Evangéliser ensemble
Quelle force de travailler en équipe !
Si le chrétien n’est certes jamais seul, sa communion avec Christ s’enrichit de la communion entre frères.
Pourtant la vraie force de la communauté ne vient pas du nombre des frères mais bien toujours d’un Autre, de Celui qui nous a tant aimés qu’Il donna pour nous sa vie.
Nous aussi, nous devons donc donner notre vie pour Lui et pour les frères, ceux de l’Eglise comme ceux du monde.
Seul cet amour du Christ peut nous " presser " à cette audace persévérante.
Quel enrichissement alors d’évangéliser en coopération entre la Belgique (avec ses oppositions spirituelles, catholicisme de Louvain et humanisme de Bruxelles), la Suisse (de formation " réformée ", piétiste ou revivaliste), la France (de minorité protestante, mûrie au feu de 150 ans de persécutions, du " Réveil " et du " Renouveau ") !
Quelle richesse de se retrouver entre " évangéliques ", mennonites ou luthériens, réformés ou baptistes, méthodistes ou militants de l’Armée du Salut, frères des Assemblées ou pentecôtistes !
Mais aussi quel chemin d’humilité, quelle découverte de la réalité du Corps de Christ, de la diversité de l’équipement nécessaire à l’évangélisation.
Dans le livre " Un seul Monde ; un seul Evangile ; un seul Devoir " (Congrès de Berlin), on notait à ce sujet que :
- Dieu ne fait pas fi du messager ni de son tempérament particulier. Il charge tel homme de tel message, alors qu’un autre reprend une autre face de la révélation. (p. 111)
- Tous les vingt ans, ô ironie, on repousse l’évangélisation " de masse " comme chose du passé, donc dépassée.
Comme si pouvait vieillir l’évangélisation qui vise à la conversion à Christ ! (p. 118)
- Les premiers chrétiens, même s’ils s’attaquaient à bien des problèmes de leur temps, considéraient le Christ Jésus et son œuvre comme le vrai centre de tout leur témoignage, même s’ils se préoccupaient de guérir les corps. (p. 120)
Examinons quelques-unes des méthodes aujourd’hui utilisées.
Campagnes de visites à domiciles
Ainsi commença le beau ministère du regretté Tom Allan en Ecosse (voir son livre " The face of my parish "). En France, nous possédons un excellent guide : " Visiteurs pour Christ ", du pasteur luthérien Greiner.
Il s’agit là de revoir chez eux, pour des entretiens, tous les gens connus du quartier, grâce à des équipes de deux (suivant le principe évangélique : " Il les envoya deux par deux ").
L’important sera :
1 – d’établir à l’avance, suivant les besoins du temps et du lieu, la liste des familles à voir, en donnant aux visiteurs quelques renseignements précis ;
2 – de fournir ces visiteurs d’un certain matériel simple de tracts ou opuscules à laisser, évangiles, feuilles de renseignements sur les activités de la communauté, sur la manière de lire l’Ecriture ;
3 – de former ces visiteurs spirituellement dans la prière et l’étude de la Bible, conseils pratiques ou connaissances spirituelles des questions qui peuvent se poser ou être posées.
Le but à rechercher dans ces visites sera d’engager une conversation sérieuse, pleine de tact, sur les sujets de la foi.
Et ne pas se décourager, si cette conversation se révèle difficile.
Si la porte reste fermée, laisser toujours un mot amical par écrit ;
4 – de tenir très sérieusement compte des résultats, critiques, refus ou encouragements, comme des renseignements recueillis.
Car ces visites doivent mener à des inscriptions, à d’autres rencontres ou visites ;
5 – l’organisation même de ces campagnes et leur déroulement, soutenus par la prière de la communauté, peuvent devenir un véritable enrichissement, tant parmi les visiteurs que parmi les visités.
Et les résultats dépendent beaucoup du sérieux de la préparation de tous.
