Les pages qui suivent relatent les témoignages de quelques évènements qui se sont produits sous le ministère de l’évangéliste Alexandre Engrand au cours d’une période qui s’étend approximativement de 1936 à 1950.
Je suis heureux de présenter au public chrétien ces témoignages vécus au cours de ma jeunesse.
Mes parents se sont convertis en 1941 par le témoignage d’Alexandre Engrand.
J’ai donc vécu cette période de ma jeunesse et dans les Assemblées que Dieu avait permis à notre frère ancien de constituer.
La plupart de ces témoignages, je les ai vécus comme jeune témoin.
Les autres, je les ai entendu raconter par des frères et sœurs dignes de foi.
Alexandre a été choisi par Dieu, pour avoir un court mais puissant ministère.
Il n’était qu’un homme cependant.
Que Dieu bénisse ceux qui liront ces lignes.
René LAHAYE
Galates 1 : 1
" Apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père. "
D’après tout ce que j’ai vu, entendu, et médité pendant 55 ans de vie chrétienne et de ministère, je crois que ce passage de Paul aux Galates peut aussi concerner à Alexandre Engrand.
Nous savons peu de choses sur sa conversion et son cheminement avec Dieu, dans les premiers mois et années de son ministère.
Mais j’aimerais dire qu’Alexandre Engrand nous a annoncé l’Evangile dans son intégralité, comme Paul le dit aux Ephésiens :" … tout le conseil de Dieu sans rien cacher. "
Ce dont je suis très reconnaissant envers Dieu en premier et envers lui ensuite.
J’ai remarqué dans mon long ministère, les lacunes de beaucoup de chrétiens en matière de foi, souvent, très souvent dues à un enseignement léger, superficiel ou incomplet du conseil de Dieu.
J’ai réalisé un jour que cet enseignement reçu par mon père et auparavant par Alexandre, était complet.
Au cours d’une conversation avec la femme d’un pasteur " très considéré ", celle-ci me disait : " Vous n’êtes pas semblable aux autres chrétiens ".
J’ai réalisé, non pas que j’étais supérieur aux autres, mais que j’avais reçu un Evangile complet, basé sur la grâce et sur l’amour de Dieu, mais aussi sur la crainte de Dieu et sur sa toute-puissance. Amen.
Mes premières impressions de l’Evangile et des réunions datent peut-être des rencontres chez Germaine et Maurice Cronier à Petite-Synthe.
Je dormais souvent dans le grand lit pour me reposer. Il faut dire qu’à l’époque, nous habitions à Saint Pol sur Mer et il fallait marcher jusqu’à Petite-Synthe, dans la nuit la plus profonde, car aucune lumière ne devait filtrer des fenêtres.
C’était le temps où les escadrilles de forteresses volantes allaient déverser leurs bombes sur l’Allemagne ou sur la France.
Un dimanche, alors que j’avais 8 ans environ, Alexandre me demanda de prier pour terminer le culte. Je priai, je ne me rappelle plus ce que j’ai dit.
Je sais une chose, c’est qu’il pria de nouveau après moi, et j’eus le sentiment que ma prière n’était pas complète.
Réaction naturelle d’enfant ou atteinte dans mon orgueil ?
Ministère d'Alexandre
Ce frère avait reçu, outre la révélation de ce que doit être la vie chrétienne, deux dons particuliers : le don de guérison et celui de discernement.
Dans toute ma vie chrétienne, je n’ai jamais vu un homme aussi équipé pour l’annonce de l’Evangile.
Guérison de Pierre SELINGHE
Pierre était le frère de ma marraine Alice, qui avait élevé ma mère.
Pierre avait un bras paralysé et il habitait chez nous à Saint Pol.
Je ne sais si Alexandre lui a annoncé l’Evangile, mais je me rappelle qu’il lui a dit : " Au nom de Jésus, lève ton bras ". Et à l’instant même il a été guéri.
Croyant que c’était momentané, Pierre ne faisait que lever et baisser son bras.
Je me souviens du regard amusé d’Alexandre, qui lui a dit : " Dieu t’a guéri. "
Une autre guérison
Ma mère fut atteinte de péritonite. Cela allait très mal.
Alexandre fut appelé.
Il fit comme le Seigneur Jésus dans la maison de Jaïrus.
Il fit sortir de la chambre ma marraine qui était la mère adoptive de ma mère. Elle n’était pas convertie et il voulait que rien de fasse obstacle à sa prière.
Après son départ, il pria.
Ma mère fut guérie.
Voici un autre fait qui m’a marqué :
Un soir, nous rentrions chez nous avec Alexandre. Arrivé sur le palier, il a soupiré et a dit :
" Quelqu’un vient de mourir dans l’Assemblée ".
Cela était vrai.
D’après le témoignage de ma mère, cela s’est présenté souvent.
Dans nos Assemblées, il y avait surtout un grand amour.
Un jour, devant un magasin il y avait la queue, car les denrées étaient rares.
