Une école irlandaise

La Combe est une rue de Dublin qui, commençant près de la cathédrale s’étend jusque dans les plus pauvres quartiers de la ville.

Elle est large, et les maisons assez grandes étaient autrefois habitées par des riches.

A l’époque des persécutions contre les protestants de France, bon nombre de braves huguenots venus en Angleterre, s’établirent dans la Combe comme tisseurs de soie.

Maintenant, toutes ces vieilles maisons se louent en détail, et chaque chambre est occupée par une famille.

Les caves et les greniers même sont remplis de locataires pauvres, car ces logements sont à très bas prix en vertu d’une ancienne charte qui dispense ce quartier de tout impôt immobilier.

Sur la Combe, débouchent une foule de rues étroites et de ruelles aux habitations misérables, dont il est dangereux de gravir les escaliers en bois, tant ils sont branlants et remplis de trous ; les chambres n’y offrent qu’un abri bien insuffisant contre les vents et les intempéries de l’air.

Les boutiques de la Combe sont singulièrement fournies :

Ici l’on vend de vieux clous et des morceaux de ferrailles, de vieilles roues et des coussins de voiture ; là des poteries cassées ; devant quelques-unes s’étalent en pleine rue toutes sortes de meubles et ustensile de rencontre ; ailleurs on vend la plus grossière nourriture, des os, de la friture, des pommes de terre.

Mais la plupart ne contiennent que des sacs remplis de chiffons, tandis que de vieux châles, de vieilles robes, etc.…. pendent devant la devanture.

Le passant prend volontiers le milieu de la rue de peur de toucher à ces nippes d’une propreté un peu suspecte.

Mais si la Combe ne renferme que des objets de rebut et sans valeur, on y trouve des âmes que Jésus-Christ recueillera quand il assemblera ses joyaux et qu’il prépare dès à présent pour orner sa couronne.

Afin d’amener à Jésus les pauvres petits enfants de la Combe, on y a bâti une très belle école qui s’élève au milieu d’un grand préau.

Tous les matins les petits affamés y trouvent à déjeuner ; ils y restent jusqu’à trois heures de l’après-midi et y apprennent toutes sortes de choses.

Un jour, un pasteur, dévoué à l’œuvre de la mission intérieure, descendait l’une de ces rues étroites, lorsqu’il fut abordé par un pauvre ouvrier.

" Monsieur, dit-il, voulez-vous venir voir mon enfant qui se meurt ? "

Sa demeure n’était pas éloignée ; mais il fallut monter trois étages pour arriver à la chambre de derrière où la petite mourante était couchée.

La pauvre mère était assise sur le plancher à côté d’elle.

Les paroles du visiteur furent en consolation aux parents ; quant à la petite, le " Talitha cumi " du Maître aurait seul pu intervenir à son oreille. (Thabitha cumi signifie : jeune fille lève-toi. Marc, chapitre 5, verset 41).

" Oh ! Monsieur, dit la mère affligée, elle était notre joie et notre consolation. Depuis que nous demeurons ici, quoique si pauvres, nous l’avons envoyée à cette école bénie de la Combe, où mon mari vous a souvent entendu parler.

Quand elle revenait le soir, elle nous enseignait de si beaux versets, et nous chantait des cantiques jusqu’à ce que nous en eussions appris les paroles.

Le dernier qu’elle avait chanté disait :

Dans les bras de Jésus

En paix je me repose.

Et voici, bientôt elle y reposera. "

Ce fut bientôt en effet qu’elle quitta sa couche de paille, un étroit réduit, la pauvreté et la souffrance, pour aller dans les bras du Sauveur et dans les demeures de la gloire éternelle.

Cette enfant avait entendu parler de Jésus dans l’école déguenillée de la Combe.

Elle s’était aussitôt levée pour le suivre ; et après avoir amené ses parents à lui, elle les devançait dans la course et devenait pour eux l’étoile qui leur indiquera désormais la demeure de Jésus, notre Roi.

Que Dieu soit béni pour une école où les petits enfants apprennent à devenir les missionnaires de leur misérable entourage !

