La seconde venue de Christ
Aux temps apostoliques, les disciples furent consolés et encouragés par la perspective du retour de Jésus-Christ en personne.
Tandis qu’ils regardaient le Seigneur quittant la terre, un ange leur apparut et leur dit : " Hommes Galiléens, pourquoi vous tenez-vous là, regardant vers le Ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé d’avec vous vers le ciel en reviendra de la même manière que vous l’avez vu y monter " (Actes, chapitre 1, verset 11).
Cela, et non la mort, était l’espérance de l’Eglise.
C’est cette même attente en la venue de Jésus qui eût dû toujours continuer à être cette espérance.
Mais pendant de longs siècles, hélas ! il n’en fut pas ainsi.
Dans les Confessions de foi, il est bien dit que le Seigneur Jésus doit un jour revenir : mais, en fait, ce n’est là, pour la très grande majorité des chrétiens, qu’une simple déclaration doctrinale, n’apportant ni joie, ni rayonnement dans leur vie.
Et cependant, le désir et l’intention du Seigneur étaient que l’Eglise, vigilante, attendant Son retour, conservât ses yeux fixés sur Lui.
A de nombreuses reprises, durant Son ministère terrestre, le Seigneur prédit ce grand événement ; et après qu’Il fut monté au ciel, les apôtres s’y rapportaient sans cesse.
Des passages de l’Ecriture viennent en foule appuyer cette constatation.
Je ne mentionnerai que les suivants :
" Quand le Fils de l’homme viendra dans Sa gloire avec tous les saints anges, alors il s’assiéra sur Son trône de gloire " (Saint Matthieu, chapitre 25, verset 31).
" Dans la maison de mon Père sont plusieurs demeures ; si cela n’était pas, je vous l’aurais dit, Je vais vous préparer une place. Et quand je m’en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviens et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi " (Saint Jean, chapitre 14, versets 2 et 3).
" De même qu’il faut que les hommes meurent une fois, puis vient le jugement, de même le Christ ne s’est offert qu’une fois pour " anéantir une quantité de péchés ", puis il reviendra, non plus à cause du péché, mais pour donner le salut à ceux qui l’attendent " (Hébreux, chapitre 9, verset 27).
" Le Seigneur lui-même, à un signal donné, avec une voix d’archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel ; alors ceux qui sont morts en Christ ressusciteront d’abord. Puis, nous, les vivants restés, nous serons ravis ensemble avec eux sur des nuées pour aller à la rencontre du Seigneur, dans l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur " (1 Thessaloniciens, chapitre 4, versets 16 et 17).
Ces passages suffisent déjà pour établir que la seconde venue de Jésus est une venue en personne et n’a aucun rapport, comme on a pu le croire, avec le don du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte.
Pas plus, d’ailleurs, qu’avec la communication spirituelle et particulière du Christ avec le croyant, pour consoler celui-ci, l’instruire, ou l’aider d’une manière quelconque ; pas plus, enfin, qu’avec notre mort, lorsque, en notre qualité de croyant, nous partirons pour être avec Lui.
On peut cependant, demander : Pourquoi tant insister sur ce point ? quand nous mourons, notre réunion avec Lui, n’est-ce pas la même chose ?
La différence est énorme entre ces deux événements, répondons-nous.
(a) Au moment de la mort, le croyant n’est amené qu’à un état de bonheur partiel ; n’ayant pas encore son corps glorifié, il attend l’heure où " en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette…. Les morts ressusciteront incorruptibles et nous serons changés " (1 Corinthiens, chapitre 15, versets 51 et 53).
Il ne règnera pas non plus avec Jésus, alors, et ne s’assiéra pas avec Lui sur Son trône, puisque le Seigneur ne règne pas encore de façon manifeste.
Quel que soit le bonheur de l’enfant de Dieu, quand il quitte le monde, quand " il sort du corps pour aller demeurer auprès du Seigneur ", son bonheur sera indiciblement plus grand lorsqu’il entrera dans la plénitude de la gloire qui ne sera atteinte qu’au retour de notre Seigneur.
