Aux personnes qui désirent le réveil

Avis

L’actualité de cet opuscule fera comprendre à quel usage il est destiné, et l’examen des sujets traités fera comprendre l’importance des précautions avec lesquelles il doit être répandu.

La seule raison qui ait pu décider l’auteur à placer sous les yeux de ses frères quelques-unes des pensées les plus intimes de son âme, a été l’espoir qu’ils regarderaient à Dieu dans cette œuvre, non à la créature.

C’est ce qui l’enhardit à la produire en toute simplicité, malgré ses imperfections de tout genre.

Que celui qui se sert parfois des choses les plus faibles, des instruments les plus misérables pour faire du bien à ses enfants, leur apporte, par ces lignes écrites à la hâte, quelque consolation en Christ, quelque force nouvelle à l’entrée de cette année, quelques pensées de paix dans l’horizon de troubles qui s’ouvre devant nous !

S’il en est ainsi, il sera amplement payé de sa peine, et vous l’en remercierez par des prières.

Puisse l’efficace du Saint-Esprit en accompagner la lecture, et que toute gloire soit à Dieu dès maintenant et à toujours.

Chapitre 1

" Que la foi, la paix et la charité soient avec tous les frères, de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ Amen ! "

Chers frères et chères sœurs en Jésus-Christ,

Permettez à une faible voix amie de s’introduire jusque dans vos maisons, pour vous apporter, tout d’abord, un vœu de bénédiction sur vous et sur les vôtres.

Puisse cette année 1860, qui s’ouvre à tous d’une manière si sérieuse, vous être, à vous et à vos familles, un an de grâce toute nouvelle !

Un an qui marque dans l’histoire de vos âmes comme un grand pas fait dans la foi, dans l’amour, dans le détachement du visible pour l’invisible !

- Puisse-t-elle vous être un an qui marque dans l’histoire de vos familles par ces conversions si ardemment désirées de vos cœurs, par ces réveils qui transforment des Saul en Paul, par ces réformes qui changent des maisons de troubles en Béthel ! (Genèse, chapitre 35).

- Puisse-t-elle surtout être réellement, pour notre bien aimé pays, " l’an favorable, l’an de la bienveillance et du salut ! "

Pour cela, chers amis, nous sentons tous, n’est-ce pas ? le besoin d’en faire une année de prières.

Oui, nous sentons le besoin de nous réveiller dans ce " travail à genoux ", le plus puissant de tous.

Nous sentons le besoin que notre bon Dieu daigne " vivifier nos os secs ", daigne réveiller nos familles, nos Eglises, notre patrie.

Nous sentons, en un mot, qu’il nous faut une Pentecôte au milieu de nous comme celle qui (Gloire à Dieu !) commence à poindre déjà, comme un nouveau jour, sur plusieurs lieux de notre globe.

Bénissons Dieu ! car ce besoin, ce désir, " cette faim et cette soif " de l’Esprit, cette recherche plus sérieuse, plus vivante de la prière, soit de la prière individuelle, soit de la prière collective, ne sont-elles pas déjà un commencement de réveil ?

Ne sont-elles pas déjà un premier exaucement ?

Cependant, disons-le, qu’est-ce que ce qui a été obtenu, en comparaison de ce qu’il faut obtenir ?

Les " vierges sages " s’aperçoivent qu’elles sont appesanties et s’en affligent : bien ! Mais ce n’est pas tout.

Il faut qu’elles rallument leurs lampes et reprennent leurs courses au-devant de l’Epoux.

Il faut que, luttant plus énergiquement que jamais contre l’ennemi qui veut anéantir leur œuvre et leurs forces, et qui se sert pour cela de tous les moyens : A languissement de la foi, inquiétudes de cette vie, adversité et prospérité, maladies morales et physiques, impuissance à la prière, conscience faussée sur l’importance des devoirs terrestre, les mille liens enfin qui clouent à la terre l’âme qui voudrait s’élever au-dessus ;

- Il faut, dis-je, que, prenant toutes les armes de Dieu (Ephésiens chapitre 6), elles se réveillent dans le combat ; il faut qu’elles redeviennent des Jacobs " luttant avec Dieu, pleurant et demandant grâce (Osée, chapitre 12, jusqu’à ce que la bénédiction descende.

Ah ! qui d’entre nous n’aspirerait à ce beau nom d’Israël vainqueur de Dieu ?

" Qui de nous voudrait, au dernier jour, entendre ce reproche de la bouche de nos enfants, de celle de nos parents, de nos amis, du moindre de nos compatriotes même : " Tu pouvais m’obtenir le salut, et tu ne l’as pas fait ! "

Quelle sérieuse pensée !

Frères et sœurs, commençons l’année avec elle, et puisse cet appel que nous aurons reçu à son aurore ne pas retomber, comme un poids douloureux, sur notre conscience au 31 décembre prochain, s’il nous fallait encore une fois nous dire comme à celui de 1859 peut être :

" Mon âme, as-tu prié comme tu le devais ? Humilie-toi ! C’est une année de perdue ! …. "

Chapitre 2

" Nous n’obtenons pas, parce que nous demandons mal ".

