Méditations d’arthur blocher parues dans le Bon Combat pendant les années 1922 - 1928

Soyons des veilleurs

Veillez et priez. Marc 14 : 38

Un passage bien mystérieux du livre de Daniel (Daniel 4 : 23) nous parle d’une catégorie d’anges dont la mission est de veiller :

" Le roi a vu l’un de ceux qui veillent et qui sont saints descendre des cieux. "

Tout l’esprit de ce passage nous fait sentir qu’il n’y a jamais en eux de lassitude ou d’indolence.

Le Seigneur veut faire de nous de ces veilleurs.

Quand le Sauveur a dit ces paroles aux disciples sous les oliviers de Gethsémané, au cours de la nuit tragique, elles concernaient avant tout le renoncement au sommeil.

Il se peut que maintenant encore le Seigneur soit attristé de ce que tel ou tel d’entre nous se laisse aller à la paresse et à la somnolence quand il devrait prier, mais je ne voudrais pas que tel enfant de Dieu affaibli dans sa santé, miné par l’agitation fiévreuse de la vie moderne, surtout à Paris, se privât du sommeil qui lui est indispensable.

Vous pouvez être fidèle à cette exhortation du Sauveur et lui être agréable, tout en prenant un soin légitime de votre corps, lequel est destiné à être l’instrument du Saint-Esprit.

Ce que le Sauveur déplorait chez les apôtres ce n’est pas qu’ils se livrent au sommeil, mais qu’ils le fassent à ce moment-là.

Tandis que le Sauveur voyait ce qui se tramait sous les sombres voûtes du Temple, et sentait approcher la tourbe populaire ameutée par des prêtres indignes et servie par Judas le traître, tandis qu’il pressentait tout ce qui s’ensuivrait ; les injures du sanhédrin, la lâcheté de Pilate, les ténèbres de Golgotha ; eux, les disciples ne s’occupaient que de leur repos.

Leur cœur était trop alourdi pour sentir l’angoisse accablante du Fils de Dieu et la partager, le Saint-Esprit n’avait pas de prise sur eux pour leur donner cet instinct divin qui fait pressentir les coups de Satan, et nous jette à genoux.

En vain le Sauveur avait-il parlé de sa tristesse mortelle, annoncé la trahison, indiqué le traître, désigné cette nuit-là comme étant la nuit fatale, eux, les apôtres se laissent maîtriser par le sommeil.

Quelle est aujourd’hui la vigilance que le Seigneur réclame de nous ?

Quelles sont les trahisons qui se trament, les dangers qui se préparent, les angoisses auxquelles nous devons compatir ?

Ce sont ceux et celles qui concernent l’œuvre de Dieu.

De bien des manières l’adversaire prive les hommes de la Parole de Dieu à laquelle ils ont tous droit, le prêtre en interdit la lecture et le sanhédrin des théologiens modernistes en décourage l’étude en l’accusant d’erreur, et en la tournant parfois en ridicule.

La mondanité frappe à la porte de l’Eglise et travaille à l’envahir.

De faux prophètes abondent qui voudraient, la Bible à la main, séduire même les élus s’il était possible, comme Satan a essayé de séduire le Sauveur à coups de textes.

Ce qui est vrai de l’ensemble des croyants l’est aussi de notre Eglise du Tabernacle.

Satan, notre ennemi, tourne autour de nous comme un lion rugissant.

Veillez pour découvrir ses pièges, et quand le Saint-Esprit vous les aura fait voir, demandez audience au Roi des Rois.

Veillez pour votre propre compte, car l’adversaire vous guette vous-même, veillez pour ne pas manquer les occasions de glorifier Sa Parole, et d’annoncer le salut.

Le titre d’évêque, donné parfois aux pasteurs des Eglises dans le Nouveau Testament, contient le sens de la vigilance.

Il représente une sentinelle qui, du haut de sa tour, surveille les environs.

Nous sommes tous appelés à veiller ainsi.

Notre Sauveur nous montre que notre vigilance ne doit pas aboutir en premier lieu à l’activité, mais à la prière.

Ne mettez pas la charrue devant les bœufs.

C’est quand vous aurez apporté votre fardeau au Seigneur, qu’Il vous donnera ses instructions.

Mais avant tout, regardez au Sauveur.

Il a veillé, il passait des nuits entières en prière, il ne pouvait autrement, car son cœur était tout rempli de ceux à qui il était venu révéler son Père.