Elle est journellement fréquentée par plus de 200 enfants appartenant à la classe la plus pauvre ; ils sont aux trois quarts catholique-romains.

Les parents ne sont pas de mauvaises gens ; ils n’aiment pas mendier ; un grand nombre ont un petit fonds de commerce composé d’oranges, de sucre d’orge, de mercerie, de poisson, etc…dont le produit les fait vivre.

On peut les visiter de chambre en chambre sans rien découvrir qui ressemble à un lit, toutefois ils font souvent leur possible pour envoyer leurs enfants à l’école proprement vêtus.

Un jour, il n’y a pas longtemps, une petite fille pria le maître de venir voir sa mère.

C’était une enfant si propre et si rangée qu’on ne l’avait jamais comptée parmi les plus pauvre.

Quelques copeaux formaient le lit, une vieille table, un tabouret, une cruche, deux assiettes et une tasse complétaient l’ameublement.

Le gain régulier de la mère s’élevait à 1fr, 40 cent par semaine.

Lorsqu’elle fut admise à notre ouvroir où elle gagnait 1fr. 85 c, elle commença de mettre de côté pour s’acheter un lit.

Un grand nombre de ménages sont tout pareils à celui-ci.

Si nous nous faisions une juste idée des besoins de ces familles, dit le narrateur de ces faits, une foule de vieux meubles, d’ustensiles, de vêtements et d’objets qui n’ont presque aucune valeur pour nous prendraient le chemin de la Combe.

Il est consolant de penser que des enfants si pauvres reçoivent tous les jours un bon déjeuner, et c’est plaisir de voir leur gratitude.

Souvent les mères viennent remercier la maîtresse de ses bontés, et lui apportent par reconnaissance un petit présent à leur portée, - une orange, un morceau de sucre d’orge – soigneusement enveloppés dans du papier.

Les progrès des enfants, le chant surtout, réjouissent extrêmement les parents.

Bien des familles, qui n’ont pas même un foyer autour duquel on puisse se réunir, passent d’heureuses soirées à écouter chanter les enfants.

Un petit garçon de huit ans, dont la voix est charmante, chante soir après soir des cantiques à son père, sa mère et leurs voisins.

Parfois les prêtres obtiennent qu’on retire les élèves de l’école ; mais toujours ils y reviennent le plus tôt possible.

Une femme dit un jour en y ramenant une petite fille de sept ans : " Je n’ai plus pu la retenir. " - " Non, dit la petite ; je ne veux pas qu’on m’empêche de venir, et j’ai appris à maman tout ce que je sais ; demandez-lui seulement " - " Oui, répondit la mère ravie, ma Jenny est un ange. "

Après avoir suivi l’école pendant un temps, trois enfants de la même famille en furent retirés.

Au bout de quelques semaines, la mère en ramena deux, et le cœur brisé, elle apprit au maitre que le troisième était mort. - " Pendant qu’il était malade, dit-elle, il se tenait assis sur les genoux de son père et il parlait si bien. Jamais on ne reverra d’enfant comme mon petit Jacques. "

Chers lecteurs, aimez les petits enfants, priez et travaillez pour eux ; et vous ferez une œuvre agréable à Celui qui bénissait les petits enfants.

Un moqueur et une oeuvre de miséricorde

Dans l’ile de Manhattan, qui fait partie de la ville de New-York, se trouve un quartier nommé Cinq-Points, construit sur l’emplacement d’un marais desséché, et devenu le repaire du vice, du crime et de la plus abjecte pauvreté.

La population qui l’habite y est venue de tous les bouts du monde.

Ces bandits qui pour un rien recourent à leurs révolvers et vous logent une balle dans la tête, sont redoutés partout.

Naguère encore quiconque devait se rendre à Cinq-Points en plein jour tremblait pour sa vie.

Cependant de fidèles disciples du Sauveur ont osé pénétrer dans ce cloaque, pour s’efforcer d’arracher à la ruine quelques-uns de ces êtres méchants et dégradés.

Ils y ont construit une maison, où des personnes sans asile trouvent un abri, où l’on donne du travail à ceux qui n’en ont pas, où des enfants orphelins et abandonnés reçoivent des soins et une éducation.