" Toutefois, me direz-vous, si nous n’avons point assez prié, nous avons pourtant " fait des prières. "

Prières individuelles, prières de famille, réunions de prière, grâce à Dieu, nous pratiquons tout cela plus ou moins, suivant les temps, bien ou mal, suivant notre capacité. "

- Bien ou mal ! en effet.

- Et probablement plus souvent mal que bien, si je juge de vous par moi.

Il faut du moins que cela soit, pour que, depuis tant d’années que nous crions : " Ton règne vienne ! " ce règne ne soit pas plus évident parmi nous.

Il faut bien que cela soit, pour que, malgré tous ces soupirs pour la bénédiction de notre peuple, l’ennemi n’en ait pas moins fait son œuvre, pour que l’orgueil, l’égoïsme, l’amour de l’argent, le luxe, l’immoralité croissent d’année en année, au lieu de diminuer !

Pourquoi Dieu n’a-t-il pas répondu ?

Pourquoi dans une Amérique, vouée, semble-t-il, au terre-à-terre industriel ; pourquoi dans une Irlande, ignorante et papiste, la prière a-t-elle été promptement, puissamment exaucée ?

Pourquoi notre niveau religieux élevé, Dieu merci, depuis cinquante ans, à une assez grande hauteur, est-il resté pourtant toujours à peu près le même ?

Temps de haut, temps de bas ; ravivements partiels, relâchement général ; abondance de secours, peu de résultats ; richesse de lumières, excellentes théories, très-peu de pratique !

Pourquoi ?

A ce pourquoi, mes amis, ne remue-t-il pas les fibres les plus sensibles de notre cœur chrétien ?

Pourquoi avons-nous prié, et nos enfants ne sont pas convertis ?

Qui sait même s’ils n’ont pas empiré !

Pourquoi avons-nous prié, et nos maisons ne sont pas des sanctuaires ?

Qui sait même si elles ne sont pas des maisons de querelles, de mondanité, de toute espèce de trouble et de mal !

Pourquoi avons-nous prié, et nos multitudes ne sont-elles pas réveillées comme celles de New-York, de Belfast et d’ailleurs ?

Qui nous donnera les temps des Farel, des Wesley et des Neff !

Ce " pourquoi " si douloureux plaçons-le sérieusement sur nos consciences, et, ouvrant ensemble la Parole, demandons-lui la réponse :

- " Vous n’obtenez pas, parce que vous demandez mal. "

- Que faut-il donc faire pour demander bien ? ou, en d’autres termes, quelles conditions Dieu met-il à l’exaucement de la prière ?

Etudions-en quelques-unes.

Chapitre 3

" Si donc tu apportes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, et va-t’en premièrement te réconcilier avec ton frère ; puis, après cela, viens et offre ton offrande. "

Et d’abord j’ouvre l’Evangile, et je suis surpris de voir que la première condition dont il y soit question pour l’acceptation de nos prières, c’est : une simple règle de charité.

Matthieu, chapitre 5, versets 23 et 24.

Mais c’est un point plus délicat qu’on ne pense.

Mon frère, ma sœur, soyons sincères, ne sentons-nous pas, à l’ouïe de ces paroles, un sentiment pénible au-dedans de nous ?

Un certain malaise, un je ne sais quoi de vague, d’angoissant, qui nous dit : Es-tu bien réellement en paix avec tous tes semblables ?

L’es-tu au moins autant que cela dépend de toi ?

Si cela n’a pas été, frère, il faut que cela soit maintenant.

Pour que Dieu veuille effacer tes péchés de 1859, il faut que tu oublies ceux des autres.

Sonde-toi ! Non dans les faits seulement, mais dans les pensées secrètes, dans les mouvements cachés et profonds du cœur.

Mets-toi à nu devant ton Dieu, demande-lui d’être bien droit, car cela est quelquefois difficile quand il peut en résulter une humiliation.

Ah ! Si l’Esprit de sainteté vient te dire : " Tu es cet homme-là ! Tu as manqué de charité vis-à-vis de tel ou tel ! "

Il n’y a pas à hésiter… ; tu sais ce que tu as à faire…

Va ! Va, mon frère, et que Dieu t’accompagne !

Il aplanira ton sacrifice ; et après l’heure de l’humiliation, combien l’heure de la prière ne sera-telle pas doublement bénie !

Combien la paix ne coulera-t-elle pas en toi comme un fleuve, au pied du trône de grâce !

O chers enfants du Dieu des miséricordes, chers disciples du Sauveur de paix, chers auditeurs de la Parole de charité !

Quand bannirez-vous du milieu de votre famille évangélique, en tous lieux, les dissensions, les amertumes, les sectes, les animosités de tous les genres ?