(b) Satan ne sera lié qu’après le retour de Jésus ; en sorte qu’il détient encore le pouvoir que Dieu lui a laissé dans le monde comme dans l’Eglise, - à la réserve de ceux qui se sont endormis dans le Seigneur et qui lui ont, désormais, entièrement échappé.
(c) Au retour de notre Seigneur, l’Eglise i tout entière sera aussitôt introduite dans le bonheur et la gloire éternels.
Ce n’est pas uniquement comme individus, que notre coupe de joie sera alors pleine à déborder, mais notre allégresse sera éternellement partagée par toute la multitude des rachetés.
Il parait amplement démontré, par tout ce qui précède, que parler de la seconde venue de Jésus, c’est parler de son retour en personne, et qu’il n’y a aucun rapprochement à faire entre la mort du croyant et la venue prochaine du Seigneur dans la gloire.
Passons brièvement en revue, maintenant, quelques-uns des événements qui surviendront au moment de cette venue :
1°- La première résurrection.
Les saints, transfigurés et ressuscités, seront enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur, dans les airs, pour être toujours avec Lui (1 Thessaloniciens, chapitre 4, versets 16 et 17).
A ce moment, ressusciteront, seuls, ceux qui, sous l’ancienne Alliance, croyaient au Messie à venir, et ceux qui, disciples de Jésus, sous la nouvelle Alliance, se sont endormis dans le Seigneur.
L’idée commune est que, au retour du Christ, aura lieu la résurrection générale des croyants comme des incroyants.
Tandis que le Saint-Esprit enseigne dans les Ecritures que ceux qui sont au Christ, et ceux-là seulement, prendront part à la première résurrection.
Nous lisons, dans 1 Corinthiens, chapitre 15, verset 22 : " De même qu’en Adam tous sont mortels, de même dans le Christ, tous recouvreront la vie ; mais chacun en son propre rang : les prémices, Christ ; puis ceux qui sont au Christ à son apparition. "
A noter les mots " ceux qui sont au Christ ". Non pas tous les morts, indistinctement, mais ceux-là seuls qui sont unis à Jésus par la foi, ou qui sont morts dans la foi. La même vérité est enseignée dans 1 Thessaloniciens, chapitre 4, versets 16 et 17.
Il est à remarquer qu’il n’est parlé que de ceux qui sont morts en Christ, pour la résurrection de ce moment-là.
Dans l’Apocalypse, au chapitre 20, versets 4 à 6, nous lisons :
" Et je vis des trônes, et à ceux qui s’assirent sur ces trônes fut donné le pouvoir d’exercer le jugement.
Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et de la Parole de Dieu, et de tous ceux qui n’avaient pas adoré la bête (l’Antichrist), ni son image, et qui n’avaient pas pris sa marque sur leur front ni sur leur main.
Ils reprirent vie et régnèrent avec le Christ pendant mille ans.
Mais le reste des morts ne reprit pas la vie avant que les mille ans fussent accomplis.
C’est la première résurrection.
Heureux et saints ceux qui participent à la première résurrection ! Sur eux, la seconde mort n’a point de pouvoir ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et régneront mille ans avec Lui. "
Ainsi, lorsque, au début de cette citation, il est dit : " Et je vis des trônes et à ceux qui s’assirent…. " Il est bien entendu qu’il s’agit ici des croyants en Christ, qui sont avec Lui, " les armées qui sont dans le ciel " mentionnés au chapitre 19, verset 14.
Ensuite, il est question des âmes de ceux qui ont été égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoignage. "
Il est évident, d’après le contexte, qu’il s’agit là de croyants seulement et non d’impies.
Ces impies ressusciteront également, mais un millier d’années plus tard, après le Millénium, afin que, dans leur corps, mais non dans un corps transfiguré, ils soient à même de subir le châtiment qu’ils auront mérité (Apocalypse, chapitre 20, versets 11 à 15).
Oh ! comme chacun de nous devrait être pénétré de la solennité de ces déclarations et de l’absolue certitude de leur accomplissement futur ; et avec quelle ardeur, quiconque lit ces lignes, ne devrait-il pas s’assurer, d’après les Ecritures, qu’il est réellement au Christ !