Il voyait leurs dangers, il voyait Satan guetter Pierre, il voyait le sort qui attendait l’Eglise qu’il laissait sur terre.

Lisez la prière sacerdotale (Jean 17), elle est celle du véritable souverain sacrificateur dont le regard embrasse l’avenir, et dont le cœur vibre en voyant les tribulations de ceux qui annonceront Sa Croix au monde.

Le Seigneur veut faire de vous un voyant et un veilleur.

Laissez-le Saint-Esprit vous donner Son onction.

L’exhortation du Sauveur est aussi une promesse, car Il ne nous demande rien que le Saint-Esprit ne soit prêt à nous communiquer.

Ouvrez-lui votre être au pied de la Croix, et Il vous donnera l’esprit de vigilance et de prière.

B.

Oser rester seul

Il est très humain d’aimer être avec la majorité ; il est divin de savoir être seul.

Il est humain d’aller avec le courant ; c’est obéir à Dieu que de le remonter coûte que coûte.

Il est naturel de faire des compromis et de suivre la mode religieuse et sociale par intérêt ou par amour du plaisir ; c’est divin de sacrifier les deux sur l’autel de la vérité et du devoir.

" Tous m’ont abandonné ", écrivait le vieil apôtre en parlant de sa première comparution devant Néron.

La vérité est démodée depuis le jour où l’homme a quitté son vêtement de lumière pour se revêtir de feuilles de vigne !

Noé a bâti l’Arche seul, seul il a entrepris son voyage. Ses voisins se moquaient de lui, ils écoutaient la foule, c’est elle qui avait raison.

Tous moururent noyés !

Abraham parcourut seul les plaines de Canaan, seul il adora.

Les Sodomites riaient du berger naïf, eux suivaient la mode du jour, ils périrent dans les flammes.

Daniel mangeait et priait seul.

Elie sacrifiait seul.

Jérémie prophétisait et pleurait seul.

Jésus aima et mourut seul.

En parlant du chemin solitaire que les disciples devaient suivre, il dit : " Etroite est la porte, resserré le chemin qui conduit à la vie et il y en a peu qui le trouvent. "

Il leur disait aussi en leur prédisant ce qui les attendait de la part de ceux qui prennent le chemin large : " Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui, mais parce que vous n’êtes pas du monde…. le monde vous hait. " (Jean 15 : 19)

L’Eglise au désert vantait Abraham et persécutait Moïse.

L’Eglise, au temps des rois, se réclamait de Moïse et tuait les prophètes.

L’Eglise des papes adore Jésus et persécute les saints.

Les multitudes de nos jours, soit dans l’Eglise, soit en dehors d’elle, applaudissent le courage et la foi des patriarches, des prophètes, des apôtres et des martyrs, mais accusent de folie, de stupidité et d’étroitesse ceux qui veulent rester fidèles à la vérité.

On demande des hommes et des femmes, jeunes ou vieux, prêts à obéir à la vérité et au devoir, même au prix de leur fortune, de leurs amis ou de leur vie.

Extrait du " GOSPEL ECHO "

Le témoignage par la Parole et la vie

Parler pour Jésus n’est qu’une partie de notre témoignage, il faut qu’il soit accompagné de celui de notre vie.

Les gens jugent par les actes plus que par les paroles, beaucoup d’entre eux ne peuvent être atteints par nos paroles, mais sont en contact avec notre vie.

Il y a trois ans j’étais à Ceylan dans un petit village.

La réunion à laquelle je prenais part ne comprenait qu’une quarantaine de chrétiens.

Parmi ceux-ci était une veuve qui avait plusieurs enfants.

Elle était une ennemie irréductible du christianisme, elle avait essayé d’empêcher tous ceux qu’elle connaissait d’entendre l’Evangile.

Elle haïssait le nom de Jésus et de ses disciples.

Son fils aîné avait 20 ans, il était méchant et cruel pour sa pauvre mère.

Un jour il passait près de la salle de conférences.

Il n’avait pas du tout l’intention d’y entrer, mais on chantait, or le paganisme ne chante pas.

Il fut intéressé par le chant des cantiques et entra, il entendit parler de Jésus qui délivre de l’esclavage du péché, le Saint-Esprit commença à travailler en lui.

Il revint à plusieurs reprises, il fut enfin sauvé glorieusement.

Il changea de vie, il ne maudit plus sa mère, ne la maltraita plus, mais essaya de l’aider.