Supposez un père sage, instamment prié par ses enfants de leur accorder un bien précieux ; mais voici : tout en le priant, ne viennent-ils pas à se disputer, à se battre, aux pieds même de ce vénérable père !

Que fera-t-il ? Si ce n’est de leur dire : " quand vous serez d’accord, je pourrai vous écouter ; jusqu’alors je ne veux rien de vous. "

Frères, " si vous voulez que votre Père qui est aux Cieux vous pardonne vos offenses, pardonnez aussi de même. "

Car " celui qui dit qu’il aime Dieu et qui n’aime pas son frère est un menteur. Comment aimera-t-il Dieu qu’il ne voit pas, s’il n’aime pas son frère qu’il voit ? "

Il n’y a donc pas d’alternative ; il faut ou nous arrêter de prier, ou obéir à ce commandement : " Va et réconcilie-toi ! "

Si nous voulons, entre autres, nous joindre à cet appel de prières fait aux chrétiens du monde entier pour obtenir une grande extension du règne de Dieu, souvenons-nous " d’aller d’abord … nous réconcilier ; puis après cela nous viendrons, le cœur léger, " offrir joyeusement notre offrande. "

Courage donc, frères et sœurs ! et qu’une pluie d’amour et de paix vienne arroser tous nos cœurs dès les premiers jours de cette année, et les réjouir, comme celui de notre Père, par la cessation de toute brouillerie, de toute aigreur, de toute susceptibilité parmi nous.

" Heureux, ceux qui procurent la paix ! ils seront appelés enfants de Dieu. "

Chapitre 4

" Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. "

Un sujet qui touche de près au précédent, ce sont les jugements téméraires, qui ont, hélas ! un cours beaucoup trop habituel chez nous, même parmi les vrais chrétiens.

Ah ! Mes frères, ne vous est-il jamais arrivé de souffrir en vous sentant incompris, méconnus de vos alentours ?

Vous aviez agi pour le bien, n’est-ce pas ? un mobile élevé vous avait guidés ; tout pleins de votre bon sentiment, vous alliez à votre frère le cœur ouvert, l’amour sur les lèvres…

Votre élan chaleureux a rencontré la glace.

Parfois même un léger mouvement du coin de la bouche vous avait fait pressentir la raillerie muette qui se cachait sous la parole polie (car on est toujours poli en bonne société, - poli, même en blessant).

D’où vient ce froid ?

L’élément sympathie, le lien des vrais chrétiens en tout lieu, serait-il anéanti parmi nous ?

Pourquoi ton cœur, tout palpitant d’amour fraternel, ne rencontre-t-il qu’une pierre ?

Pourquoi ? ..... Cela n’est pas étonnant ! au lieu de t’aimer, on te juge !

Pendant qu’entraîné vers ton frère, tu ne pensais qu’à lui faire du bien, qu’à en recevoir de lui, - lui, calme, silencieux, réfléchit au lieu de t’écouter, t’examine, t’observe.

C’est qu’il cherche à se formuler au-dedans de lui une appréciation de ton caractère, de tes facultés, de ton jugement.

Trop heureux es-tu s’il ne t’apporte pas déjà tout faite et si, quoi que tu dises ou que tu fasses, la prévention qu’on s’est formée contre toi n’anéantit pas toute ton influence, ne détruit pas tout le respect auquel tu croyais avoir droit.

Oui, tu as souffert ainsi plus d’une fois, n’est-ce pas ?

Et t’enveloppant dans le sentiment de ta bonne conscience, de ton bon droit, tu te consoles en te répétant : Après tout, j’ai Dieu qui me juge.

Que m’importe le reste !

" L’homme spirituel peut juger de toutes choses, dit le saint Paul, mais personne ne peut juger de lui. "

Personne ne peut juger de lui ! …

Pourquoi donc l’as-tu jugé, toi ?

Ce dont il te fait souffrir, ne l’as-tu pas fait mille fois à son égard ?

" O toi qui condamnes ton frère et qui fais les mêmes choses, si tu ne veux pas être jugé, ne juge pas non plus autrui. "

Pour cela, veille sur ton cœur plus encore que sur ta bouche.

Arrête à temps ce regard, cette sonde maudite jetée sur le fond intime de ton semblable et que ton imagination seule, peut-être, va manier.

Laisse, laisse à ton Dieu l’état d’âme de sa créature.

" Qui es-tu, toi qui juges le serviteur d’autrui ? S’il se tient ferme ou s’il tombe, c’est à son maitre de le juger ", non pas à toi, pauvre ver de terre !

Ah ! Puissé-je apprendre à me préoccuper de ma poutre bien plus que du fétu de mon frère ! à " me garder avec soin de tout levain des pharisiens ! "

Puissé-je fuir, entre autres, ce piège satanique et subtil de porter le péché du jugement jusque dans la prière, en y faisant la leçon à mon frère, quand je ne suis, moi, qu’un pauvre pécheur supporté par grâce par le Maître, aux pieds duquel je m’abats avec lui !