Des personnes critiquaient des chrétiens.
Alors une voix s’est élevée " Vous pouvez dire ce que vous voulez, mais ces gens s’aiment. "
Ce fut le silence !
Toutes les personnes qui attendaient se turent brusquement, convaincues par cette parole.
Pour ma part personnelle, j’ai vu cette fraternité.
J’allais pendant les vacances avec mon père à Loon Plage.
Il était chef d’une équipe qui chargeait ou déchargeait les wagons.
Il y avait là des grands tas de charbons, mais mon père n’en n’aurait pas pris un seul morceau.
C’était du vol ! Alors j’allais sur les voies chercher les escarbilles que les chauffeurs de locomotives faisaient tomber quand ils tisonnaient les foyers.
Ensuite, ramenés à Saint Pol sur le vélo, ces cokes étaient distribués aux chrétiens qui en avaient besoin.
Mes parents recevaient du beurre et diverses choses de ma tante qui habitait à Aubenton.
Malgré le peu qu’ils avaient, mes parents partageaient souvent avec un frère noir nommé Pompéus.
Un autre fait
Mon oncle Jérémie Lahaye faisait un jardin chez mon grand-père.
Comme Alexandre vivait par la foi, avec sa grande activité, mon oncle semait des carottes ou autres légumes pour lui et aussi " quelques routes " pour Alexandre.
Il remarquait que les légumes d’Alexandre étaient toujours plus beaux que les siens.
Un jour, il était chez des gens " bien " qui soupaient.
Il avait faim, mais on ne l’avait pas convié à partager le repas.
Les gens mangeaient des moules, et chaque fois que le maître de la maison mangeait une moule, Alexandre sentait, dans sa gorge et son estomac, descendre la moule !
Ainsi son estomac fut rempli par miracle !
Dieu avait doué Alexandre d’un don peu commun, le discernement prophétique.
Il n’avait pas besoin de voir, il voyait comme les prophètes de l’Ancien Testament.
Un jour, il voyageait avec une jeune fille, et Dieu lui montrait tout ce qu’elle pensait.
Devant un tel don donné aux hommes, la crainte s’installe et surtout celle de Dieu.
Alexandre était d’une grande générosité.
Quand il en avait les moyens et l’occasion, il achetait beaucoup pour les chrétiens et il donnait à chacun.
Comme je l’ai écrit plus haut, il y avait une grande fraternité parmi les chrétiens, un peu comme dans les Actes des Apôtres.
Personne ne disait que ses biens lui appartenaient personnellement mais il les partageait avec tous.
C’étaient des temps difficiles mais des temps heureux car nous vivions l’Evangile comme au premier siècle.
Alexandre est venu 3 fois à Aubenton.
J’ai le souvenir qu’à une occasion, il a prié pour une jeune fille qui portait des lunettes.
Après qu’il ait prié pour elle, elle est repartie sans lunettes.
Son don de discernement prophétique a été souvent critiqué mais mes parents ont vu en toute occasion la justesse de son jugement.
Il avait vu une jeune fille et il lui a dit qu’elle serait malheureuse toute sa vie, et malheureusement, cette prophétie s’est réalisée.
Nous en sommes encore témoins.
L’une des dernières fois où j’assistai à une réunion tenue par Alexandre, rue Buffon, je devais avoir 15 ans.
J’étais venu d’Aubenton à Dunkerque en vélo.
Je me rappelle qu’Alexandre a demandé des témoignages, c’était très courant dans nos Assemblées.
Personne ne se levait.
Alors Alexandre a dit : " Je vais faire comme le maître d’école, je vais vous désigner. "
J’étais assis au fond et je me faisais tout petit, mais j’avais en moi cette pensée, ce n’est pas la peine de te cacher, tu sais bien qu’Alexandre voit tout.
André Cappelaere s’est levé et à rendu témoignage.
Ensuite, ce fut Yvonne Saint Michel.
J’ai bien connu Yvonne.
Elle vivait comme chacun de nous, dans le péché, avec des amies.
Elle m’a raconté que quand Alexandre venait, et qu’il disait bonjour à elle et à ses amies, elles étaient comme pétrifiées.
Le refrain d’un des cantiques préférés d’Yvonne était :
" J’ai tant péché, pardonne-moi, j’ai tant pleuré, console-moi, j’ai tant lutté, ô sauve-moi, Dieu de clémence, je viens à toi.
Elle le chantait souvent avec sa voix cassée.
Elle avait conscience qu’elle avait beaucoup péché, mais elle avait beaucoup aimé Dieu.
Je me suis souvent demandé ce que j’aurais dit si Alexandre m’avait demandé de témoigner. Je pense que ce jour-là, j’aurais dit : " Je veux me convertir, je veux marcher avec Dieu. "
Grâce à Dieu, 2 ans plus tard, à Houplines, j’ai pris la décision de suivre Jésus-Christ. Amen.
Témoignage de René LIEFOGHE
Comme beaucoup, je passais le samedi soir à jouer au billard russe.
