Coment fêtons-nous Pâques ?

Où l’on se rappelle que Jésus était juif. Où l’on donne des idées pour vivre le temps de Pâques. Plus complètement, de manière renouvelée. Enfants et parents, ensemble.

Pâques est un moment fondamental pour l’Eglise.

Pourtant, dans notre tradition évangélique mennonite française, il y a semble-t-il peu ou pas de préparation spécifique pour cette fête.

Souvent nous avons des difficultés à faire la part des choses entre les aspects folkloriques, réservés aux enfants (œufs, lapins, poules et autres chocolats), et l’aspect essentiel pour notre foi des événements de Pâques, célébré entre adultes par une Sainte Cène solennelle.

Pour certains d’entre nous, la découverte de la façon dont les Juifs (y compris Jésus) célébraient la Pâque nous a aidés à vivre plus concrètement ces événements, tous ensemble en tant que famille de Dieu, dans l’Eglise réunie.

Chacun, du plus petit au plus grand, est impliqué, il participe à ce grand bouleversement de la libération que Dieu donne.

La Pâque juive, ou Pessach en hébreu, est une fête qui porte plusieurs noms :

- la fête du printemps

- la fête des pains sans levain

- la fête du Passage.

Pessach (qui signifie " passer par-dessus ") nous rappelle l’événement qui a mis fin à l’esclavage des Israélites en Egypte.

Le soir avant la libération, Dieu leur a demandé de préparer et de manger un repas spécial : C’était le premier repas de la Pâque.

Ce repas est fêté chaque année depuis ce jour-là et encore aujourd’hui, pour que chaque génération se souvienne de ces événements miraculeux.

Le dernier repas de Jésus avec ses disciples était justement ce repas de la Pâque, le Séder.

Ingrédients

Le Séder est un vrai repas célébré en famille, accompagné d’une liturgie et de plusieurs aliments symboliques déposés sur le plat du Séder au milieu de la table.

On y trouve les éléments suivants :

Un os d’agneau grillé en souvenir de l’agneau que mangèrent nos ancêtres à la sortie d’Egypte.

Maror : Les herbes amères (persil), en souvenir des conditions très dures de l’esclavage.

Mazzah : Les pains sans levain, parce que nos ancêtres, lorsqu’ils quittèrent l’Egypte, partirent très vite et la pâte n’eut pas le temps de lever.

De l’eau salée pour rappeler les larmes qui ont été versées.

Haroset : Un mélange fait de pommes et de noix râpées en souvenir du mortier mêlé de paille avec lequel nos ancêtres étaient obligés de préparer les briques pour les constructions de Pharaon.

Le repas est aussi accompagné par quatre verres de vin qui correspondent à quatre promesses de libération : Je vous affranchirai, je vous délivrerai, je vous rachèterai, je vous prendrai pour que vous soyez mon peuple (Exode 6 : 6 et 7).

Voici le déroulement de ce repas à la fois rituel et festif qui a lieu le soir du 14ème jour de Nisan du calendrier juif.

Chacun des convives a un rôle à jouer et se sent concerné par l’histoire qui est racontée.

Un repas spécial

La mère : Allume deux bougies et prononce une prière de reconnaissance.

Le père : Prend le premier verre de vin, le bénit, et rappelle la première promesse de Dieu (Exode 6 : 6).

Tous : Chacun boit le premier verre de vin.

Tous : Chaque personne prend quelques brins de Maror qu’elle mange après les avoir trempés dans l’eau salée.

Le père : Bénit le pain sans levain et le rompt.

Les enfants : Posent quatre questions sur la signification du repas et des symboles.

Le père : Répond aux questions.

Quelqu’un : Lit le récit de l’Exode.

La mère : Remplit le deuxième verre de vin.

Tous : Après la bénédiction et le rappel de la deuxième promesse, chacun boit le deuxième verre.

Toute le monde : Mange joyeusement le repas de fête….

A la fin du repas….

Le père : Prend le pain qui a été rompu et le distribue à tout le monde. (C’est le moment décrit dans Matthieu 26 : 26 et Luc 22 : 19).

Tous : Chacun prend le morceau de pain et le mange avec le Haroset.

La mère : Remplit le troisième verre.

Tous : Après la bénédiction et le rappel de la troisième promesse, chacun boit le troisième verre. (C’est le moment décrit dans Matthieu 26 : 27 / 29 et Luc 22 : 20).

Quelqu’un : Lit un passage des Psaumes 113 à 118 et tous chantent ensemble.

La mère : Remplit le quatrième verre de vin.

Tous : Après la bénédiction et le rappel de la quatrième promesse, chacun boit le quatrième verre.

Le Séder prend fin.

Tous se saluent en se souhaitant la paix, Shalom.

Le Messie, notre Pâque

Avec les Juifs messianiques, nous pouvons nous aussi célébrer le Séder en commémoration de notre libération de l’esclavage, par Jésus.