Puissé-je apprendre aussi, chaque fois que j’aurai à souffrir des jugements de mon prochain, au lieu de m’envelopper dans ma propre dignité blessée et me retirer à l’écart, puissé-je apprendre à regarder non à l’homme, mais à Dieu !

N’est-ce pas Lui, en effet, qui permet son erreur pour répondre à mes prières ?

Je lui disais : " sanctifie-moi, ô Dieu ! Arrache l’orgueil de mon âme ! "

Et Lui m’a répondu : " Eh bien ! Voilà ce que les autres pensent de toi ; sonde ton cœur jusque dans ses replis cachés : n’auraient-ils point raison en ceci, en cela ?

Humilie-toi donc devant moi, et je te relèverai quand le fruit de cette dispensation humiliante aura été produit en ton âme. "

Chapitre 5

" Levons à Dieu des mains pures, sans contestations et sans disputes. "

Irai-je plus loin sur ce trop riche, mais bien triste sujet des manques de charité, causes fréquentes, je pense, du non-exaucement de nos prières ?

Entrerons-nous ensemble dans l’examen des devoirs domestiques ?

Pour approfondir ce sujet, il y aurait trop à dire ; tenons-nous-en à quelques points particuliers.

" Maris, ne vous emportez point contre vos femmes, afin que vos prières ne soient point troublées. "

" Afin que vos prières ne soient point troublées ! "

Maris, femmes, pères, maîtres, ne vous ai-je pas entendu dire quelquefois : " Je ne sais ce qui m’arrive, je ne puis plus prier, je ne peux m’élever à Dieu. Je ne suis pas heureux en priant. "

Et en avez-vous cherché la cause ?

La colère conjugale, la dispute fraternelle, la dissension domestique ne sont-elles pas là bien souvent s’abaissant comme un voile épais entre votre âme troublée par le péché et le Dieu qui ne veut être servi que dans l’amour ?

Que de fois, angoissé, malheureux sur mes deux genoux, de ne pouvoir trouver mon Dieu, de sentir sa chère, sa douce face voilée à mon cœur, - que de fois ne me suis-je pas levé pour courir à ce parent, à ce maître vis-à-vis de qui j’avais péché, et dans un simple " pardonnez-moi ", que de fois n’ai-je pas retrouvé la paix ? "

J’ai connu une simple servante, pauvre selon le monde, mais riche en Dieu.

Son caractère était fier, susceptible, violent, et pourtant elle était devenue une des plus douces et des plus humbles chrétiennes que j’aie connues.

Savez-vous comment ?

Par cette seule recette : " Que le soleil ne se couche pas sur ta colère. "

Que de fois, je l’ai vue, à l’heure où tout repose, venir frapper doucement à la porte de sa maîtresse : " Madame, je ne puis m’endormir ainsi ! .... je vous ai mal parlé aujourd’hui, pardonnez-moi pour que je puisse prier ! "

Et la colère des chefs de famille, combien plus encore ne trouble-t-elle pas la paix des maisons ? …

Comment, après une impatience, peuvent-ils ouvrir la Parole au culte domestique et prêcher sur la charité ?

Veullent-ils donc apprendre l’hypocrisie à leurs enfants ? ou leur faire croire que les commandements de Dieu ne sont plus qu’un vain son résonnant aux oreilles ? "

" L’Ecriture parle-t-elle en vain ? "

Dieu n’est-il pas un Dieu de vérité, un feu consumant ? "

Et cette " pureté incorruptible de l’esprit doux et paisible de la femme chrétienne ", où est-elle ?

Certes, " s’il vaut mieux habiter au coin d’un toit qu’avec la femme querelleuse ", comment m’unirais-je avec elle dans la prière ?

" Si deux s’accordent…. " est-il dit.

Et si toi, père, " tu irrites ton enfant ", sous prétexte de faire son éducation, crois-tu qu’il s’agenouillera bien volontiers à tes côtés ?

Et si toi, maître, " tu trouves ta volonté dans tes sabbats et jusqu’au jour de ton jeûne, en tourmentant les autres et exigeant durement ce qui t’est dû ", crois-tu que ton serviteur écoutera bien paisiblement ta belle méditation sur le renoncement évangélique ?

Et toi, servante, si tu fuis l’œil de ta maîtresse pour la tromper (dans les petites et dans les grandes choses peut-être), si tu ne lui donnes pas le respect, l’obéissance que Dieu t’ordonne de lui rendre comme à Lui-même ", dit la Parole de Dieu.