Aujourd’hui où des villes et des quartiers neufs se multiplient ,cette méthode peut s’appliquer à la visite de tous les habitants d’un bloc ou d’un quartier.
On y fait de forts utiles découvertes : veiller à en tenir soigneusement compte.
Campagnes menées en une semaine ou plus dans la même ville par des communautés diverses.
On l’affirme de divers côtés, les campagnes de longue durée semblent les plus efficaces ; en général une semaine, au moins cinq soirées, portent aussi des fruits.
Sans vouloir ici les nommer, nous connaissons tous des " techniciens " particulièrement doués pour ces tentatives.
Cette méthode, utilisé par Billy Graham, est pratiquée dans nos trois pays, malgré certaines critiques dont il faut tenir compte.
Insistons ici sur la nécessité d’une longue préparation, portant même sur une année entière.
Il serait naïf d’appeler un " frère " du dehors, au talent prestigieux, et penser que cela suffit à résoudre tous les problèmes.
Quelques points à souligner :
1 – De toute nécessité, réaliser entre communautés responsables l’entente préalable et instituer des groupes vivants de prières en commun.
Rien ne se fera sans une sérieuse coopération spirituelle, à la recherche des directions du Seigneur.
2 – En commun décider du but de la campagne, en particulier du public que l’on désire atteindre, et choisir en conséquence le lieu des réunions (salle neutre, tente, maison de jeunesse ou salle de culte), la ou les dates et l’horaire.
Tout ceci doit être arrêté à l’avance, même si en cours de préparation quelques modifications s’imposent.
3 – Vient alors le choix du ou des sujets et par conséquent des orateurs, évangélistes ou témoins à qui faire appel.
On peut aussi décider d’abord des orateurs et les laisser choisir eux-mêmes ; mais c’est leur laisser une responsabilité… dangereuse ; que ceux qui connaissent le public à atteindre donnent au moins des conseils, des suggestions.
Les sujets et les titres peuvent ne pas coïncider ; sans tromper le public, il est souhaitable que les sujets indiqués soient formulés avec brièveté, originalité, ou fassent allusion à quelque préoccupation du public neutre.
Publicité et honnêteté peuvent fort bien aller de pair.
4 - Arrêter le schéma (minuté) du déroulement des soirées et donc des aides nécessaires.
S’il doit y avoir des appels précis en fin de réunion, la préparation des " conseillers " prend une importance aussi grande que leur choix.
Il serait trop long ici de donner des suggestions.
Se reporter aux expériences antérieures.
5 – La formation des chorales ou le choix des solis prend, tant pour les communautés responsables que pour le succès de la campagne, une importance à ne pas mépriser.
Le témoignage par le chant permet d’utiliser beaucoup de bonnes volontés et les engage dans une vraie fidélité à Christ.
Sur l’auditoire, ce témoignage mené avec compétence et foi peut s’avérer le plus efficace des appels.
6 – Le comité central d’organisation ne peut s’occuper de tout.
Très tôt il faudra constituer des commissions spéciales, en particulier : prières, finances, propagande (tracts, affiches, lettres…), salle, service d’accueil, conseillers, chant…
Une des plus importantes de ces commissions se préoccupera de la " suite ".
Si des décisions sont prises en cours des réunions, si des adresses sont données par les auditeurs, il faut à l’avance décider comment ces noms seront relevés, puis répartis entre les équipes ou les visiteurs bien préparés pour aller avec discrétion, tact, mais sans tarder, offrir soit l’entrée dans l’une des communautés, soit tout autre moyen de progrès spirituel dans la connaissance de Christ.
Pour les finances, l’expérience prouve que si le Seigneur ordonne et si l’on recherche avant tout sa volonté, l’argent nécessaire se trouve soit à l’avance par des dons bénévoles des chrétiens, soit au cours des réunions par simple collecte sans insistance dans les rangs ou de préférence à la sortie, et encore par des dons de reconnaissance qui parviennent ensuite.