C’est qu’en effet, par nature, nous sommes irrémédiablement perdus, et nous ne méritons que le châtiment, à moins que nous n’acceptions de Dieu, et de Lui seul, le remède, c’est-à-dire le salut, qui se trouve dans la foi au sang et à la justice du Seigneur Jésus-Christ par qui, seul, s’obtiennent la vie spirituelle, le pardon et la justification.
(Voir Ephésiens, chapitre 2, versets 1 à 9 ; Galates, chapitre 3, verset 26 ; Actes, chapitre 10, verset 43 ; Romains, chapitre 6, verset 1 ; Saint Jean, chapitre 3, verset 16 ; Romains, chapitre 8, versets 16 et 17).
2° - La conversion et la restauration nationale d’Israël (lequel sera retourné en Palestine (2), mais en état d’incrédulité).
Dans l’Ecriture, en effet, la gloire et la résurrection de l’Eglise sont toujours associées au temps où Israël reviendra à " la connaissance de l’Eternel " (Psaume, chapitre 102, verset 16).
Voir aussi Jérémie, chapitres 11 et 12 ; lire attentivement Esaïe, chapitres 24 ; 25 ; 26, 17).
3° - Un autre évènement prendra place au temps du retour du Seigneur Jésus : Satan sera lié.
" Et je vis descendre du ciel un ange tenant à la main la clef de l’abîme et une grande chaine.
Et il saisit le dragon, le Serpent ancien, c’est-à-dire le Diable, Satan, et le lia pour mille ans, et le précipita ans l’abîme, et en ferma l’entrée sur lui, et la scella d’un sceau pour qu’il n’égarât plus les nations jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis.
Après cela, il doit être délivré pour quelque temps " (Apocalypse, chapitre 20, versets 1 à 3).
Aussi longtemps que durera cette dispensation, et jusqu’au retour du Seigneur, Satan ne sera pas lié ; en sorte que le péché et l’impiété déclarée séviront jusqu’à la fin de notre économie ; le monde, au lieu de s’améliorer, ira toujours en empirant, d’après les Ecritures.
Comment ne pas voir déjà le mal effroyable qui de tous côtés nous environne ; meurtres, atrocités, abominations de toute espèce abondent plus que jamais en ce siècle de lumière et de progrès.
Quelle preuve certaine que Satan n’est pas encore lié ; qu’il est à cette heure même le dieu de ce monde ; qu’il détient encore la puissance ; et parce qu’il sait qu’il n’a plus que peu de temps, il est plein de rage contre Dieu et contre son peuple (Apocalypse, chapitre 12, verset 12).
Mais cet état de choses va avoir une fin ; au retour de Jésus, Satan perdra la puissance qu’il a dans ce monde et sera enfermé dans l’abîme pendant mille ans.
4° - Au retour de Jésus, se produira un autre événement : la séparation du froment et de l’ivraie, ce mélange qu’aura été la chrétienté, ou les Eglises portant le nom de Christ.
Lire avec soins Matthieu, chapitre 13, versets 24 à 30 et versets 37 à 43.
Par cette parabole, et par l’explication même qu’en donne le Seigneur, nous voyons ce que nous pouvons attendre de la présente économie.
La civilisation, la culture intellectuelle, la connaissance des choses progresseront dans tous les domaines ; mais l’homme, l’homme déchu, n’en reste pas moins une créature ruinée, à moins qu’acceptant l’Evangile, il ne soit régénéré par la puissance du Saint-Esprit.
Il pourra se développer intellectuellement, se raffiner à un très haut degré, mais il est pécheur, et de par sa nature même il demeure perdu, voué à une irrémédiable faillite.
Il peut fort bien avoir une religion naturelle, et même une certaine piété ; mais tant qu’il n’est pas né d’En-Haut, il reste ennemi de Dieu ; et aussi longtemps qu’il ne croit pas au Seigneur Jésus-Christ, " la colère de Dieu demeure sur lui " (Jean, chapitre 3, verset 36).
Le péché n’est pas, comme quelques-uns le pensent, " chose comparativement peu importante. "
C’est une maladie mortelle de l’esprit, La Parole de Dieu le déclare.
Et aucun progrès d’éducation, aucun développement intellectuel ne réussiront à l’extirper du cœur, non plus qu’à transformer la nature dépravée de l’homme.