Ce soir-là, le cabaretier me dit : " Je pense avoir la visite d’un guérisseur, je te présenterai à lui, car, comme tu es chauve, il pourra prier pour toi. "
Il a prié pour moi, et j’ai été guéri en un instant d’un abcès de la bouche.
Le guérisseur était en effet Alexandre Engrand, l’évangéliste.
Il prêchait l’Evangile et priait pour les malades.
Il me dit : " Tes cheveux sont bien partis définitivement mais ce qui te serait salutaire, ce serait des cheveux spirituels. "
Il ajouta : " Nous sommes tous fils de Dieu, et il nous faut au travers des inconvénients physiques, rechercher la foi, connaître Dieu et le solliciter afin qu’il nous accompagne tous les jours de notre vie terrestre. "
Et il me donna un Nouveau Testament.
Par la lecture du Nouveau Testament, je compris que Dieu est amour, et qu’Il nous a sauvé en envoyant son fils Jésus mourir sur le bois de la croix, pour nous sauver de nos péchés.
Un autre petit fait de la vie de René Liefoghe.
Quand il ne connaissait pas Dieu, il passait souvent devant une salle protestante de monsieur Nick, où une Bible était exposée et ouverte dans une vitrine.
Alors il changeait de trottoir pour ne pas passer près de la Bible.
Mais après avoir connu l’Evangile, la Bible était sa nourriture journalière.
Témoignage d'Antoinette LAHAYE
Quelques faits me sont restés en mémoire, mais ce fut à l’âge de 5 ans que je vis ma mère décéder de la tuberculose.
Mon père avait disparu.
Ma mère qui était déjà veuve avec 3 enfants, s’étant remariée, des membres de ma famille sont venus me chercher et m’ont adoptée.
Je leur dois une grande reconnaissance.
C’était une famille pauvre mais honnête.
En ce temps-là, lors de mon premier bal, ma première danse, je fis connaissance avec celui qui allait devenir mon mari, 3 ans après.
Mariage très heureux, naissance de notre premier enfant René.
Nous étions une famille très unie ainsi qu’avec la belle-famille.
Ce fut vers 1937, 1938 que les premières difficultés sont arrivées, avec la maladie de mon mari, la tuberculose avec pneumothorax en 1939.
En traitement pendant 2 ans environ et en 1941, année cruciale car il n’y avait plus de remède.
C’est alors que des cousines, dont l’une qui fut un ange du Seigneur pour nous, nous annoncèrent qu’un évangéliste faisait des miracles au nom de Jésus.
Nous l’avons invité. C’était Alexandre Engrand.
Il fut pour nous l’un d’entre les mille dont il est question dans la Parole de Dieu (Job 3 : 23), qui annonce à l’homme la Bonne Nouvelle et la voie qu’il doit suivre, afin qu’il ne tombe ni ne descende dans la fosse.
Ce fut quelques mois de doute, mais mon mari reprit le travail.
La confiance est venue et la guérison totale, suivie par l’obéissance dans les directives de Dieu. Ce fut une résurrection de nos corps, âmes et esprits.
Une vie entièrement nouvelle, les chaînes du péché sont tombées, nous avons découvert la vraie vie avec ses guérisons, ses miracles, comme le disait l’apôtre Jean :
" Nos mains ont touché et vu la grandeur de Dieu et l’amour qu’Il nous témoignait et une crainte respectueuse de ce si grand salut, crainte aussi de Lui déplaire. "
Alexandre était aussi un prophète
Lors d’une réunion chez nous à Saint Pol sur Mer, un comptable présent à une réunion fut prié par Alexandre de retourner chez lui, car sa belle-mère venait de mourir.
Nous avions senti à plusieurs cette odeur de mort.
Cela nous fut donné plusieurs fois.
La crainte de Dieu était forte au milieu de nous et ne nous a jamais quittés.
Mais c’est vrai aussi que nous avons goûté les merveilleuses richesses de l’amour de Dieu.
D’autres expériences :
Lors d’une tournée avec Alexandre, ayant pris le train pour Hazebrouck, je n’avais pas mon laisser passer.
Cela était risqué à l’époque à cause des contrôles de l’armée allemande.
Mais comme c’était le plan de Dieu, je ne devais pas m’inquiéter.
A peine étions nous installés dans le train, l’officier allemand étant là, tous les voyageurs ont dû présenter leur passeport et moi, que faire ?
L’officier ne m’a pas vue, mais selon l’humour de Dieu, le compartiment étant bondé, tous ont eu le droit d’entendre la Parole de Dieu par Alexandre.
Ils ont tous reçu un Nouveau Testament.
A notre arrivée à Hazebrouck, nous sommes descendus dans une ferme, où l’on a demandé que l’on prie pour un cheval qui ne se levait plus.
Cela n’a pas duré longtemps, mais par contre, ce fut pour les fermiers un moment où ils subirent une cure d’âme en règle, suivie d’un moment de bénédiction de la part de Dieu.