Des hommes de foi ont donné et donnent encore sans y être sollicités ce qui est nécessaire à l’entretien de cet établissement.

On ramasse dans les rues de pauvres petits misérables qu’on nettoie, qu’on habille, qu’on nourrit et qu’on place ensuite dans d’honnêtes familles.

Cent cinquante adultes incapables de se tirer d’affaire y sont hébergés et soignés.

Des jeunes filles sans ouvrages et qui risquent ainsi de tomber dans le vice reçoivent du travail ou sont placées en condition.

Dans une école qui dépend de l’établissement, 400 enfants reçoivent une bonne instruction donnée par 8 maitres.

L’été dernier, 80.000 personnes y ont été reçues momentanément et 1. 289 à demeure ; on y a distribué 420.00 repas et 150.000 livres de pain.

Or il se trouve à New-York un littérateur allemand qui, toutes les semaines, écrit la chronique d’un journal de cette ville, et en profite pour attaquer sans cesse non-seulement le christianisme, mais encore toute espère de religion, le nom de Dieu même, et pour faire de l’esprit à leurs dépens.

Mais comment ce moqueur a-t-il parlé de la maison de la miséricorde de Cinq-Points ?

" Ici le sceptique lui-même, dit-il, est forcé de s’incliner. Il est vrai que cet établissement est sous la conduite de piétistes ; mais il faudra les laisser faire et les soutenir jusqu’à ce que ceux qui sont le contraire, les surpassent en activité philanthropique. "

Riches et pauvres

Le pasteur hollandais M. Heldring raconte que, dans ses courses à travers les villages de cette partie de la Gueldre enfermée entre le Rhin et le Waal, il fait la rencontre intéressante d’un marchand de trappes et de souricières.

" Il était allemand, dit-il, mais quand il découvrit que je savais sa langue, nous trouvâmes bien vite des sujets d’entretien.

Cet homme, sérieux et réfléchi, me parla d’abord beaucoup de son pays, de la pauvreté qui y règne, de sa femme morte jeune et de sa petite fille, son unique enfant, dont il fallait gagner l’entretien.

Puis il me dit que son frère, établi dans une résidence princière, était l’un des garde-chasses du château ; et il me raconta toutes sortes d’incidents de sa propre vie.

" Parfois, dit-il enfin, je me prends à réfléchir durant des heures à de grandes questions auxquelles je ne puis pas répondre.

Il y en a une surtout qui m’est incompréhensible et me préoccupe sans cesse. "

– " Quelle est-elle ? " Lui demandai-je. "

– " C’est qu’ici-bas les riches sont tellement plus heureux que les pauvres, et que, par-dessus le marché, tout le bien qu’ils ont le moyen de faire leur prépare une place dans la meilleure patrie ; tandis que nous autres pauvres souffrons de la faim et de la fatigue.

Nous nous trainons péniblement d’un endroit à l’autre, et pouvons à peine économiser quelque chose pour l’hiver.

Nous sommes toujours rongés de soucis et savons à peine comment nous vivrons le lendemain. "

- " C’est, en effet, une question importante. "

- " Bien sûr qu’elle est importante, et pour moi d’autant plus qu’elle se rattache à une circonstance de ma vie qui m’a bien donné à penser et que je ne puis oublier.

C’était à la frontière du pays de Munster (en Westphalie).

Un soir, j’arrivai dans une petite ville que je n’avais atteinte qu’à grand’ peine.

Là je fus pris d’une violente fièvre nerveuse, et durant trois semaines, je restai couché, sans savoir ce qui se passait autour de moi.

Tout mon argent était dépensé, mes souricières vendues ; il ne me restait pas un sou de ce que j’avais économisé pour l’hiver.

Les pauvres gens qui m’avaient recueilli ne me demandaient rien pour leur peine ; ils n’avaient pris que ce qu’il fallait pour me faire un lit de paille fraîche et pourvoir à mes besoins. "

- " Quels braves gens ! " lui dis-je.

- " Certainement. Après Dieu, c’est à eux que je dois la vie. Il ne me restait pas seulement de quoi acheter du bois et du fil de fer ; mais ce fut encore eux qui m’en procurèrent.