Si tu fais ces choses devant l’Eternel qui te voit, et que tu viennes ensuite te prosterner mensongèrement dans la prière au culte de famille, n’entends-tu pas le " Dieu qui ne peut être moqué " te crier :

" La requête de celui qui détourne son oreille pour ne point obéir à la loi sera en abomination devant moi ! "

Et toi, enfant, qui gardes rancune à ton compagnon de jeu, qui médites peut-être quelque vengeance contre lui, ou qui as menti à tes parents, oubliant que " tous ceux qui disent ou commettent la fausseté seront jetés dans l’étang ardent de feu et de soufre ", crois-tu donc que ton baiser trompeur, après la prière du soir, ne t’attirera pas le courroux de Celui qui ne bénit que les enfants droits ?

Et toi, riche, qui te traites délicatement, en oubliant le pauvre Lazare couché dans ses ulcères et dans ses haillons.

Et toi, pauvre, dont le cœur bouillonne d’aigreur et d’envie contre les heureux de ce monde, - croyez-vous que l’offrande que vous apportez à l’autel, dans le même temple, chaque dimanche, en vous haïssant l’un l’autre, hélas ! sera bien acceptable à Celui qui a horreur du formalisme, à Celui qui regarde au cœur ?

Ah ! Il y aurait trop à dire, en effet, sur ces sujets si palpitants, sur lesquels l’examen de sa propre âme en apprend beaucoup plus que celui des autres.

Prenons plutôt la Bible, taisons-nous et ouvrons-la, vous et moi, à ces commandements précis sur les devoirs des différentes positions sociales ; et puisse, l’Esprit de Dieu nous convaincre lui-même de péché et nous faire jeter, comme Daniel, la face contre terre, en répétant après lui :

" Hélas ! Seigneur, nous avons péché, nous avons commis l’iniquité. A toi est la gloire, à nous la confusion de face ! à nous et à nos principaux, aux pères et aux enfants, aux maîtres et aux serviteurs, aux magistrats et au peuple.

Nous avons tous transgressé ta loi, nous nous sommes détournés pour ne point t’écouter.

Seigneur, pardonne ! Seigneur, fais grâce ! " (Daniel chapitre 9)

Chapitre 6

" Je crierai à Dieu le soir, le matin et à midi. Je me lèverai à minuit pour célébrer les ordonnances de sa justice. "

L’avez-vous senti comme moi, chers amis ?

J’ai cru pendant longtemps que lorsque j’avais fait ma prière, le matin et le soir, que lorsque j’avais été au culte le dimanche, j’étais ainsi dire en règle avec Dieu.

Les autres devoirs sont si nombreux, la vie si pleine, le temps si court !

J’aurais voulu prier davantage, mais comment faire ?

Je ne disais cependant pas avec le monde : " Qui travaille prie. "

Mais je pensais qu’il fallait laisser aux gens de loisir ces multiplications de cultes particuliers ou publics, qui ne sont point l’affaire de l’artisan, du négociant, du travailleur de toute classe.

Il est à remarquer ici, en passant, que dans les divers lieux où simultanément, sans convention réciproque, on a choisi l’heure du milieu du jour pour les réunions de prières, ce sont des artisans qui l’ont fait, et, en le faisant, ils ont sacrifié leur seule heure de repos et de promenade sanitaire.

" Présenterai-je à mon Dieu des sacrifices qui ne me coutent rien ! disait David.

Toutefois, reconnaissons-le, c’est Dieu lui-même qui ordonne le travail, qui assigne la tâche et nous donne les moments.

" Tu feras toute ton œuvre ", dans la semaine, nous dit-il, puis le dimanche tu es à moi !

" Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. "

C’est vrai ! Et voilà pourquoi je serai actif et assidu dans ma vocation, pour obéir à mon Maître, encore plus que pour gagner de l’argent.

Mais voici qu’au milieu de mes plus beaux raisonnements sur l’impossibilité d’enlever une heure à ma tâche, il me survient un accident.

C’est quelque plaisir, quelque affaire spéciale, quelque intérêt de cette terre, en dehors du cadre habituel de la vie.

La chose plaît ; " cela me va ! " (C’est le mot sans réplique, vous savez !)

J’irai ! – Eh mais la tâche ! eh mais, le devoir ! – Ah ceci vaut la peine d’un extra ? Coûte que coûte je le ferai, dussé-je même veiller cette nuit !

Il en est un aussi qui se réveillait pendant la nuit pour suivre son goût, son plaisir, son affaire première ; et c’était un roi !

Trois fois le jour ne lui suffisait-pas, " car il prenait son plaisir dans l’Eternel, qui lui accordait " en retour " les demandes de son cœur. "

Je pense que la tâche d’un roi, et d’un roi citoyen comme David, qui était, en même temps législateur et civilisateur de son peuple, sacrificateur et organisateur des cultes, littérateur et compositeur de musique ; je pense que cette tâche valait bien celle de ma vocation cependant !

Et là-haut, maintenant, que pense-t-il de mes difficultés sans nombre ?

