler de l’Islande ?

On donne ce nom, qui signifie " terre de glace, " à une grande île située tout au nord de l’Europe, entre le Groenland et la Norvège.

Cette île est riche en volcans et en sources d’eau chaude, et offre aux voyageurs des beautés naturelles qui le remplissent d’étonnement et d’admiration.

Entre autres curiosités, on y visite le " Geyser ", source d’eau bouillante qui, sortant de terre, lance un jet d’eau de quinze mètres de diamètre, et trente, même souvent de quarante mètres de hauteur.

Vous comprenez que beaucoup d’étrangers se rendent en Islande pour y admirer les merveilles de Dieu dans la nature.

Le père de Pierre B., dont je vais vous raconter l’histoire, se décida à faire ce grand voyage en Islande, et il permit à son petit garçon de l’accompagner, quoique celui-ci n’eût que dix ans.

Mais la mère de Pierre étant morte peu de temps auparavant, la séparation d’avec son père eut été bien pénible, surtout puisque le petit garçon n’avait ni frère, ni sœur.

Le voyage se fit dans les meilleures conditions et, arrivés sur l’île, des guides expérimentés conduisirent nos amis d’une curiosité à l’autre.

Pierre était un garçon courageux qui ne reculait pas facilement devant un obstacle et les guides le louaient pour son intrépidité.

Un matin, comme Pierre et son père étaient en route pour voir le " geyser ", et s’entretenaient ensemble des beautés étranges du pays qu’ils parcouraient, ils virent soudain devant eux un garçon qu’ils reconnurent pour être un Islandais.

Il avait un air très intelligent, et leur demanda en mauvais anglais, d’être accepté comme guide.

Il dit se nommer Mads Jaget, et paraissait avoir de quinze à seize ans.

Les autres guides regardèrent le nouveau venu avec colère et prièrent monsieur B. de ne pas l’engager, vu qu’il était un mauvais garnement qui cherchait toujours à leur nuire.

Mais l’air déçu de Mads lui valut enfin la permission d’accompagner la société.

Il jeta un regard triomphant sur les guides et se joignit gaiement à Pierre, qu’il captiva bientôt par d’étranges histoires sur les mœurs de son pays.

Tout en causant, on avait atteint la vallée où jaillissait le " Geyser ", et tous étaient pleins d’admiration devant cette merveille.

Pierre n’avait encore jamais rien vu de semblable, et lorsque la terre se mit à trembler sous ses pieds et que tout à coup une colonne de vapeur de plus de quarante mètres de haut, sortit du sol tout près d’eux, il saisit la main de son père et lui demanda anxieusement s’il ne se trouvait pas en face de la nuée qui guidait les enfants d’Israël dans le désert ?

Enfin ils continuèrent leur route et arrivèrent près d’un des nombreux cratères qui entourent le geyser.

Mads rassembla pierres et mousse qu’il jeta dans le gouffre.

A ce moment, la terre trembla de nouveau et comme si elle fut offensée de ce que Mads venait de faire, la montagne cracha une grande colonne de feu et de fumée, à la grande joie de l’Islandais, qui se roulait par terre de plaisir.

L’expédition continua le lendemain, et à la pressante demande de Mads, il lui fut permis, à lui et à son chien Bruno, de l’accompagner encore.

Le temps était froid, et le chemin conduisait à travers une plaine aride, où ne croissaient que quelques buissons et où de temps en temps un peu de mousse faisait tache.

Pourtant Pierre ne s’ennuyait pas, car Mads trouvait toujours de nouvelles histoires à raconter, histoires étranges et terribles qui remplissaient de crainte notre petit ami.

C’est ainsi qu’ils atteignirent un lieu d’où l’on voyait cinq ou six grandes cavités très profondes, au fond desquelles bouillonnait de la lave noire, brûlante et épaisse.

" Mais qu’est-ce que cela ? " demanda Pierre effrayé en arrivant au bord de l’abîme.