Sa conduite parla au cœur de sa mère, bien qu’elle fût encore une ennemie acharnée du Christ, elle disait : " Il doit y avoir quelque chose de bon dans cette religion, car enfin mon fils était mauvais. "

Dieu, qui avait sauvé le fils, sauva la mère six semaines avant ma visite.

Je priai spécialement pour elle.

Je n’oublierai jamais la fin.

Elle vint vers moi, me prit les mains, les larmes coulaient le long de ses joues, et elle me remercia pour ma prière.

Qui conduisit cette mère à Christ ?

Les actes de son fils.

Ne sous-estimez pas la valeur du témoignage de la vie.

Voyons encore la sphère dans laquelle nous devons témoigner, et la puissance grâce à laquelle nous pouvons le faire.

" Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. "

Notre témoignage commence chez nous.

Un petit mot ici aux mères chrétiennes.

Dieu m’a donné une mère pieuse.

Ce fut elle, qui la première, me parla de Jésus et m’enseigna à prier.

Agenouillé à ses pieds, j’appris de sa bouche cette prière enfantine :

Jésus doux et aimant

Ecoute ton enfant.

Ah ! Chères mères chrétiennes, ne laissez pas à n’importe qui la joie de parler de Jésus pour la première fois à vos enfants.

L’avez-vous fait ?

Avez-vous pris votre enfant à l’écart pour plaider avec lui la cause du Seigneur Jésus ?

C’est ce que le Sauveur vous demande.

Prenez la résolution de le faire dès que vous serez chez vous.

Vous aurez d’heureuses surprises, croyez-moi.

Quelques-uns de vos enfants seront plus près que vous ne le pensiez du royaume de Dieu.

Soyez les témoins de Jésus-Christ dans votre village, dans votre pays.

Je vous rappelle que vous avez une responsabilité vis-à-vis de votre patrie.

Pourquoi Dieu vous a-t-il fait naître dans un pays plutôt que dans un autre ?

Où que vous soyez, parlez de Jésus !

Un mot sur la Samarie.

Cela signifie le travail dur et ingrat !

Il ne vous est pas facile de rendre témoignage chez vous peut-être ou dans votre pays. C’est votre Samarie.

Les Samaritains haïssaient les Juifs, c’était une haine de race et de religion.

C’était l’endroit le plus dur à évangéliser.

Jeunes chrétiens, ne redoutez pas d’aller dans un pays difficile.

Les résultats de votre travail seront magnifiques, vous en sortirez fortifiés dans votre amour pour le Seigneur Jésus.

Et Il vous récompensera en vous envoyant dans des endroits encore plus difficiles.

J’étais pendant bien des années pasteur à Belfast, en Irlande.

J’y ai connu un témoin dans un endroit difficile.

Jugez plutôt :

Cet homme était un de mes vieux amis, mort l’année dernière.

Il y a quelques années, il était un terrible ivrogne, plutôt un démon qu’un homme, nos agents de police en avaient peur.

C’était un charpentier mais tout son gain passait à la boisson.

Il avait deux petits enfants qui en entendant leur père rentrer le soir tremblaient, pleuraient, ils se cachaient, craignant la cruauté de leur père.

Sa femme devenait blême de peur.

Cet homme était une brute. Son foyer était un enfer.

Un jour il alla à une réunion d’évangélisation, il entendit que Jésus pardonnait les péchés, mais mieux encore, il enlevait jusqu’au désir de pécher.

" Même un misérable ivrogne peut obtenir que Jésus lui ôte le goût qu’il a pour la boisson " ; en entendant ces mots, il se dit : " C’est ce qu’il me faut, " et il accepta Jésus comme son libérateur.

Jésus le sauva entièrement.

Il ne désira jamais plus boire.

Il revenait maintenant sobre de son travail.

Est-ce que ses enfants se cachaient à son approche ?

Non, ils allaient à sa rencontre, le père prenait le petit garçon sur son épaule, la petite fille par la main et il rentrait chez lui.

Est-ce que la mère tremblait ?

Non, elle voyait sa figure illuminée par un sourire. Elle avait un nouveau mari, et les enfants un père transformé, le foyer qui était un enfer, était le ciel sur la terre.

Cinq ans après sa conversion, un de ses camarades lui vola ses outils, les mit en gages et but l’argent.

La police prit le voleur qui fut conduit devant le tribunal.