En fait, là comme ailleurs, tout dépend de Dieu.
Seul le Saint-Esprit peut toucher un cœur, convaincre un athée, entrainer une décision.
Seul il peut accorder à chacun les dons nécessaires pour son service.
Mais souvent ces campagnes donnent l’occasion de découvrir en un joyeux étonnement, que déjà il a su distribuer au sein de nos communautés des " charismes " spéciaux tout heureux de s’employer.
Tout se prépare donc dans la prière et avec soin.
Mais de toute évidence, l’essentiel tient au " message " apporté dans la vérité biblique, et par conséquent au messager.
Il est donc essentiel que tous les aides, quelque place qu’ils occupent, soutiennent par leur prière celui ou ceux à qui l’on demande d’exposer la Parole de Dieu en puissant témoin du Christ vivant.
Quelques-uns d’entre nous apportent ici de pertinentes critiques, qu’il faut méditer.
Trop de temps passé à la préparation de ces campagnes au détriment de la vie ordinaire (et évangélisatrice) de la communauté.
Appels financiers désagréables ou même appui du " capital " alors que les apôtres allaient " sans le sou ".
Goût du sensationnel et de l’excentrique. Durée trop courte des campagnes. Déroulement trop pieux des réunions…
Surtout on nous convie à un très sérieux examen de nos " messages ".
En France, où l’on ignore si complètement la Bible, il faut dire qui est Jésus, conter tel épisode de sa vie, balayer tout exemple biblique à moins de l’expliquer (le public moyen ignorant qui est Abraham, David, le prophète Esaïe…), brosser le " plan du salut " ou le " dessein de Dieu ", avec précision et vie.
Mais comment prêcher la repentance à nos contemporains qui se disent " adultes " ?
Attention à notre vocabulaire.
Les mots de rédemption, repentir, salut, foi sont compris dans un tout autre sens que le sens biblique. Croire, c’est ne pas être certain…
Or le message est le fer de lance de toute évangélisation. A nous de le traduire sans le trahir. Il y faut beaucoup de soin.
Enfin, n’oublions pas que dans le livre des Actes, c’est Dieu qui attire les foules et son Esprit qui touche les cœurs.
Campagnes d’évangélisation simultanée
Il ne s’agit plus ici dans une même région d’unir plusieurs communautés différentes mais au contraire de demander à chacune d’entre elles de préparer une campagne dans son secteur, avec ses propres et seules forces et au même moment autant que possible.
Avantage : chacun est appelé à se mettre au travail, sans plus compter sur les dons " remarquables " de tels ou tels aides du dehors.
Autre avantage : la communion spirituelle et l’émulation se fortifient entre communauté.
Un thème commun est pourtant choisi.
Des circulaires, tracts, affiches, rencontres, conseils de préparation, étudiés et préparés au centre, sont proposés aux diverses communautés jointes dans cet effort.
Après la campagne, tous les nouveaux attirés peuvent aisément être suivis par ceux-là même qui les ont amenés aux réunions ou les y ont rencontrés.
Il sera sans doute préférable de ne pas hésiter à dire clairement à l’avance, par l’imprimé, qui l’on est, de quelle église, où elle se trouve, ses activités, etc...
Cette méthode oblige donc à trouver dans chaque communauté tous les aides nécessaires et souvent l’on s’étonne de voir se révéler des valeurs que la vie ordinaire de la communauté n’avait pas jusque-là manifestées.
Jésus, et à sa suite tous les pionniers de l’évangélisation, ont toujours souligné l’importance et la possibilité de pousser au témoignage tout chrétien, même tout nouveau.
En donnant, on s’enrichit.
Le responsable des messages reste alors le pasteur ordinaire de la communauté.
Cependant, par sagesse et discernement des dons, l’on peut faire appel à un autre frère et ceci peut amener à choisir, en cas de campagne nationale, deux séries de dates pour des zones différentes, par exemple Nord et Sud, ce qui permet une entraide entre prédicateurs.