" C’est de la lave bouillante, " répondit un guide. " Si quelqu’un a le malheur de tomber là-dedans, il est perdu. "

A ce moment le chien Bruno, qui se trouvait précisément aux côtés de Pierre, bondit sur une pierre branlante qui frôlait le précipice ; la pierre céda sous le poids du chien, et avant même que quelqu’un eut pu faire un mouvement pour sauver Bruno, le pauvre animal disparaissait dans le gouffre avec un hurlement sinistre.

En un clin d’œil, la fange bouillante l’avait englouti.

En voyant tomber le chien, Pierre poussa un cri d’horreur et se couvrit le visage des deux mains.

Tout à coup il se sentit violemment saisi par le bras.

Mads se dressait devant lui, les yeux étincelants, le visage blême.

- C’est toi qui l’as fait, cria-t-il, c’est toi qui as tué Bruno !

- Non, certainement non ; il a sauté sur une pierre qui a cédé sous lui.

- Tu l’as tourmenté, dit lentement Mads ; tu désirais le voir mourir dans cette lave ; je ne te pardonnerai jamais.

Les yeux pleins de larmes, Pierre chercha encore une fois à expliquer à Mads comment les choses s’étaient passées.

Mais Mads ne voulait rien croire, rien entendre, et gardait un silence farouche.

Pourtant vers le soir, sa bonne humeur sembla lui revenir, et lorsque les guides firent halte de meilleure heure que de coutume, Mads proposa à Pierre de faire encore une petite promenade ; il voulait disait-il lui montrer quelque chose de beau.

Pierre n’en avait guère envie, mais comme Mads était de nouveau aimable avec lui, il ne voulut pas lui refuser ce qu’il demandait, craignant de lui faire encore de la peine.

Après avoir promis à son père de revenir bientôt, il partit avec son camarade.

Les deux garçons marchaient rapidement dans la plaine solitaire, Mads narrant de nouveau les choses les plus extraordinaires.

Avant que Pierre s’en rendit compte, ils se trouvaient seuls dans cette terrible plaine sauvage, et le soir étendait déjà ses ombres sur les montagnes.

- Où sommes-nous donc, Mads, demanda Pierre quelque peu craintif. Retournons, j’ai assez vu de choses aujourd’hui.

- Nous y sommes tout de suite, écoute, il t’appelle !

- Qui ? demanda Pierre, dont le malaise grandissait en entendant tout près de lui un hurlement sourd et soutenu ; est-ce un ours ?

- Non pas du tout, répondit Mads avec un sourire moqueur ; voici ce que tu entends, et en se rapprochant Pierre se trouva au bord d’un des gouffres dont nous avons parlé plus haut.

En réalisant où il se trouvait, Pierre fit un saut de côté et poussa un grand cri ; mais Mads le saisit et l’entraîna dans la direction de l’abîme.

- Tu vois ces grandes eaux ? On les nomme le Lac Noir. Celui qui tombe là-dedans est perdu pour toujours.

- Je ne le trouve pas beau du tout ton lac, Mads, répondit le petit garçon effrayé en voyant cette eau bouillante, qui comme mue par une force invisible, s’élevait en hautes colonnes. Allons à la maison !

- Tu ne retourneras jamais à la maison, répondit Mads fixant sur Pierre des yeux luisant de haine.

- Que veux-tu dire ? Je ne te comprends pas, Mads.

- Bruno était mon meilleur ami ; tu l’as tué, et je te tuerai aussi, fut la terrible réponse.

- Mads, s’écria Pierre, tu ne parles pourtant pas sérieusement, tu sais que je n’ai pas tué Bruno. Tu veux seulement me faire peur, n’est-ce pas ?

Mais Mads secoua la tête avec colère.

Notre pauvre petit ami regarda autour de lui avec terreur, cherchant à apercevoir quelque être humain, dans la plaine encore faiblement éclairée par le soleil couchant.

Mais ce fut en vain ; il était seul au bord de cet affreux lac, seul avec Mads assoiffé de vengeance.

Il croyait être la proie d’un mauvais rêve qui se dissiperait à son réveil.

L’enfant se frotta les yeux, regarda autour de lui ; mais non, ce n’était pas un rêve, c’était une terrible réalité ; et Mads était toujours devant lui avec son visage farouche.