On envoya chercher Billy (le nom de mon ami) pour qu’il accuse son voleur.

Les magistrats appelèrent Billy à la barre et lui dirent : " M. Hulton (jamais Billy ne s’était entendu appeler par son nom de famille), voulez-vous poursuivre cet homme ? "

Voilà l’occasion pour Billy de rendre son témoignage : " M. le Juge, dit-il, je ne veux pas que mon camarade soit poursuivi. J’ai souvent comparu devant vous, quelquefois vous m’avez envoyé en prison, quelquefois j’ai eu des amendes, mais il y a cinq ans Jésus m’a sauvé, et depuis je ne vous ai plus jamais donné du travail. Parce que Jésus m’a pardonné, je pardonne mon voleur. "

C’était la première fois qu’une chose pareille arrivait, tout le monde avait les larmes aux yeux.

Le coupable fut acquitté.

Billy le suivit et mit sa main sur son épaule : " As-tu eu à manger aujourd’hui ? – Non - "

Billy était pauvre, mais il donna son argent à son camarade : " Achète de la nourriture pour toi et tes enfants. "

Le voleur fut confondu par ce témoignage.

" Je n’ai jamais vu une pareille religion, " dit-il.

Billy avait témoigné en Samarie.

Il y a deux ans, j’étais dans une Convention en Irlande lorsque j’entendis une voix pareille à un roulement de tonnerre qui chantait puis qui parlait : " Cela doit être Billy ", me dis-je.

Effectivement c’était lui, il présidait une réunion en plein air, sa figure illuminée par la joie du salut.

Je demandais à Billy des nouvelles des siens.

Son fils allait partir comme missionnaire, je lui dis : " Billy, mon ami, c’est le plus grand honneur que Dieu puisse vous faire. "

Cette pensée frappa Billy, il se mit à pleurer de joie.

Chaque fois que je le rencontrai, il me disait : " C’est vrai ! Quel honneur Dieu m’a fait. "

L’obstacle à la résurrection

Qui nous roulera la pierre loin de l’entrée du sépulcre ? Marc 16 : 3

Comment la résurrection du corps peut-elle se faire ?

Telle est la question qui me fut posée un jour par une diaconesse, directrice d’une maison de retraite à Paris.

Nous revenions d’une de ces grandes nécropoles parisiennes où nous avions déposé la dépouille mortelle d’une sœur de notre Eglise, et j’y avais proclamé la glorieuse certitude de la résurrection.

Bien qu’elle eût blanchi déjà au service de Dieu parmi les malades et les affligés, cette sœur diaconesse était troublée par les apparences définitives de la mort et ce semblant de victoire du sépulcre.

Elle ressemblait aux saintes femmes lorsqu’elles se rendaient au tombeau du Sauveur, elle aussi disait dans son cœur : " Qui nous roulera la pierre loin de l’entrée du sépulcre ? "

Tandis que la voiture nous ramenait vers Paris, j’essayai de placer, devant ma compagne de voyage, le tableau de Jésus-Christ, sorti du tombeau et devenu les prémices de ceux qui sont morts.

S’en trouvent-ils, parmi mes lecteurs, qui soient troublés eux aussi par le problème de la résurrection, et de ses modalités ?

Ayez confiance en Celui qui a ressuscité notre chef.

Il a envoyé des anges qui ont roulé la pierre loin du tombeau, des anges qui se sont aussitôt mis au service du Ressuscité, et Il en a encore pour faire le même travail pour nous.

Ne craignez pas.

Ces mêmes questions angoissantes renaissent parfois pour un autre sujet.

Comment se produira l’enlèvement de l’Eglise, se demande tel chrétien ?

Qu’arrivera-t-il ensuite à ceux que nous laisserons sur terre ?

Bien des mères chrétiennes n’osent guère se réjouir de cette espérance bénie de l’Eglise, parce qu’elles se préoccupent du sort de leurs petits-enfants, qu’elles voient livrés sans défense à un monde mauvais.

Souvenez-vous des anges qui sont venus s’occuper des détails matériels de la résurrection.

Le Seigneur les enverra avec la trompette retentissante au moment du rassemblement des rachetés.

Laissez-lui la réponse à la question angoissante : " Qui nous roulera la pierre loin de l’entrée du sépulcre ? "

C’est la question qui se pose toutes les fois que le Seigneur conduit un des siens jusqu’à l’endroit où commence la vie de résurrection de l’âme.

