Le meilleur est devant nous

Regards sur l’avenir

" Je dois être franc avec nous, " disait le chirurgien. " La vie de Ruth est en danger. Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la sauver. "

Le docteur Ralph Loomis nous expliqua que l’infection s’était généralisée, et qu’il était presque certain qu’il s’agissait d’un cas de méningite Bactério-spinale, une infection dangereuse de la membrane de la moelle épinière qui pouvait provoquer la paralysie ou la mort.

Il y a une cinquantaine d’années, ce diagnostic aurait été une sentence de mort, mais de nos jours, les nouveaux antibiotiques laissent un infime espoir.

Nous nous trouvions dans une petite pièce de l’Hôpital Missionnaire d’Asheville, établissement dans lequel le père de Ruth avait été médecin et directeur du personnel.

Quelque temps auparavant, l’hôpital avait dédicacé leur nouvelle unité de soins sous le nom de Centre de Soins pour enfants Ruth et Billy Graham.

Serait-ce aussi l’endroit où Ruth allait achever son pèlerinage terrestre ?

" Nous ferons tout ce que nous pourrons, " conclut le docteur, " mais en définitive, elle est dans les mains de Dieu. "

En général, Ruth était le style de personne qui éludait toute question sur sa santé par un joyeux " tout va bien ".

Mais il y avait désormais des années qu’elle souffrait de douleurs dorsales chroniques provoquées par une dégradation progressive de la colonne vertébrale.

La douleur s’était aggravée récemment.

Il avait fallu augmenter les médicaments, Ruth en avait perdu l’appétit et pesait à peine cinquante kilos.

Depuis quelques semaines, les douleurs étaient devenues si fortes qu’elle avait accepté de se faire opérer.

Un petit dispositif capable d’injecter d’infimes doses d’analgésiques avait été implanté près de la zone douloureuse.

Malheureusement, cela provoqua une infection et lorsqu’elle fut emmenée à l’hôpital, elle souffrait atrocement et pouvait à peine parler.

Le médecin nous dit qu’il ne restait qu’une solution : l’opérer d’urgence afin d’ôter la source d’infection et contrecarrer la méningite.

Alors que les infirmiers l’emmenaient à la salle d’opérations, je leur demandais de nous accorder quelques instants.

Je pris mon Nouveau Testament et lui lus le passage de la première épitre de Pierre : " Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir ; il vous est réservé dans les cieux à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps " (1 Pierre, chapitre 1, versets 3 à 5).

Ces versets nous rappelaient l’espérance que nous avons en Christ et nous confirmaient que Ruth, qu’elle survive ou non à l’intervention, serait gardée par l’amour de Dieu.

Pendant que j’attendais avec Gigi et quelques amis, le souvenir de ce que nous avions vécu ensemble en cinquante-deux années de vie commune me revenait à la mémoire.

Je me rendais compte à quel point j’étais devenu dépendant de ses conseils, de son soutien et de ses prières ! j’ai demandé à Dieu qu’Il guide la main du chirurgien, et que Sa volonté soit faite.

Il s’écoula une éternité avant que le médecin ne revienne.

" Elle est dans un état critique, mais stable ", dit-il, " les prochaines quarante-huit heures seront déterminantes. C’est encourageant que cette première étape se soit bien passée. "

" – Mais elle est si faible, " m’écriais-je.

" – Oui, M. Graham, j’en suis conscient puisque je l’ai moi-même posée sur la table d’opération. "

Je fus autorisé à me rendre dans la salle de soins intensifs.

Ruth me sourit faiblement et je fus reconnaissant qu’elle ai survécu à l’opération.

Le lendemain, l’examen au scanner confirma que la méningite n’avait pas atteint le cerveau.

Ce fut le sujet d’une grande joie.

Quand la nouvelle de son opération fut connue, de nombreuses personnes se mirent à prier, ce qui nous soutint tous deux beaucoup.

Le Président sortant, M. Bush, nous exprima sa sympathie avant son départ pour le Moyen-Orient.

Une amie de longue date, June Carter, vint spécialement prier pendant plusieurs heures à l’hôpital et fut autorisée à passer quelques minutes à son chevet.

Au lendemain de l’opération, bien que son état fût encore critique, je remarquai un signe encourageant.

Quand on lui annonça ma visite, elle chuchota à Gigi, " Apporte-moi ma brosse et mon rouge à lèvres. "

Deux jours plus tard, elle réclamait de la glace.