Tout à coup un rayon d’espoir se glissa dans le cœur de Pierre ;

- Mads, s’écria-t-il, je t’achèterai cinq, six ou même douze chiens, - de beaux chiens aux longs poils soyeux.

- Tu ne peux me racheter mon Bruno, répondit Mads implacable.

Pierre lui offrit alors de l’argent que l’Islandais jeta avec colère dans les eaux mugissantes.

- Veux-tu vraiment me tuer ?

Mads fit signe que oui, et saisit le bras de Pierre pour le précipiter dans le lac.

Un cri d’épouvante du petit garçon retint un instant la main cruelle de Mads, mais son sourire méchant montrait clairement que sa décision était irrévocable.

- Si tu veux me tuer, Mads, tue-moi avec ton couteau, mais ne me jette pas dans cet affreux lac !

- Non ! Bruno est mort dans un gouffre semblable, et toi tu dois mourir de même !

- Attends encore une minute, supplia Pierre, tandis qu’une sueur froide perlait sur son front. Laisse-moi prier d’abord.

- L’esprit noir ne t’entend pas, dit Mads.

- Mais Dieu m’entend.

- Dieu ? Quel Dieu ? Es-tu chrétien ?

- Je l’espère, répondit Pierre.

- Alors prie.

Mads avait quelquefois entendu les voyageurs parler de Dieu, c’est pourquoi il dit : Prie donc ; car le Dieu des chrétiens est un grand Esprit.

Le pauvre Pierre tomba à genoux :

" O Dieu, dit-il, j’ai été bien méchant, pardonne tous mes péchés pour l’amour de Jésus ; et Seigneur, délivre-moi, car je suis un petit garçon et j’ai si peur de cette eau bouillante… "

- C’est assez maintenant, interrompit Mads avec impatience.

- Seulement encore un instant, supplia Pierre, et Mads une fois encore attendit.

" …. O Dieu, console mon cher père, et ne le laisse pas croire que je me suis sauvé loin de lui. Pardonne aussi les péchés de Mads, cher Sauveur, et donne-lui un cœur nouveau. Donne-le-lui maintenant, si c’est possible, Seigneur ! …. "

Un cri terrible mit fin à la prière de Pierre.

Mads, à cause de l’obscurité, avait fait un faux-pas et c’était lui qui avait glissé dans le gouffre.

Un petit buisson le retenait pourtant, mais il était déjà trop bas pour qu’il put remonter.

- Tu es sauvé ! Se dit Pierre, et une petite voix ajoutait : Laisse-là cet impie garçon, il n’a que ce qu’il mérite.

Mais immédiatement Pierre pria : " Ne nous induis pas en tentation ", et avec énergie il déchira son habit en morceaux qu’il noua ensemble, puis ayant fixé cette corde improvisée à un arbuste rabougri qui se trouvait là par bonheur, il jeta l’autre bout à Mads.

Chose merveilleuse !

La corde se trouva assez longue pour que Mads put l’atteindre et grâce à elle escalader l’abrupte pente de rocher.

Lorsque sa tête apparut au-dessus du gouffre, Pierre perdit connaissance.

Avec une profonde admiration, Mads se pencha sur son petit sauveteur et, le prenant dans ses bras avec mille précautions, le porta à son père.

Il se passa longtemps avant que Pierre fût complètement remis ; mais Mads ne le quittait pas un instant.

La première chose qu’il demanda, lorsqu’il put de nouveau parler à Pierre, fut s’il pouvait devenir chrétien.

Pierre lui raconta que le Seigneur Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu, et que par sa mort sur la croix, Il avait ouvert le ciel aux pécheurs.

Les enfants s’entretenaient journellement ensemble de l’amour du Sauveur, et avant que Pierre et son père quittassent l’Islande, Mads avait trouvé le pardon de ses péchés, et était heureux, si heureux de connaître le Seigneur Jésus !

Pierre est un homme maintenant, mais il n’oublie pas son aventure du Lac Noir, et il n’oublie pas non plus de remercier Dieu de l’avoir sauvé de cette mort terrible et d’avoir converti Mads.

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