S’il s’en trouve un parmi mes lecteurs qui soit travaillé dans sa conscience, et près de la conversion, il connaît cette angoisse qui saisit le cœur avant la décision finale.

Il y a toujours entre l’âme et le Sauveur quelque grande pierre, quelque obstacle qui parait insurmontable.

C’est parfois une confession à faire, une restitution à effectuer, la rupture d’une amitié coupable ou dangereuse à consommer, ou encore la désapprobation et la persécution de la famille à accepter.

" Qui nous roulera la pierre loin de l’entrée du sépulcre ? "

Ne craignez pas, allez jusqu’au bout.

Le Seigneur enverra son ange pour être à votre service.

La même question se pose parfois aux enfants de Dieu, quand le Seigneur les appelle à de nouvelles responsabilités, à une nouvelle tâche.

Elle est montée du cœur de Hudson Taylor quand tout paraissait rendre impossible son départ pour la Chine, alors que son Maître l’y appelait.

Elle se posa plus tard, quand l’œuvre grandissante a exigé de sa part de nouveaux actes de foi.

Toujours il se dressait quelque grande pierre entre lui et la fidélité aux appels de Dieu.

Il en a été ainsi de nous quand nous nous sommes engagés dans la voie de la foi.

Que de pierres nous barraient le chemin ! Elles nous paraissaient des montagnes.

Toujours le Seigneur a été fidèle.

Quand nous cherchons Jésus et sa gloire, le Seigneur envoie infailliblement son ange pour rouler la pierre hors de notre chemin.

" Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? " (Hébreux 1 : 14).

Le Seigneur, si nous sommes fidèles, a toujours pour nous de nouvelles tâches, ce sont là les privilèges qu’Il réserve à la fidélité, en attendant la glorieuse bienvenue qui accueillera dans le ciel les serviteurs obéissants.

Vous trouvez-vous devant quelqu’une de ces étapes de la foi, ne vous laissez pas effrayer par les pierres qui barrent votre chemin.

Souvenez-vous des saintes femmes en route pour le sépulcre du prince de la vie : " Levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. " (Marc 16 : 5).

Quand les choses vont mal

Levez vos têtes, car votre délivrance approche. Luc 21 : 28

L’heure la plus sombre de la nuit est parait-il, celle qui précède l’aurore.

Il en sera assurément ainsi de celle qui précédera le grand lever du soleil, lorsque l’Oint de l’Eternel viendra sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire.

De nombreux passages du Nouveau Testament décrivent ces temps.

Ici c’est le Seigneur lui-même qui, voyant au loin les tentations suprêmes de son Eglise, l’avertit avec amour.

Plus loin, c’est Paul, qui le fait dans ses lettres aux Eglises, et surtout dans celles à Timothée.

Ailleurs, c’est Pierre.

Plus loin encore c’est Jean, d’abord dans ses lettres, et puis dans les prophéties si tragiques de l’Apocalypse.

Mais c’est partout le même Esprit, annonçant sans équivoque pour la fin " des temps fâcheux. "

Tous ces enseignements sont précieux pour les troubles actuels, et nous dictent notre conduite.

Quand les impies promènent autour d’eux des regards inquiets et courbent la tête, le Saint-Esprit nous dit de lever la nôtre, parce que notre délivrance est proche.

Sommes-nous présentement dans ces temps de la fin ?

En sommes-nous aux dernières convulsions d’une civilisation chrétienne de nom, mais rejetant de plus en plus le miracle de la révélation divine ?

Aurons-nous bientôt part à ce glorieux enlèvement que le Seigneur a promis aux siens, lorsqu’en un clin d’œil l’ensemble des rachetés sera transporté dans la présence de son chef ?

Dieu seul le sait.

Quoiqu’il en soit, l’exhortation du Maître ne s’applique pas uniquement à l’époque de son retour, elle est toujours vraie, toujours d’actualité :

" Levez la tête car votre délivrance approche. "

Elle est pour toutes les détresses.

Elle est pour les croyants persécutés, pour nos frères sous la croix en Russie, en Roumanie et ailleurs, elle est pour vous, lecteur, aux prises avec les tentations de Satan, avec la malveillance et la calomnie des hommes, pour vous qui êtes mal compris : " Levez la tête, car votre délivrance approche. "

En prédisant aux siens les secousses et les catastrophes qui précéderont son retour, le Seigneur nous révélait en même temps leur raison véritable.