Dès que j’eus fait quelques souricières et que j’eus la force de me traîner, je m’en allai par les rues.

J’arrivai à la maison d’un homme riche. Lui-même ouvrit la porte ; il se mit à causer avec moi, me demanda pourquoi j’avais mauvaise mine et combien de temps j’avais été malade.

Il me fit entrer, m’offrit à manger et me donna un peu d’argent, en me disant qu’il ne me laisserait plus manquer de rien.

En effet, tous les jours il m’envoya par sa servante de la nourriture et du vin en abondance.

Mes forces revenaient grand train ; bientôt j’eus en provision cinquante trappes, et j’allai remercier mon bienfaiteur avant de partir.

Lorsqu’il me vit, il me fit de nouveau entrer, me régala encore une fois et me donna une pièce de trois florins ; mais il me chargea d’aller auprès du pasteur lui raconter ce qu’il avait fait pour moi.

" Car, ajouta-t-il, notre pasteur nous a adressé des paroles dures à votre sujet, il y a quelques semaines.

Il nous a dit que vous étiez presque mort de misère, et nous a reproché d’être des gens cruels.

J’ai résolu de lui prouver le contraire ; c’est pourquoi je vous ai fait du bien en vous retrouvant parmi les vivants. Allez lui raconter tout cela. "

" Et que dit le pasteur ? " demandai-je.

" Il parut embarrassé. Non seulement je n’avais rien perdu par ma maladie, mais en sortant de la ville, j’étais plus riche qu’en y entrant.

Car tous ceux qui avaient entendu parler de moi m’achetèrent des trappes, parfois au double de leur valeur.

Jamais je n’ai fait une pareille récolte.

Pendant le reste de mon voyage j’eus aussi beaucoup de bonheur.

Mais, pauvre homme que j’étais, pouvais-je faire autre chose que de m’en aller bien reconnaissant, tandis que les riches ont mérité le ciel en me faisant du bien.

Cela me revient toujours à l’esprit. Car, voyez-vous, tantôt je couche sur la paille dans une grange, tantôt j’ai à peine de quoi manger du pain à ma faim, et jamais je ne puis mettre assez de côté pour vivre avec mon enfant tout le long de l’hiver.

Aussi quand je cours le monde par le vent et la pluie, par le froid et le chaud et que souvent je chemine toute une journée sans rien gagner, je pense combien le sort des riches est différent du mien.

Ils vivent ici dans le bien-être, et de plus ils peuvent mériter le ciel par leur bienfaisance.

Voyez-vous, c’est pour moi une énigme ; je ne le comprends pas ; souvent dans ma route solitaire, je m’arrête, et, appuyé sur mon bâton, je réfléchis à tout cela sans pouvoir me l’expliquer. "

" Je vais tâcher de le faire, lui dis-je. N’avez-vous jamais entendu parler du Seigneur Jésus-Christ ? "

" Oh ! Oui ; mais j’en sais peu de chose, parce que je suis toujours en courses. "

" Un jour, il est entré dans une grande église. Il y vint des gens très riches, qui mirent dans le tronc des bourses pleines d’argent. Ensuite vint une pauvre veuve ; elle n’avait que 2 pfennigs ; c’était tout son avoir, mais elle les donna.

Alors le divin Maître dit : Cette pauvre veuve a plus mis dans le tronc que tous les autres. Il en jugera de même pour l’éternité.

Là un verre d’eau froide que vous aurez donné pour l’amour de lui au milieu de votre pauvreté ne perdra pas sa récompense. "

" Voilà une belle histoire. A-t-il dit vraiment cela ? "

" Certainement. "

" Eh bien, quant à l’avenir je m’arrêterai sur ma route, je ne me tourmenterai plus de ce que je suis pauvre et obligé de gagner péniblement mon pain, car la vie terrestre ne dure qu’un peu de temps. Mais l’éternité est si longue !

A présent, quand je réfléchirai à ces choses, appuyé sur mon bâton, je n’oublierai certainement pas que le Seigneur a mis plus de prix au 2 pfennigs d’une pauvre veuve qu’aux bourses pleines d’argent des riches.