Ah ! Ne voudrait-il point aussi, comme le riche de la parabole, dans l’intérêt de notre salut, nous envoyer un Lazare, pour nous dire : Insensé ! Insensé ! " Que te sert-il de gagner tout le monde, si tu négliges ton âme ? Cherche donc avant tout le royaume de Cieux et sa justice ! "

Frère, si nous essayions quelques jours du planning de David ? ... Qu’en pensez-vous ? ....

Ce n’est pas pour rien que le Saint-Esprit a mentionné cette prière de " midi ".

Quand nous avons déjeuné, en nous levant, trouvons-nous que cela suffise pour le reste du jour ?

Les forces du corps n’ont-elles pas besoin, en dehors le repas du matin, d’être réparées quelques heures après ?

Et si un généreux ami vient, pour cette heure-là, inviter à sa table le pauvre, l’artisan, le négociant, croyez-vous que ceux-ci négligeront d’y aller apaiser leur faim et leur soif ? …. et cela, sans le moindre préjudice pourtant au repas qu’ils méditent pour le soir.

Et moi, pauvre indigent des biens spirituels, bien plus encore que des richesses temporelles, je négligerais une invitation quelconque de mon Souverain !

Ah ! s’il daigne m’appeler à un repas de famille, au milieu de ses enfants bien-aimés, pourrais-je m’en priver légèrement, fallût-il même y sacrifier quelque chose d’important selon ce monde, fallût-il travailler une heure de plus, le matin ou le soir, pour satisfaire aux exigences de ma vocation ?

C’était ce que faisait une pauvre ouvrière de notre ville, qui allait à ses journées une heure plus tôt et s’activait au double dans son travail, afin de ne pas manquer la réunion de son Eglise.

C’est dit ! Désormais les intérêts de mon âme, ceux de mon Maître, passeront avant tout, et je ne soignerai pas moins la santé de mon âme si précieuse à mon Dieu que celle de ce pauvre corps que les vers rongeront bientôt.

J’essaierai, comme tel et tel, de surmonter les difficultés, de changer le plan de mes journées, de mes affaires, de mes repas, pour aller prendre ma part de la bénédiction qu’ils trouvent à rompre forcément le train de cette vie en recherchant la face de Dieu.

Là, à genoux, seul ou tous ensemble, je rafraichirai mon cœur à la source, j’éclairerai mon esprit à la lumière, j’élèverai mon âme jusqu’au lieu de la paix…. J’oublierai pour un moment le tracas de ce monde.

Puis, après cette " bonne bouchée "de l’ange consolateur, après " ce gâteau levé donné sous le genêt ", comme à Elie, je reviendrai plus heureux pour la traversée du désert, plus fort pour le combat du travail.

Cela est dit pour moi qui me tenais volontairement à l’écart.

Mais toi, mon frère, toi ma sœur, que " le zèle de la maison de Dieu dévore ", toi dont on peut dire que la foi renverse bien véritablement les montagnes, pour aller, comme Marie, t’asseoir une heure aux pieds du Maître, toi qui as faim et soif de la bénédiction promise au " priez sans cesse ", promise aux " deux ou trois assemblées au nom de Christ ", si c’est le devoir seul, impérieux et sacré, qui te retient à l’attache, regarde à Dieu, soumets-toi et renonce : " obéissance vaut mieux que sacrifice ! "

" Qui n’a pas soin des siens est pire qu’un infidèle. "

Pendant que tes frères prient, travaille en paix ; ta main agit, mais ton cœur est en haut, cela suffit.

Puis, laissez-moi te dire une consolation :

Si tu n’as pas le jour à toi, tu as…. la nuit. Fais comme David.

Prie ton Dieu de t’éveiller, demande-lui l’élan du cœur, le regard de sa face, le doux son de sa voix chérie…

Alors tu verras, tu l’entendras bien mieux quand ont cessé tous les bruits de la terre, quand ce monde enseveli dans le repos permet de se dégager de ses liens.

Puisses-tu là, bien aimé frère, jouir en plein de l’ineffable bonheur du " face à face avec Jéhovah, comme un ami avec son intime ami ! "

Et toi, malade, couché sur un lit de souffrance, dont la tête obscurcie ne peut plus saisir nettement la prière, demeure aussi en paix !

Tes frères prient, ton Sauveur prie ; tu n’es pas oublié ! (Romains, chapitre 8, versets 26 et 27).

Oui, pour mon âme Jésus prie,

Et sa requête jusqu’à moi

Descend comme un fleuve de vie

Où s’abreuve ma pauvre foi.

A son enfant, auprès du Père,

Son cœur obtient un doux pardon,

Et, pour l’aider dans sa misère,

Sa voix réclame un nouveau don.

Sous le parfum de ta prière,

Fais-nous marcher avec bonheur.

Pour te bénir, notre âme entière

S’élève à toi, puissant Sauveur !

Chapitre 7

" Si deux d’entre vous s’accordent pour demander quelque chose, cela leur sera fait. "

Quel bienfait que cet accord de la fraternité, chers amis !