En dépit de tous les efforts pour l’améliorer, " le cœur de l’homme est trompeur plus que toute chose, et incurablement mauvais " (Jérémie, chapitre 17, verset 9).
En sorte que, jusqu’au retour du Seigneur Jésus, non seulement l’état de choses actuel va subsister, mais le monde, comme nous le déclare la Parole de Dieu, ira sans cesse en empirant.
D’excellentes personnes dont on ne peut, certes, contester la piété, s’imaginent que du fait de la prédication de l’Evangile le monde se convertira pendant l’économie présente, et qu’ainsi le Millénium, ou l’Age d’or, finira par s’établir sur la terre.
Ce n’est point l’enseignement des Saintes Ecritures.
Ce que l’on y trouve, c’est que l’Evangile doit être universellement prêché " pour servir le témoignage à toutes les nations " mais non pas comme moyen de la conversion du monde (Saint Matthieu, chapitre 24, verset 14).
Le passage du chapitre 15 du livre des Actes, au verset 14, définit bien le caractère de la dispensation actuelle, à savoir que Dieu " a visité les nations païennes pour en tirer un peuple consacré à son nom ", il ne dit pas : pour les convertir toutes.
C’est, d’ailleurs, ce que confirme la parabole de l’ivraie ; car si le monde entier devait se convertir avant le retour du Seigneur, l’explication de cette parabole, donnée par Jésus lui-même, ne serait pas juste.
Il nous dit : l’ivraie (les enfants du Malin) et le froment, (les enfants du Royaume) croîtront l’un et l’autre jusqu’à la moisson – l’achèvement du siècle – c’est-à-dire jusqu’au temps de Son retour.
Ainsi, cette parole de Jésus contredit absolument l’idée généralement admise que le monde sera converti avant le retour du Seigneur.
Au surplus, de très nombreuses déclarations du Nouveau Testament, venant soit de Jésus lui-même, soit des Apôtres, affirment qu’à la fin de l’économie présente, le mal aura été en augmentant, aussi bien parmi les chrétiens de nom que parmi les mondains avérés.
A l’appui de ceci, un seul passage de l’Ecriture suffira.
Dans la seconde épître à Timothée, au chapitre 3, verset 1 et suivants, nous lisons :
" Sache bien que, dans les derniers jours, il y aura des moments très difficiles. Les hommes seront égoïstes, attachés à l’argent, prétentieux, arrogants, médisants, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, durs, déloyaux, calomniateurs, intempérants, impitoyables, indifférents, traitres, emportés, vaniteux, aimant moins Dieu que leurs plaisirs, se donnant des airs de piété et reniant tout ce qui fait la force de la piété. "
Il faut bien remarquer que ce tableau ne concerne pas les païens ou les Mahométans, mais la chrétienté.
C’est son état qui est décrit ici, et celui de l’Eglise des chrétiens de nom, à la fin de cette économie.
Notons soigneusement qu’il est dit de ces hommes qu’ils ont l’apparence de la piété.
Ils tiennent à être pris pour des chrétiens.
Ce ne sont point des incrédules ou des athées déclarés, mais des croyants, soi-disant.
Pouvons-nous, dans ces conditions, nous attendre à voir se produire une amélioration graduelle du monde ?
N’est-ce pas plutôt vers un épaississement des ténèbres que nous allons, à mesure que nous approchons de la fin ?
Assurément, il est écrit qu’un jour " la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel, comme le fond des mers est rempli par les eaux qui le couvrent " mais ceci ne se produira pas tant que Jésus ne sera pas de retour.
En attendant, c’est l’anarchie qui ira se développant, le socialisme, le communisme, le nihilisme, etc…. dont on parle tant, et à la tête desquels se mettra l’Antichrist en personne, l’homme de péché (3).
Et ceci nous amène à parler d’autres événements devant coïncider avec le retour du Seigneur, à savoir :
5° - La destruction de l’Antichrist.
Nous lisons (2 Thessaloniciens, chapitre 2, versets 1 à 8).