C’est bien sûr, n’est-ce pas ? "

" Oui ; et souvenez-vous en même temps que le Seigneur Jésus-Christ a été pauvre pour l’amour de nous, qu’il n’avait pas un endroit où reposer sa tête, qu’il allait toujours de lieu en lieu, et qu’à la fin il est mort sur la croix pour nos péchés. "

" Que dites-vous là ? "

" Oui, il a accompli toutes les œuvres que vous auriez dû faire. Il vous a gagné le ciel, afin de pouvoir dire : J’accepte tes 2 pfennigs. "

" Est-ce bien vrai ? "

" Oui ; Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. "

A l’ouïe de ces paroles, cet homme s’arrêta.

Pendant qu’il se tenait là, immobile, à réfléchir, il me sembla lire sur sa physionomie que cette vie terrestre s’était éclairée à ses yeux, et que la comparaison entre le sort des riches et des pauvres ici-bas et là-haut n’était plus si amère.

" Je vous remercie, dit-il. Vous m’avez dit de grandes choses. "

" Arrivés à la ville, je lui expliquai que je n’y demeurais pas, mais que je voulais lui donner de quoi se loger.

Ce brave homme fut tout surpris.

" Je ne puis pas vous le revaloir, dit-il. Je ne puis faire qu’une chose : vous dire mon secret pour attirer toujours les rats et les souris dans mes trappes. "

Cela me toucha beaucoup.

Cet homme me parut avoir une âme profonde. Nous nous séparâmes, et dès lors j’ai souvent pensé à lui dans mes courses solitaires, quand je comparais la destinée des riches et des pauvres et que je pensais à l’éternité. "

L’évangéliste Bohémien GIPSY SMITH

Gipsy Smith n’a rien d’anglais. Ses cheveux et ses yeux noirs de jais sont bien d’un bohémien.

On le prendrait volontiers pour un français, mais en l’observant on voit que c’est plutôt le type oriental.

Il a de l’Orient toute la souplesse, toute la poésie, tout le réalisme.

C’est toujours du concret.

Avec cela, artiste consommé à force de naturel, racontant, mimant une histoire avec un art merveilleux.

Il a dans la voix, dans l’attitude, quelque chose de caressant, de féminin, qui s’ajoute à la virilité, l’orne et la complète.

Plein de bonne humeur, de grâce, de persuasion, joignant une douceur infinie à la plus grande énergie, il est bien l’homme qu’il faut pour parler à des Français.

S’il parlait français, nul orateur ne serait plus populaire parmi nous, nul n’aurait davantage l’oreille du public français.

Il a, nous disait quelqu’un, une " puissance de communication extraordinaire. "

Le vendredi matin à la chapelle Roquépine, il y a eu une réunion pastorale extrêmement intéressante, où, pressé de questions par ceux qui l’entouraient, Gipsy Smith répondait à chacun.

Notons cette réponse : " Je ne discute jamais avec les incrédules. Il faut prendre les gens par le cœur, non par la tête. Un jour, un pasteur âgé de 80 ans, à la sortie d’une réunion, me tâtait la tête.

- " Etes-vous phrénologiste ? Je cherche le secret de votre succès.

- " Vous cherchez trop haut. Mon secret est ici, " répondit Gipsy Smith, montrant la place de son cœur.

Lundi soir, 19 mars, le temple du Saint-Esprit s’est de nouveau rempli jusque dans ses moindres recoins, pour entendre Gipsy Smith, traduit par M. Saillens.

Il a adressé un appel très simple (mais combien sérieux et pressant), d’abord aux hommes, puis aux femmes, puis à la jeunesse.

Il n’a pas mis dans l’ombre le caractère tragique d’une vie sans Dieu !

Il nous a fait ses adieux en termes touchants.

Jamais, a-t-il dit, il n’a éprouvé autant de regret en quittant un endroit.

L’après-midi, il s’était exprimé dans le même sens et avait même employé le terme " d’arrachement. "

Il est probable, certain même, que cette seconde mission Gipsy Smith n’est pas la dernière.

Quelques extraits de l’article de D. L. à l’Eglise libre sur la seconde venue de Gypsy Smith à Paris.

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