Si toute la prière a de la puissance auprès du Père, à combien plus forte raison la prière de l’amour fraternel !

En chimie, plusieurs ingrédients, faibles en eux-mêmes, ne forment-ils pas un agent puissant ?

A notre foyer mettons un tison seul : tant vivant soit-il, loin d’allumer notre feu, il s’éteindra et l’on aura froid.

Réunissons-les : la chaleur de l’un excitera la chaleur de l’autre, et plus de tisons brûlants vous assemblerez plus votre foyer brillera d’une flamme lumineuse et vivifiante.

Pourquoi donc repoussez-vous les réunions de prière, vous, frère ou sœur, qui croyez pourtant à cette parole : " Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux " ?

" N’avez-vous pas déjà expérimenté la vérité de cette déclaration : " Oh ! que c’est une chose bonne, que c’est une chose agréable que les frères s’entretiennent entre eux ! "

Si tu es père ou mère de famille, n’aimes-tu pas à voir tes enfants se chercher les uns les autres et s’unir pour quelque bonne œuvre ?

Je sais que c’est par principe que tu te tiens à part des prières collectives (tout ce que l’on fait chez nous, de bien ou de mal, n’est-ce pas par principe, par raisonnement, qu’on le fait ?)

Je sais même que tu t’y unis de loin, car ton cœur est plein de bons désirs, digne frère ; il a autant de soif que le nôtre du réveil que nous demandons ; tu donnerais même quelques verres de ton sang pour l’obtenir ; mais un sacrifice de ton temps, de tes idées, de ton plan de vie… c’est autre chose !

Et cependant dis-nous si, au fond de ton cœur, tu n’es pas bien aise de sentir que pendant que tu t’en " vas à ta métairie, à ton trafic ", tes frères prient pour toi, pour tes enfants, pour ton pays ?

En te tenant ainsi à part, " comme un passereau seul sur un toit ", n’oublies-tu point ce que dit la Sagesse :

" Malheur à celui qui est seul ! Deux valent mieux qu’un ; si l’un tombe, l’autre le relève, et ensemble ils auront plus de chaleur. "

Essaie au moins, cher ami, plein de conscience et de droiture, mais que nous croyons mal éclairé sur ce point, essaie, avant de le rejeter, ce qui te serait peut-être une source de grâce à l’usage.

Ne va pas une fois, deux fois, mais poursuis un mois durant…

Alors, après l’expérience faite, tu pourras juger sans témérité si l’accord dans la prière ne possède pas une force double.

Convenons-en cependant : pour que cette force y soit, il faut qu’il y ait bien véritablement " accord. "

Or, comment m’unir, diras-tu, avec des vingtaines, des centaines d’individus, quand je ne trouve pas un seul esprit fait sur le moule du mien, un seul jugement appréciant les choses à ma mode ?

Mais, mon ami, chacun en est logé là.

Crois-tu que tel et tel qui s’y trouvent pourront cadrer sur tous les points avec leur voisin de droite, avec celui de gauche ?

Et cependant l’harmonie existe, et cependant la prière monte à Dieu de tous ces cœurs, comme d’un seul.

Ah ! c’est que là, sur ce terrain sacré de la prière, Dieu a placé une bénédiction spéciale.

Là, les individualités s’effacent, la vie de Christ est tout.

L’homme s’oublie (ou doit s’oublier du moins), et Dieu descend en raison de ce qu’il s’est oublié davantage.

Alors le lien de l’esprit demeure seul, et ce lien, c’est l’amour, c’est la vie !

En effet, rien n’alimente l’amour fraternel, auquel l’Ecriture nous appelle si fortement, comme d’avoir prié ensemble.

Et comment n’aimerais-je pas le frère qui vient de porter à mon Dieu toutes les demandes du fond de mon âme, ces bénédictions tant désirées, sur moi, sur les miens, sur mon pays ?

Et lui aussi, comment ne m’aimerait-il pas, si je suis associé par tout ce qu’il y a de plus chaud, de plus sérieux en moi, aux ardentes supplications qu’il a prononcées ?

Mais vous m’objecterez que ce ne sont pas toujours " des ardentes supplications " que l’on entend.

Dans ces réunions de prière mutuelle, il y a du mélange, des haut, des bas, des âmes de prière et aussi des faiseurs de belles phrases ; quelquefois même des gens non instruits, qui, ne sachant pas parler, feraient beaucoup mieux de se taire.

C’est peut-être vrai !

Et je ne nierai pas que, pour leur propre bien, peut-être leur vaudrait-il mieux de se tenir à l’ombre, dans l’humilité que Dieu leur assigne par le manque de dons ou de langage ; mais pour mon bien à moi, je ne pense pas ainsi.

Combien de fois n’ai-je pas été plus édifié, pour mon compte, d’une pauvre phrase mal bâtie d’un frère simple mais plein de foi, que de la " cymbale qui retentit ", mais qui sonne creux ; que de la péroraison bien arrondie, mais qui part de la tête, non du cœur !