" Pour ce qui regarde l’apparition de Notre Seigneur Jésus-Christ, et notre réunion avec Lui, nous vous en prions, frères, n’allez pas vite vous monter l’imagination, ne vous laissez pas troubler par de fausses inspirations, ou par des paroles ou par une prétendue lettre de nous, vous annonçant que nous sommes arrivés au jour du Seigneur.
Ne vous laissez tromper par rien, ni par personne ; car (il ne viendra pas) que l’apostasie ne soit venue auparavant, et que se soit révélé l’homme de l’iniquité, le fils de la perdition, l’adversaire s’élevant au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu, et qu’on adore, jusqu’à s’asseoir comme Dieu dans le temple de Dieu, et se présentant comme étant Dieu lui-même.
" Ne vous souvient-il pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore auprès de vous.
Et maintenant, vous savez ce qui fait obstacle pour qu’il ne soit manifesté qu’en son temps.
Car déjà le mystère de l’iniquité est à l’œuvre ; il éclatera quand celui qui fait obstacle maintenant aura disparu.
Et alors, sera manifesté l’impie (ou le sans loi) que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’Il anéantira par l’éclat de son avènement " (2 Thessaloniciens, chapitre 2, verset 3).
Ainsi, il nous est dit que le Seigneur ne viendra pas avant que se soit manifestée l’apostasie ; si effrayantes qu’aient été les infidélités et les erreurs dans les siècles passés, l’apostasie dont il est fait mention ici, en dépasse l’horreur.
Car ce ne sera pas moins qu’un reniement total de tout ce qui est divin, le remplacement de Dieu par l’Impie lui-même.
" Il ira jusqu’à s’asseoir, comme Dieu dans le temps de Dieu, et se présentant comme étant Dieu lui-même. "
Voilà les événements vers lesquels nous courons rapidement, au lieu de nous acheminer vers la conversion du monde.
Nous avons à examiner maintenant s’il est conforme à la volonté du Seigneur que nous, ses disciples, nous attendions son retour.
Nous pourrions citer, pour le prouver, un très grand nombre de passages du Nouveau Testament.
Mais pour ne pas fatiguer l’attention, nous n’en mentionnerons que quelques-uns.
Dans Tite, chapitre 2, versets 11 à 13, nous lisons :
" La grâce de Dieu qui sauve tous les hommes a été révélée ; elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux plaisirs du monde, à vivre sagement, justement et pieusement dans le présent siècle, et à attendre la réalisation de notre bienheureuse espérance, l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ. "
Cela est bien net : il est recommandé aux saints d’attendre la bienheureuse espérance et l’apparition de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ.
Dans saint Matthieu, chapitre 24, versets 36 à 41, notre Seigneur lui-même nous enjoint instamment d’attendre son retour et de veiller.
Dans saint Matthieu, chapitre 25, verset 13, encore, le Seigneur dit à ses disciples :
" Donc, veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure où vient le Fils de l’homme. "
De même, dans saint Marc, chapitre 13, versets 35 à 37, Jésus dit :
" Veillez donc, puisque vous ne savez pas quand viendra le maître de la maison, si ce sera le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin, de peur qu’arrivant à l’improviste, il ne vous trouve endormis. Or, ce que je vous dis à vous, je le dis à tous : Veillez ! "
Et encore dans l’Apocalypse, chapitre 18, verset 15, le Seigneur dit : " Heureux celui qui veille (4) et qui garde ses vêtements, de peur qu’il ne soit réduit à courir nu et qu’on ne voie sa honte. "
Et maintenant, nous, les croyants, sommes-nous vigilants ?
Attendons-nous le retour de notre Maître béni ?
Nos cœurs languissent-ils véritablement après lui ? après son apparition glorieuse ?
Faisons-nous, aussi, toute notre part afin de hâter sa venue ?
Notre prière habituelle est-elle que le Seigneur veuille hâter l’accomplissement de tout ce qui doit se produire avant que ce jour vienne ? (5)
Considérons enfin la dernière partie de notre sujet, c’est-à-dire les conséquences pratiques résultant de l’application de cette vérité à nos cœurs.