Derrière les apparences Il nous fait voir l’action du malin. Le Saint-Esprit, nous l’avons rappelé, le fait ailleurs parfois :

" Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. " (Apocalypse 12 : 12).

Ne serait-ce pas pour que nous ne nous laissions pas influencer par les passions politiques, que le Seigneur nous fait voir la cause cachée des dernières calamités ?

Ce qui est vrai des malheurs de la fin, l’est peut-être aussi de ceux qui vous frappent personnellement, vous qui lisez ces lignes.

Satan fait la guerre aux saints.

C’est lui qui a frappé Job.

C’est encore lui qui a demandé à cribler les douze comme on crible le blé.

C’est dans son amour que le Maître nous révèle l’action cachée de l’adversaire.

Il nous fait entrevoir la fin de la lutte gigantesque : Les efforts du grand adversaire contribuent à sa propre ruine.

Le méchant tombe dans la fosse qu’il a creusée.

Bien plus, il travaille à la gloire de Dieu et des siens.

" Nous savons que toutes choses concourent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu. "

Les forces de Satan sont limitées, il n’a que peu de temps, il s’épuise et se perd.

Dieu attend son heure, et intervient sans qu’il y ait recours.

Il en sera ainsi des ultimes contorsions du serpent ancien, mais il en est ainsi maintenant des épreuves qu’il réussit à nous infliger.

Vous qui pleurez et tremblez, l’heure de Dieu est près de sonner pour votre triomphe : " Levez la tête, car votre délivrance approche. "

A sa dernière heure, le monde sera abandonné par Dieu, mais il le sera parce qu’il l’aura rejeté.

Il n’aura pas voulu du roi que l’Eternel a oint sur " sa montagne Sainte. "

Il n’aura aucun défenseur à l’heure de son angoisse.

Notre joie repose sur un fondement sûr.

Notre recours est en Dieu qui a fait les cieux et la terre.

Notre confiance ne sera jamais confondue.

Il règne, et bientôt il déploiera la force de son bras puissant pour affranchir les siens.

Notre devoir est de nous réjouir. " La joie de l’Eternel sera notre force. "

C’est le cri de joie des enfants d’Israël qui a fait tomber les murs de Jéricho.

Nous pouvons pousser ce cri même quand les apparences sont contraires, même quand les choses vont mal, car c’est alors que le Seigneur est le plus près de nous.

Déjà une fois le monde a vu une heure sombre.

Elle l’était à tel point, que le ciel lui-même s’est voilé, et qu’en plein midi la nuit a couvert le monde.

Le Fils de Dieu était livré aux méchants.

Ils l’avaient pendu au gibet des criminels.

Jamais les anges n’avaient connu de telles ténèbres.

Ils se sont voilés la face, car le grand meurtrier triomphait.

Oui, il triomphait de Dieu, mais vous le savez, la croix conduisait à la couronne, le jour de Pâques allait luire, Jésus allait sortir du tombeau, héritier désormais du nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus " Sauveur ", tout ce qui est dans les cieux et sur la terre fléchisse le genou à la gloire de Dieu le Père.

C’est pourquoi : " Quand ces choses commenceront à arriver redressez-vous, levez la tête car votre délivrance approche. "

La providence de Dieu

La Providence de Dieu est quelque chose d’extraordinaire.

Elle ressemble aux roues d’Ezéchiel qui " avaient des jantes et une hauteur effrayante, et les jantes des quatre roues étaient toutes garnie d’yeux. "

Même l’homme qui sait que chaque vague qui heurte le navire, le rapproche de sa demeure, même l’homme qui réalise que tout lui est favorable, doit reconnaître que la Providence est surprenante.

Cette notion que Dieu fait absolument tout renverse ma pensée et m’écrase.

Les péchés de l’homme, la méchanceté de notre race, les crimes des nations, les iniquités des rois, la cruauté des guerres, le terrible fléau de la peste, toutes ces choses accomplissent, de façon mystérieuse, la volonté de Dieu !

Ne nous attardons pas à ce mystère, nous ne pouvons le comprendre.

Je ne peux pas moi-même l’expliquer.

Je suis incapable de dire où la liberté et la volonté humaines se rencontrent avec la souveraineté et les desseins immuables de Dieu.

Cette question a, depuis le temps d’Adam, provoqué les luttes de géants intellectuels qui se sont combattus les uns les autres.