Là encore, la préparation doit se poursuivre pendant des mois.
L’esprit comme le déroulement de la campagne et des réunions peuvent rester les mêmes que pour la méthode dit " Billy Graham. "
Une communauté fidèle évangélise par chacune de ses activités
(culte dominical, école du dimanche, groupes de jeunes, diverses réunions pour catégories spécialisées) mais à condition qu’on le veuille, qu’on se laisse inspirer en vue de cette évangélisation, que ces divers rassemblements se préoccupent non tant de leur propre vie et maintien que d’attirer ceux du dehors, et s’orienter spécialement pour eux.
D’ailleurs nous savons que dans toutes nos communautés existent beaucoup d’habitués dont la vie spirituelle et les convictions se maintiennent à l’état infantile.
Certains passent par de sérieuses crises spirituelles, de cruelles épreuves, échecs, deuils, tentations.
Raisons péremptoires pour que nos activités courantes agissent de temps à autre comme de vraies réunions d’évangélisation ou d’appel.
Une série de cultes est consacrée (à l’avance annoncés comme tels) à l’exposé simple pour un incroyant de telle ou telle partie du merveilleux panorama de la révélation divine.
Et l’on distribue des invitations spéciales pour ces cultes.
Tel culte ou réunion se terminera par un appel au don de soi à Dieu, à l’assurance du salut, à la confession et réparation d’une faute, à une réconciliation.
Tel autre message répondra aux objections de l’incrédulité moderne comme d’ailleurs il est excellent que telle prédication soit une vraie instruction religieuse sur un aspect de la foi.
On est souvent frappé de constater comme nos auditoires réclament instruction et encouragement à la vie en Christ et à la sanctification.
Les groupes de jeunes peuvent trouver là un ministère de première importance.
Les réceptions dans l’Eglise ou la célébration publique du baptême des nouveaux convertis, leur témoignage ému ou joyeux, apportent des forces neuves à la " vieille " communauté.
Colportage des textes bibliques ou de tracts bien conçus
De tous temps, ce travail de pionnier, à tort trop méprisé de nos jours, s’utilisa au profit de l’évangélisation des masses.
En France, les règlements de police l’interdisent en partie, mais on peut même tenir des réunions en plein air si l’on s’assure la présence souriante et l’excellente aide de quelque uniforme salutiste.
Et si les Témoins de Jéhovah, comme les Mormons, donnent tant de soin à ce " porte à porte ", pourquoi pas nous ?
La Parole de Dieu agit d’elle-même, sans que l’on sache comment, si nous la distribuons dans un esprit de prière et de foi.
Même pratiqué seul ou deux à deux, ce témoignage a les promesses du Seigneur.
Nous sommes pauvres en tracts.
De nouveaux textes devraient être étudiés avec soin, bien écrits et publiés dans une typographie moderne.
Et pourquoi ne demanderions-nous pas avec plus de foi un nombre plus grand de ministères de colporteurs ?
Conférences en salle neutre
Tenues même le soir de la semaine, pendant plusieurs semaines, si elles sont bien annoncées par tracts et affiches, elles attirent toujours quelques nouveaux.
Les sujets les plus religieux, comme les plus "actuels ", peuvent s’y traiter et exposer les données bibliques essentielles.
Un entretien général, ou tout auditeur peut poser ses questions, permettra de vrais contacts fructueux et ensuite même des appels à une décision devant Dieu.
Nous ne redirons jamais assez ce que révèle et donne le Dieu de la Bible.
Que d’ignorances, d’erreurs ou de vraies superstitions se découvrent, chez les gens même les plus cultivés, au sujet du Christ des Evangiles !
Et aujourd’hui, en France tout au moins, la Bible attire, ne serait-ce que par curiosité.