Si l’enfant de Dieu reçoit réellement celle-ci et s’en pénètre, il dira : " Que puis-je faire pour mon Sauveur avant qu’Il revienne ? comment pourrais-je mieux le glorifier ? Sa volonté, en ce qui me concerne, est que je sois au travail " jusqu’à ce qu’il vienne. "
Comment puis-je donc utiliser au mieux les talents qui m’ont été confiés, mes forces physiques, intellectuelles ?
Mes yeux, ma langue, toutes les facultés de mon esprit et de mon corps, comment puis-je mieux les consacrer à sa louange ?
Mon temps, mon argent, tout ce que je suis, tout ce que j’ai, comment puis-je les employer au mieux de ses intérêts ?
Moi-même, tout entier, corps, âme et esprit, comment puis-je être le mieux consacré à son service ?
Ce sont là des questions pratiques de la plus haute importance, que devraient se poser tous ceux qui croient au Seigneur Jésus, tous ceux qui comprennent que nous ne nous appartenons pas, mais que nous avons été achetés à un grand prix, celui de son précieux sang.
Au lieu de nous laisser aller à ne rien faire, de tomber dans l’indifférence, découragés devant le détestable état de choses qui nous entourent, nous travaillerions et nous prierions, nous prierions et nous travaillerions comme s’il était en notre pouvoir d’endiguer le courant de l’universelle iniquité.
Car, qui peut dire tout le bien dont est capable un seul enfant de Dieu que dévore le zèle de la maison de son Père ?
Et quelle gloire il rendra à Dieu en se séparant rigoureusement de tout ce qu’Il a en abomination ?
D’autre part, nous avons aussi, nous avons surtout, à prendre garde à ne pas nous relâcher de nos efforts pour la conversion des pécheurs sous prétexte que le monde ne sera pas converti avant le retour de Jésus.
Bien au contraire : Le temps de sa venue approche, devrions-nous dire, que puis-je donc faire pour avertir les pécheurs, pour gagner des âmes à Jésus ?
Lorsqu’il plut à Dieu, en juillet 1829, de révéler à mon cœur la vérité du retour personnel du Seigneur Jésus, et de me montrer quelle avait été, jusque-là, mon erreur en escomptant la conversion du monde, l’effet produit sur moi fut celui-ci : Emu de compassion au plus profond de mon âme pour les pécheurs perdus, et pour un monde qui allait s’enfonçant dans l’abîme enlacé par le Malin, je pensai : Ne dois-je pas faire tout ce qui est en mon pouvoir pour gagner des âmes au Seigneur Jésus et pour faire sortir l’Eglise de sa torpeur ?
Je pris donc la détermination de m’en aller de lieu en lieu pour annoncer l’Evangile, pour réveiller l’Eglise et la presser d’attendre le retour du Seigneur.
Je me mis aussitôt à l’œuvre.
Et quelque temps après, je fus conduit par le Seigneur à me fixer à Teignmouth, dans le Devonshire, pour y remplir un ministère pastoral, m’occupant en même temps de Bristol.
Malgré cela, et bien que je compte maintenant plus de cinquante et un ans de ministère, j’ai toujours tenu fidèlement et de tout cœur ce double engagement.
Et par le moyen de " l’Institut pour la propagation de la connaissance des Ecritures, dans la Métropole et à l’étranger ", que le Seigneur me permit de fonder, j’ai pu, pendant quarante-sept ans, travailler à la conversion des pécheurs et contribuer à rendre attentive l’Eglise du Christ, aux vérités qui touchent à sa grande espérance.
En outre, durant les six dernières années, de mars 1875 à mars 1881, j’ai été constamment en voyage (visitant onze pays différents et tenant environ 1800 réunions) pour annoncer l’Evangile, réveiller les chrétiens et les instruire sur le caractère de l’économie présente et la fin qui en sera le terme (6)
Je voudrais, pour conclure, attirer l’attention sur 2 saint Pierre, chapitre 3, versets 9 à 14 :
" Le Seigneur n’est pas en retard pour l’exécution de sa promesse ; certaines personnes croient qu’il y a du retard ; mais il use de patience envers nous, voulant que personne ne périsse, mais que tous arrivent à la repentance. Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; alors, les cieux disparaitront avec fracas, les éléments embrasés se fondront, et la terre, et tout ce qu’elle renferme sera consumée.