Quelques-uns ont dit : " L’homme fait ce qu’il désire ", et d’autres ont dit : " Dieu fait ce qu’il veut. "

Dans un sens tous ont raison, mais aucun n’est assez intelligent pour pouvoir indiquer le point de liaison…

Dimanche dernier je m’engageai, sans savoir pourquoi, dans une certaine rue où je rencontrai un jeune homme qui, depuis longtemps, désirait me parler.

Je vois ici la Providence de Dieu qui permit à ce jeune homme de me trouver.

Et cependant j’avais choisi moi-même ma route.

Comment cela se fait-il ? Je ne sais pas. Je ne peux le comprendre.

Je crois que chaque atome de poussière qui voltige au soleil ne le fait, plus ou moins, que par la volonté de Dieu.

Je crois que chaque algue marine qui heurte le bateau à vapeur a son orbite, aussi bien que le soleil qui brille aux cieux.

Je crois que le fléau est dirigé, dans la main du vanneur, comme les étoiles le sont dans leur course à travers l’espace…

Celui qui croit en Dieu doit admettre l’enseignement qui nous occupe.

Il n’y a pas de situation intermédiaire entre la foi en la Providence d’un Dieu souverain qui fait toutes choses selon son conseil et selon sa volonté, ou la négation d’un Etre infini quelconque.

Un Dieu qui n’est pas maître de ses actions, un Dieu dont la volonté est enchaînée, n’est pas un Dieu et ne peut pas l’être.

Pour mon compte, je ne pourrai jamais croire en un tel Dieu…

Extrait de C.H. Spurgeon par E.R.

C’est un affreux péché que de ne pas prier

" Que Dieu me garde de pécher contre l’Eternel en cessant de prier pour vous ! " 1 Samuel 12 : 32

C’est un affreux péché que de ne pas prier !

Pour le pécheur inconverti, cela fait partie de son état de condamnation.

Pour l’enfant de Dieu, c’est synonyme de recul.

Ne pas prier est une des formes de l’incrédulité.

C’est la cause profonde de tous les péchés, comme la convoitise est la cause de l’adultère.

Il n’y a dans le monde aucun péché, si grave soit-il, dont l’absence de prière ne soit une des causes et que l’exercice fidèle de la prière n’aurait pu prévenir ou guérir.

Je suis convaincu qu’en elle-même l’absence de prière est pire que le meurtre, l’adultère ou le blasphème.

Elle révèle davantage le véritable état du cœur qui vit loin de Dieu.

Notre plus grave péché, à vous et à moi, c’est de ne pas prier.

Mes fautes sont toutes dues à ce défaut de prière.

Le manque d’âmes sauvées dans mon ministère provient du manque de prière bien plus que d’une faiblesse de ma prédication.

Lorsque la joie disparaît de mon cœur, comme cela arrive parfois, c’est encore un fruit de l’absence de prière.

Mon indécision, mon manque de sagesse et de direction divine de même.

Toutes les fois que je suis tombé dans le péché, que j’ai failli à mon devoir, que j’ai manqué de puissance, toutes les fois que je me suis laissé troubler par une contrariété ou par un manque de confort, je puis en rendre responsable ma négligence dans la prière.

Tout ce qui ne va pas dans les Eglises, chez le prédicateur aussi bien que chez les auditeurs, est dû à l’absence de prière.

Oh ! Quel affreux péché que de ne pas prier !

Il suffit d’ouvrir la Bible pour voir qu’il en est bien ainsi : Samuel, inspiré par le Saint-Esprit, le dit expressément : " Que Dieu me garde de pécher contre l’Eternel en cessant de prier pour vous ! "

De très nombreux passages de l’Ecriture ordonnent aux chrétiens de prier.

Il est même dit : " Priez sans cesse. "

L’ordre est sans aucune restriction.

Jésus adresse un jour à ses auditeurs une parabole pour leur montrer " qu’il faut toujours prier et ne pas se relâcher. "

Et remarquez la fin de cette parabole : " Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient à Lui jour et nuit ? "

Mais, dira-t-on, est-il réellement possible de prier sans cesse ?

L’exemple suivant fera comprendre que ce commandement de Dieu est réalisable aussi bien que les autres :

C’est la nuit. Toute la famille est couchée et bébé dort dans son lit.

La mère repose comme les autres.

Au milieu de la nuit, un soupir dans le berceau, et aussitôt la mère s’éveille : Elle écoutait.