Une méthode dite " Evangélisation en profondeur " s’emploie actuellement en Amérique du Sud avec de sérieux résultats ; des chrétiens belges l’utilisent aussi.
A qui veut la connaître, il suffit de se procurer le livre (Evangélisation totale par Kenneth Strachan, édition de la Mission évangélique Belge).
On trouvera plus loin des remarques sur l’évangélisation parmi les jeunes et par les jeunes, comme sur l’évangélisation des enfants, que beaucoup de nos communautés négligent ou ignorent, fort mal à propos.
Ensemble avec le Seigneur des combats
Travaillons ensemble, donc entraidons-nous sur ces divers points en nous communiquant expériences et tentatives, critiques et conseils, joies ou échecs.
Soyons " évangélistes ", suivant les dons que Dieu nous accorde.
Ne laissons pas notre lampe sous le boisseau.
Sachons aussi encourager les autres à devenir de meilleurs témoins de Christ.
Nos communautés, leurs pasteurs eux-mêmes, s’imaginent trop que nul ne se préoccupe de ce témoignage.
Mais il suffit de savoir que Christ lui-même nous y pousse tous.
Et l’on s’étonne de voir, dès que l’on met la main à la charrue, combien de chrétiens d’apparence indolente souffrent de leur état, désirant une vie plus rayonnante, ou vont la chercher ailleurs.
Pourquoi ne pas organiser localement ou régionalement des rencontres, par exemple en week-end, samedi et dimanche après-midi, où l’on étudierait " ensemble " telle partie de ce livre-ci ou de tel autre (celui sur " Berlin" …)
Demandons au Seigneur des " évangélistes " à plein temps.
Il est navrant de constater comme notre peuple ignore les insondables richesses de l’Evangile ou même les plus élémentaires, quelles superstitions ou criantes erreurs il prend pour la vraie foi.
Inutile d’accuser qui que ce soit. Le fait nous crève les yeux ; à nous d’y remédier.
Nul ne sait, entre les mains du Dieu vivant, quelle portée aura son témoignage.
Nul ne peut prévoir comment le Seigneur exaucera nos prières pour qu’Il envoie des ouvriers dans le vaste champ de sa moisson.
Que de chemins s’offrent à nous, que de méthodes pour répondre à l’ordre suprême de Jésus : " Allez et enseignez les nations ", c'est-à-dire les païens.
Que chacun trouve sa voie, choisie par Celui qui nous promet de nous y mener " tous les jours jusqu’à la fin du monde.
" Combien de gens aujourd’hui, riches ou déshérités, ne savent que faire de leur vie ou se demandent même s’il vaut la peine de vivre !
Le Christ peut et veut les arracher à cette existence sans but et sans espoir.
A nous de nous offrir comme " ambassadeurs " de ce grand Prince et Seigneur.
C’est une vie d’aventure passionnante. A nous de les y entraîner.
Récemment dans une rencontre du Conseil œcuménique, le professeur de théologie Hromadka, de Prague en Tchécoslovaquie, disait à propos des communistes :
" Ils commencent à comprendre qu’il ne suffit pas de changer les structures sociales, si l’on ne se préoccupe pas des hommes. "
Quels seront les hommes qui vivront dans la nouvelle société ?
Tel est aujourd’hui comme toujours notre beau rôle : par la puissance de la résurrection et d’amour qui est en Jésus-Christ, travailler à une humanité nouvelle.
Sommes-nous peu nombreux ?
Dieu ne voulut que 300 hommes sans épée pour vaincre Madian avec Gédéon (Juges, chapitre 6, verset 14).
Saint Paul envahit l’Europe avec trois compagnons seulement, convertis de la veille ou l’avant-veille (Actes des Apôtres, chapitre 16).
Dieu se trouve rarement près des gros bataillons ; il choisit plus volontiers ce qui est humble, afin que la victoire se manifeste comme la sienne et que nul ne se sente indigne de son amour.
J.P. BENOIT et A. THOBOIS, de Paris