Dans la région d'Aubenton
Marcel Lahaye, mon père, était un boxeur motivé pendant sa jeunesse.
Il obtint le titre de champion des Flandres en catégorie " Plume " mais son état de santé déficient le contraint à l’arrêt.
Il est atteint depuis plusieurs années d’une tuberculose pulmonaire et a subi un pneumothorax, lorsqu’au cours de l’année 1941, les médecins lui apprennent qu’il n’y a plus d’espoir de guérison.
C’est à ce moment-là que deux cousines, chrétiennes depuis plusieurs années, lui proposent de recevoir un évangéliste qui prierait pour demander sa guérison.
Comme nous l’avions écrit précédemment dans le livret 56, cet évangéliste, Alexandre Engrand, dit à mon père : " Tu me suis dans l’obéissance à l’Evangile, je me réjouis, tu ne me suis pas, tant pis pour toi ! "
Mes parents ont cru en la puissance de l’Evangile, malgré des doutes en ce qui concerne la guérison miraculeuse.
Pourtant, trois semaines plus tard, la guérison est là et mon père reprend son travail de surveillant à Loon-Plage.
Mes parents suivent les réunions évangéliques chez Alexandre Engrand, où la Parole de Dieu est expliquée uniquement à partir des textes originaux de la Bible.
René LAHAYE
L’un des premiers cantiques qu’ils apprirent illustre le changement complet qui s’opéra dans la vie de mes parents dès qu’ils reçurent l’Evangile dans toute sa simplicité et qu’ils obéirent aux commandements de Jésus :
Depuis le jour où j’ai changé de route,
Je suis heureux, je suis tout transformé,
Je te dirai, ami, si tu m’écoutes,
Tout le bonheur qu’en Jésus j’ai trouvé.
La seule vie, digne d’envie,
C’est de Le suivre et de toujours l’aimer.
Refrain :
Cette vie nouvelle,
Si pure et si belle,
Sublime éternelle
Cachée à nos yeux ;
Elle est préférable
A l’or périssable,
Elle est admirable,
Elle vient des cieux,
Elle vient des cieux !
J’aime Jésus et mon âme l’adore,
Rien ne pourra de Lui me séparer,
De jour en jour, je Le prie et L’implore,
Rien ici-bas ne peut Le remplacer.
La seule vie, digne d’envie,
C’est de Le suivre et de toujours l’aimer.
Je suis venu à Lui dans ma misère,
Dans Son amour, Il ne m’a pas chassé ;
Il avait vu mon repentir sincère,
Il a guéri mon pauvre cœur brisé.
La seule vie, digne d’envie,
C’est de Le suivre et de toujours l’aimer.
Jésus est mort pour les péchés du monde,
Il a souffert sur un infâme bois,
A Golgotha, l’amour, la grâce abondent,
Pour le pécheur qui s’abaisse et qui croit.
Sauveur aimable, tant adorable,
Tu m’as sauvé simplement par la foi.
Refrain :
Cette vie nouvelle,
Si pure et si belle,
Sublime éternelle
Est aussi pour vous ;
C’est Dieu qui convie,
Oh ! grâce infinie,
Au fleuve de vie,
Qui coule pour tous,
Qui coule pour tous !
Mes parents avaient déjà décidé, lorsque la guerre fut déclarée, de ne plus aller au bal et de ne plus participer à des sorties frivoles, alors que tant d’hommes et de femmes souffraient autour d’eux.
Lorsqu’ils reçurent l’Evangile, tout fut transformé dans leur vie.
Dans l’Eglise, on venait en aide aux frères et sœurs qui en avaient besoin.
Mes parents recevaient une demi-livre de beurre assez régulièrement par la sœur de ma mère, et immédiatement ils la partageaient pour en donner à une famille qui en avait besoin.
Ils obéissaient au commandement de Jacques : " Le religion pure et sans tâche, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. " Epitre de Jacques 1 : 27
L’honnêteté de Marcel était sans faille.
Avec moi, son fils René, qu’il emmenait à bicyclette à Loon-Plage, ils ramassaient des morceaux de coke qui tombaient de la chaufferie des locomotives, pour les ramener chez lui et aux nécessiteux.
Mais jamais il ne se serait permis de prendre un morceau dans les tas qui étaient pourtant à portée de main mais ne lui appartenaient pas.
Plus jamais il ne prit non plus plaisir à raconter avec désinvolture des épisodes douteux de sa vie avant qu’il ne connaisse Dieu.
Les plaisanteries grossières et les récits vaniteux avaient disparu de ses conversations.
Les membres de l’Assemblée Evangélique craignaient de déplaire à Dieu et la puissance de Dieu se manifestait de diverses manières : guérisons des corps et des âmes, secours dans la détresse, avertissements intérieurs par le Saint-Esprit.
Mes parents ont été membres de cette Eglise de Coudekerque-Branche de 1941 à 1944.
Ils ont expérimenté dans leur vie que toutes choses ensembles concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein, comme il est écrit dans l’épitre aux Romains chapitre 8, verset 28.
" Qui nous séparera de l’amour de Christ ? sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ?
" Car j’ai l’assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur. "
(Epitre aux Romains chapitre 8, versets 35, 38, 39)
Ces trois ans passés au contact d’un vrai serviteur de Dieu, et à lire assidument la Bible, ont formé Marcel Lahaye pour le ministère qu’il devait accomplir à Aubenton et dans sa région.
Le passage clé de son ministère était le suivant :
" Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié." (1 Corinthiens chapitre 2, verset 2).
Cinquante ans plus tard, l’Evangile est toujours annoncé à Aubenton.