Puis, dit-moi, ami, dans ce que tu fais, toi, n’y a-t-il pas aussi les hauts, les bas, les bonnes et mauvaises prières, les jours de vie et les jours de sécheresse ?

Tant qu’il en sera ainsi, laisse ta critique ; tu n’as pas le droit de jeter la pierre à ton frère, qui d’ailleurs vaut peut-être mieux que toi ?

Va plutôt avec une âme simple, pleine d’amour et d’humilité, vas-y chercher Dieu, non l’homme, - de la foi, non de la littérature.

Crois-moi, pose au seuil de " la chambre haute " ton esprit caustique et jugeur. Entre là avec ton cœur, avec ta foi, avec ton Seigneur de paix, et tu verras si tu n’en ressors pas raffermi, réchauffé, vivifié !

" Dieu avait créé l’homme droit, mais ils ont cherché beaucoup de discours. "

Souviens t’en !

- Mais je n’aime pas ces appels, diras-tu, qui dans une œuvre toute d’élan, comme la prière, viennent vous marquer des lieux, des jours, des heures, des époques d’intercession spéciale…

- Tu n’aimes pas ! ......mais, permets-moi de te le dire avec franchise, ce que tu aimes ou n’aimes pas a-t-il grande importance devant Dieu ? Sont-ce nos goûts propres, nos idées propres, nos jugements propres, notre volonté propre qui doivent nous diriger ? Sommes-nous nous-mêmes ou à Dieu ?

Je me demande souvent ce que pensent les anges de cette parole : " Cela me va, cela ne me va pas ! " appliquée si fréquemment dans notre pays comme critère aux choses saintes ?

La question n’est pas là, Dieu merci !

Ce n’est pas à ma pauvre petite lumière personnelle, qui n’est souvent que ténèbres, que je regarderai pour être dirigé ; " c’est à la loi et au témoignage. "

C’est plus haut que moi-même qu’il me faut consulter, et chaque fois qu’on me proposera quelque bonne chose, me gardant bien de la passer au crible de ma chétive raison humaine, " qui n’est que folie ", dit Saint Paul, j’ouvrirai les Ecritures et je rechercherai si cela va à mon Dieu, oui ou non ; si elle est selon sa Parole et approuvée de lui.

Ne croyez point, cependant, que je veuille faire du caractère chrétien un lit de Procuste, un même habit pour toutes les tailles.

Ah ! Loin de là ; chacun a son moule, son type donné, sa forme de mission spéciale en ce monde ; ce n’est pas pour rien qu’il est dit :

" Les uns sont donnés pour être apôtres, d’autres pour être prophètes, d’autres pour être évangélistes, d’autres pour être pasteurs et docteurs, pour l’assemblage des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps de Christ.

(Et plût à Dieu que les Eglises pèsent davantage cette déclaration divine !)

Oui, " nous sommes membres les uns des autres ; mais les dons sont différents selon la mesure de la grâce qui a été donnée.

Que celui donc qui a le don d’exhorter, exhorte, et que ceux qui ont le don des assemblées de prières, prient. "

Et s’il y en a qui ne travaillent pas avec nous, comme nous, quoique travaillant d’après la Bible aussi, qu’ils soient bénis, ces chers frères, séparés de nous de fait, non de cœur, j’espère !

Qu’ils soient bénis dans leur droiture et leur fidélité à la conscience ! Car " qui n’est pas contre moi est pour moi ", dit Jésus.

L’œuvre de Dieu n’a-t-elle pas toujours été : Diversité dans l’unité ?

Si c’est par des chemins différents que nous devons aller au ciel, que ce soit, comme on l’a dit, en nous tendant la main au-dessus des barrières, en unissant d’autant plus nos cœurs, si les mains ne le sont pas !

Toutefois, laissez-moi vous le dire, dignes amis d’opinions différentes, combien ne nous serait-ce pas doux si, comme le nôtre, votre cœur sentait aussi le besoin de rapprochement ; si comme notre amour pour vous le désire tant, vous vouliez quelquefois avec nous chercher la… réunion !

N’est-ce pas sur ce terrain de la prière, le plus large, le plus élevé, le plus céleste des terrains de la piété, que nous pouvons le mieux être véritablement " UN ", comme Jésus-Christ nous y appelle ?

Quoi qu’il en soit, ensemble ou séparés, Chrétiens de toute dénomination, Eglises et Congrégation évangéliques, accordons-nous au moins de loin, si ce n’est de près, à l’entrée de cette année, pour crier avec tous nos frères : Un réveil, un réveil !

" Oh si tu ouvrais les cieux et si tu descendais ! "

Puisse cette nouvelle année être une année de paix, de concessions fraternelles, de rapprochements réciproques !

Une année de resserrement entre frères contre l’ennemi commun, tellement que le monde ait la bouche fermée, en étant obligé de dire : Voyez comme ils s’aiment. "

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