Puisque tout va donc se dissoudre, quelle sainte conduite, quelle piété ne devez-vous pas montrer, attendant, et hâtant, la venue du jour de Dieu, ce jour dans lequel les cieux enflammés seront dissous, et les éléments embrasés se fondront.
Quant à nous, nous attendons, selon sa promesse, des cieux nouveaux, et une terre nouvelle où la justice habitera !
" C’est pourquoi bien-aimés, pleins de cette attente, faites tous vos efforts pour qu’Il vous trouve en paix, sans tache, sans reproche. "
Aucun doute n’est possible.
Au moment même où le cœur saisit, réellement, dans toute sa puissance, le caractère pratique de la seconde venue du Seigneur, il résulte de cette connaissance les effets les plus bénis sur la vie et sur la conduite des chrétiens.
Nous comprenons alors ce qui attend un " monde soumis au Malin ", et quelle sera la fin de tout son orgueil, de toutes ses pompes, de toute sa gloire.
La destinée future des enfants de Dieu nous est également dévoilée, et nous savons que nous serons rendus, corps et âme, parfaitement semblables à notre Seigneur ressuscité, lorsque nous le verrons tel qu’il est (1 saint Jean, chapitre 3, verset 2 ; Philippiens, chapitre 3, versets 20 et 21).
Alors, nous entrerons en possession de notre héritage qui ne peut ni se corrompre, ni être souillé, et qui ne passera jamais ; et nous serons assis avec Jésus et sur son trône (Apocalypse, chapitre 3, verset 21) et, unis à Lui, nous jugerons le monde, partageant éternellement la gloire de notre Seigneur.
- " Voici, je viens bientôt ; et j’apporte avec moi ma rétribution. Je la décernerai à chacun selon ses œuvres " (Apocalypse, chapitre 22, verset 12).
Mars 1881
Publié à Bristol en 1881 ; réédité en 1918 ; traduit et publié en français en 1919 ; réimprimé en 1936.
Viens, ô Jésus, ton Eglise t’appelle ;
Viens établir ton règne glorieux !
Nous t’attendons, descends du haut des cieux !
Tu l’as promis, et tu seras fidèle. (Bis)
Ne laisse pas plus longtemps notre terre
Livrée au mal, à la haine, à l’erreur ;
N’entends-tu point le cri de sa douleur ?
Ah ! dans sa nuit fais briller ta lumière. (Bis)
Oui, des méchants tu confondras l’audace,
Car, dès longtemps, tu nous l’as annoncé ;
Tout œil verra celui qu’ils ont percé,
Et tout genoux pliera devant ta face ! (Bis)
Hâte, ô Jésus, l’heure de la victoire !
Parais bientôt, Etoile du matin !
Aube du jour où le mal prendra fin,
Anéanti par l’éclat de ta gloire ! (Bis)
A. DECOPPET
Cantique n° 58 des " Psaumes et Cantiques "
(1) C’est-à-dire, le Corps de Christ – N. d. t
(2) Ce traité a été écrit en 1881, à une époque où rien ne laissait prévoir le retour des Juifs dans leur pays (note du traducteur).
(3) Frappante, conformité de veux avec Ben-Ezra ; comme aussi conformité avec l’état actuel du monde (N. d. t.).
(4) Grec : " o gregorôn ", le veillant.
(5) Esaïe, chapitre 60, verset 22.
(6) Ce que l’auteur ne dit pas, dans son humilité, c’est l’œuvre sociale admirable qu’il a été conduit à faire, recueillant dans les orphelinats fondés par lui à Bristol (pour l’entretien desquels il s’attendait uniquement à Dieu, et qui continuent à se développer) sur les mêmes principes, des dizaines de milliers d’orphelins, arrachés au vice et à la misère, et armés pour la vie.
Georges Muller était tout le contraire d’un songe-creux et d’un illuminé. Magnifique témoin de Jésus-Christ, il fut, au cours de sa longue carrière, aussi passionné d’amour pour les hommes qu’il l’était pour Dieu ; et l’Ecriture avait pour lui, dans toutes ses parties et ses pages, une autorité absolue qu’il ne discuta jamais.