Elle ne resta qu’une semaine en soins intensifs, et bien que l’amélioration fût lente, nous savions que, grâce à Dieu, elle était hors de danger.

Quand elle put rentrer à la maison après un mois d’hospitalisation, ce fut l’un des moments les plus heureux de ma vie.

Cette épreuve nous rappela que Dieu avait toujours usé de grâce et de miséricorde envers nous tout au long de notre vie. Il permet des temps de souffrance et de difficultés afin que nous ne considérions pas toute choses comme un dû, mais qu’au contraire nous comprenions combien Il est fidèle et que nous avons besoin de nous appuyer sur Lui.

A maintes reprises, pendant ces jours d’hôpital, Ruth et moi nous souvenions des paroles du Psalmiste :

" Mon âme, bénis l’Eternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! Mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! " (Psaume, chapitre 103, versets 1 et 2).

La maladie de Ruth nous a rappelé que la vie est courte et que chaque minute qui nous est impartie est un don de Dieu.

" Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans la vie ? " me demanda un étudiant d’université, il y a quelques années.

" Sa brièveté ", répondis-je sans hésitation.

Lorsque je travaillais sur ce livre, je réalisais que les événements que je racontais me semblaient s’être déroulés hier.

Le temps passe vite et la vie arrive à son terme.

Comme Jésus l’a dit lui-même : " Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler. "

La vieillesse nous prend par surprise.

" En tant que chrétien, on m’a enseigné comment mourir ", me disait mon ami, Allan Emery, " mais je découvre que l’on ne m’a jamais enseigné comment gérer ma vieillesse – comment gérer ce temps qui précède la mort. "

Alors que j’écris ces lignes, je me rends compte que Dieu m’a accordé soixante-dix-huit années de vie.

Je dois reconnaître que je n’aime pas les soucis qu’apporte la vieillesse, les forces qui déclinent et la douleur de perdre des êtres chers. Mais la vieillesse est un temps particulier que Dieu utilise pour nous enseigner certaines leçons.

Nous comprenons qu’il faut nous montrer diligent au service de Dieu pendant les années qui nous sont accordées.

Nous nous rendons compte que ce monde n’est pas notre destination finale.

Si nous avons vraiment placé notre espérance en Christ, nous sommes des pèlerins dans ce monde, en route vers notre demeure éternelle.

L’apôtre Paul l’exprima de cette manière : " Car nos légères afflictions du temps présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. " (2 Corinthiens, chapitre 4, versets 17 et 18).

Depuis quelques années, je me suis rendu compte que quelque chose en moi ne fonctionnait pas bien.

J’en parlais à Ruth, mais toujours en des termes imprécis, sans pouvoir réellement mettre le doigt sur ce que c’était.

Par exemple, un jour, je me trouvais à New-York en compagnie de T.W.

En arrivant à un carrefour, j’ai voulu m’arrêter mais mes jambes n’ont pas suivi l’ordre donné par mon cerveau.

Je remarquais aussi que ma main tremblait et que mon écriture – même si je reconnais qu’elle ne fût jamais très belle – devenait moins appliquée encore.

Pendant ma vie, j’ai été atteint par la maladie plusieurs fois et j’ai dû subir plusieurs opérations.

En général, elles survenaient juste avant que je ne commence une campagne, car Satan les utilisait pour essayer d’arrêter mon travail.

Mais, par ailleurs, Dieu m’enseignait à prendre le temps de me reposer, de lire et de méditer.

Il y a quelques années, lors d’une simple visite de contrôle, mon médecin, le docteur Dickson, s’aperçut de quelque chose d’anormal et m’envoya chez un neurochirurgien de la Clinique Mayo.

Les examens révélèrent que j’avais la maladie de Parkinson.

Le neurologue m’expliqua que c’est une maladie incurable qui détruit lentement les cellules du cerveau.

Grâce à un traitement qui permet de retarder les effets de la maladie, j’ai pu continuer à exercer le ministère.

Je sais, toutefois, que mes difficultés vont aller en grandissant.

Dieu serait-il ingrat, me demanda-t-on récemment, pour oublier les années de service ?

La souffrance atteint tous les humains, mais c’est notre réaction face à elle qui est capitale.

Soit nous nous laissons aller à l’amertume et à la colère, en nous détournant de Dieu, soit nous nous rapprochons de Lui et Lui faisons confiance.

Même si mes forces diminuent, Dieu a pourvu à des voies nouvelles pour étendre notre ministère au travers de la technologie.