Tout en dormant, elle veillait sur son petit trésor.

Son esprit est à tel point accaparé par son enfant que, tandis qu’elle dort, son subconscient est à l’écoute, à son poste, et veille dans la nuit.

Si une mère peut se souvenir de son bébé pendant son sommeil, un chrétien qui aime le Seigneur de tout son cœur, qui soupire après ses bénédictions, ne peut-il pas aussi se souvenir de son Dieu pendant son sommeil ?

Parfois, trop rarement, en m’éveillant dans la nuit, je me suis trouvé dans la présence de Dieu.

La négligence dans la prière ouvre la porte à tous les autres péchés.

Jésus nous le dit clairement : " Veillez et priez afin que vous ne tombiez pas en tentation ! L’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. "

La prière est le remède contre la tentation.

Lorsque Saint Paul recommande aux chrétiens de se revêtir de toute l’armure de Dieu afin de pouvoir " tenir contre les ruses du Diable " et d’être capable de " résister dans le mauvais jour ", il leur dit en même temps " de faire toutes sortes de prières et d’y veiller avec une entière persévérance. "

La prière seule donne la victoire sur Satan.

Si nous examinons la vie des chrétiens de la Bible, nous arrivons à la même conclusion.

Le meilleur exemple est Jésus lui-même.

Il nous est dit que, tandis que les foules le poursuivaient de toutes parts, " Il se retirait sur la montagne ou dans le désert pour prier. "

Lorsqu’il fut transfiguré sur la montagne, Il y était monté " pour prier ".

Les premiers chrétiens priaient beaucoup. Ils jeûnaient et passaient fréquemment des nuits entières en prière.

Pensez à Paul et Silas au milieu de la nuit dans la prison et aux chrétiens qui en même temps priaient pour eux dans la maison de Marie.

L’immense bénédiction de la Pentecôte fut accordée aux disciples en réponse à leur prière persévérante.

On pourrait multiplier les exemples.

La réelle différence entre les Eglises du Nouveau Testament et celles d’aujourd’hui, entre les prédicateurs du Nouveau Testament et ceux d’aujourd’hui, entre les chrétiens d’alors et nous-même se trouve dans l’exercice de la prière et dans la puissance qui en découle.

Si les chrétiens du Nouveau Testament servaient le Seigneur de la vraie manière, c’est donc nous qui le servons mal.

S’ils ont eu raison de prier ainsi, nous avons tort de ne pas prier autant qu’eux.

Qu’il serait beau de pouvoir rapporter ici, à l’appui de cette affirmation, les expériences des innombrables chrétiens célèbres ou obscurs de tous les siècles !

Le rayonnement de leur vie, tout ce qu’ils ont pu faire à la gloire de Dieu, trouve sa source profonde dans beaucoup de prière.

Cela nous amène à dire encore un mot au sujet des tragiques conséquences du manque de prière chez les chrétiens.

Il y a beaucoup de gens qui se perdent autour de nous, parce que nous ne savons pas intercéder en leur faveur.

Dans le désert, Dieu avait décidé de détruire tout Israël et de faire de Moïse et de sa maison un peuple nouveau.

Mais Moïse pria et Dieu pardonna à Israël et ne lui fit pas le mal qu’il avait décidé de lui faire.

Chaque chrétien sait que les hommes ne peuvent être sauvés si on ne leur annonce pas l’Evangile.

Mais cette prédication elle-même est inefficace sans la prière.

C’est dans la mesure où ceux qui annoncent l’Evangile, prient, et sont soutenus par la prière fervente de beaucoup de chrétiens, que leur ministère sera béni et que l’Esprit de Dieu s’y manifestera avec puissance pour le salut des âmes.

Il est absolument impossible de séparer le Réveil de la prière.

Il est insensé de penser qu’un ministère quelconque puisse porter du fruit (un fruit qui demeure jusque dans la vie éternelle) sans être porté dans le secret par beaucoup de prière.

Quelle responsabilité nous incombe à nous qui connaissons les glorieuses promesses faites à la prière ! ….

Ne voulons-nous pas reconnaître devant Dieu que le manque de prière est vraiment notre péché ? ….

Que la prière soit la plus grande œuvre de notre vie et qu’elle en soit la plus grande joie !

Celui qui nous a appelés est fidèle, c’est lui qui le fera !

Viens et Vois mars 1948

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