Depuis ces toutes dernières années, il est devenu possible de prêcher l’Evangile dans le monde entier à partir d’un seul endroit.

Je suis sûr que si Jésus était sur la terre actuellement, Il utiliserait tous les moyens à sa disposition pour répandre Son message.

" Aujourd’hui, nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaitrai comme j’ai été connu. "

Tous les jours, des hommes et des femmes servent Christ plus fidèlement que je ne l’ai fait, et souvent dans des endroits cachés et difficiles.

Je suis convaincu que nous aurons beaucoup de joie au ciel quand nous découvrirons que Dieu a souverainement dirigé et protégé nos pas afin que Son nom soit glorifié en dépit de notre faiblesse.

Je ne peux en aucune façon me glorifier de ce que Dieu a accompli par mon ministère.

C’est à Lui que revient toute la gloire.

En pensant à ma vie, j’ai aussi beaucoup de regrets et il y a beaucoup de choses qu’aujourd’hui je ferais différemment.

Il est certain que je prêcherais moins, que j’étudierais plus, et que je consacrerais plus de temps à ma famille.

Au total, j’ai passé trente ou quarante années loin d’eux.

J’aurais dû reconnaître les invitations que je devais accepter et celles qu’il me fallait décliner.

Je passerais plus de temps à me nourrir spirituellement et à m’approcher de Dieu.

Je consacrerais plus de temps à la prière, non pas pour moi, mais pour les autres.

Je prendrais plus de temps pour étudier la Bible et pour méditer sur ses vérités, non seulement pour préparer des prédications, mais pour appliquer son message à ma propre vie.

S’il m’était donné de tout recommencer, j’éviterais scrupuleusement tout ce qui peut sembler être une prise de position.

J’ai maintes fois déclaré que j’ai toujours voulu apporter des conseils spirituels et non être un conseiller politique.

Lorsque, par exemple, un président des Etats-Unis pleurait en ma présence et s’agenouillait avec moi pour la prière, ou encore, se déchargeait de ses soucis familiaux, je ne pensais pas à la philosophie politique de ce dernier ou à sa personnalité, mais je voyais en lui une âme en peine qui attendait le secours de Dieu.

Par contre, je n’ai aucun regret d’avoir obéi à l’appel divin et d’avoir servi Dieu en tant qu’évangéliste.

Nous vivons dans un monde de confusion.

Des voix intellectuelles et religieuses se lèvent, se contredisent et se livrent une compétition sans merci pour attirer notre attention.

Est-ce de l’arrogance et de l’étroitesse d’esprit de proclamer qu’il n’y a qu’une seule voie de salut ?

Je ne le crois pas.

Après tout, reproche-t-on à un pilote d’être borné quand il suit à la lettre les indications de son tableau de bord pour atterrir sur un aéroport plongé dans le brouillard ?

Absolument pas.

Ce que l’on veut justement, c’est qu’il s’y fie strictement.

Est-on étroit d’esprit quand on suit le traitement prescrit par le médecin ?

La race humaine est malade et Dieu nous a donné le remède.

Pouvons-nous faire autre chose que d’exhorter les gens à appliquer ce remède dans leur vie ?

Il y a plus de soixante ans que j’ai donné ma vie au Seigneur.

Sur mon chemin, j’ai rencontré beaucoup de courants spirituels ou philosophiques et j’ai été impressionné par leur profondeur.

Mais, en même temps, je n’en suis devenu que plus convaincu que l’Evangile de Christ est unique et irremplaçable.

Est-ce de l’entêtement ou est-ce que je me trompe ?

Non, cela provient avant tout de ma compréhension grandissante de ce qu’était Jésus-Christ et de ce qu’il est.

La Bible nous dit que Jésus-Christ était Dieu dans un corps humain, et qu’il y a près de deux mille ans, Dieu est descendu volontairement sur terre, et s’est revêtu d’une forme humaine en la personne de Jésus-Christ.

Jésus n’était pas seulement un autre grand enseignant religieux.

Il était Dieu incarné.

Il est le seul qui puisse dire, " Je suis le chemin, la vérité et la vie " (Jean, chapitre 14, verset 6).

La résurrection de Jésus, dont des centaines de personnes furent témoins, est la preuve que cette déclaration était vraie.

Si je parle toujours de Jésus-Christ, c’est que je suis convaincu qu’Il est la seule réponse à tous les problèmes de la vie.

J’ai vu un nombre incalculable de personnes dont la vie a été transformée lorsqu’elles sont venues à Christ dans la foi et la repentance.

Billy GRAHAM

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