En découvrant les gestes et les symboles du Séder, l’histoire du peuple d’Israël devient plus concrètement notre histoire.

Exode 6 : 6

" C’est moi le Seigneur, je vous ferai sortir des corvées d’Egypte, je vous délivrerai de leur servitude, je vous revendiquerai avec puissance et autorité. "

Exode 15 : 1 et 2

" Je veux chanter le Seigneur, il a fait un coup d’éclat. Cheval et cavalier, en mer il les jeta !

" Ma force et mon chant, c’est le Seigneur. Il a été pour moi le salut. C’est lui mon Dieu, je le louerai ; le Dieu de mon père, je l’exalterai. "

Matthieu 26 : 26

" Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit, puis, le donnant aux disciples, il dit : " Prenez, mangez, ceci est mon corps. "

Luc 22 : 20

" Pour la coupe, il fit de même après le repas, en disant : " Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang versé pour vous. "

Psaume 117

" Nations, louez toutes le Seigneur. Peuples, glorifiez-le tous. Car sa fidélité nous dépasse, et la loyauté du Seigneur est pour toujours. Alléluia ! "

Notre pain quotidien

" Christ, notre pâque, a été immolé " (1 Corinthiens 5 : 7)

Les lourds épis ondulant au souffle de l’été se sont convertis en blanche farine.

Des mains habiles, ou le bras mécanique du pétrin, en feront de la pâte, la chaleur du four cuira le pain, le bon pain doré dont l’odeur chaude nous mettra en appétit.

Hommage soit rendu au pain ! Ce don de Dieu à l’homme est considéré depuis des millénaires comme le symbole même de la vie.

En son langage imagé, la Bible en fait l’emblème de ce qui nous est le plus nécessaire ; d’où la prière de Jésus : " Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. "

L’abondance de pain était un signe de bénédiction ; en être privé était la pire des calamités.

Quand l’Eternel brisait le bâton du pain, le malheur était là.

Qui entrait dans une maison avait droit au pain.

C’est pour cela que Jésus ordonna à ses disciples de n’en point prendre avec eux dans leurs tournées.

C’était une abominable trahison que de se retourner contre celui dont on avait mangé le pain.

Il fallait en donner à qui avait faim, fût-il un ennemi.

L’importance du pain comme aliment essentiel engendra diverses locutions hébraïques : Le pain de la douleur, le pain du deuil, le pain de l’intelligence….

Par euphémisme, le pain désigna aussi les aliments dont se nourrissent les sentiments et dont se repaissent les passions.

L’homme ne vit pas de pain seulement.

Moïse déjà l’avait dit.

Si notre corps a besoin d’aliments, notre âme elle aussi doit être nourrie.

L’école, le livre, le journal, la radio, la télévision offrent à l’esprit des possibilités de culture sans lesquelles nous resterions intellectuellement des sous-développés.

Cependant, notre âme est d’une complexité telle qu’il lui faut davantage.

Elle a besoin d’un élément que la Bible, Parole de Dieu, appelle le pain de vie.

Qui ne connaît pas ce pain-là a toujours faim.

Il demeure insatisfait, quand bien même il posséderait tout le reste, car il lui manque cet élément essentiel qui seul apporte et entretient la vie véritable : Celle que Dieu a mise en nous.

A l’homme, créé par Dieu, il faut le pain de Dieu.

De tous temps les êtres les plus sensibles et les mieux doués, poètes, philosophes, sages, l’ont cherché sur la terre sans le trouver jamais, laissant ainsi leur âme sur sa faim.

Dieu a répondu aux affamés que nous sommes en envoyant son Fils parmi nous.

Pascal a dit : " Non seulement nous ne connaissons Dieu que par Jésus-Christ.

" Nous ne nous connaissons nous-même que par Jésus-Christ.

" Nous ne connaissons la vie, la mort que par Jésus-Christ.

" Hors de Jésus-Christ nous ne savons ce que c’est ni que notre vie, ni que notre mort, ni que Dieu, ni que nous-même. "

Giovanni Papini, le grand poète italien, lui a adressé cette prière : " Tous ont besoin de toi, même ceux qui l’ignorent, bien plus ceux qui l’ignorent que ceux qui le savent.

" L’affamé croit chercher du pain et il a faim de toi ; l’altéré s’imagine qu’il veut de l’eau et il a soif de toi, le malade a l’illusion de désirer la santé et son mal est l’absence de toi.

" Qui, en ce monde, cherche la beauté te cherche toi, sans le savoir ; toi qui es la beauté entière et parfaite ; celui qui, dans ses pensées, poursuit le vrai te poursuit toi qui es l’unique vérité digne d’être connue ; et celui qui tend les bras vers la paix, les tend vers toi qui es la seule paix où puissent reposer les cœurs.

" Ils t’appellent sans savoir qu’ils t’appellent, et leur cri est indiciblement plus douloureux que le nôtre. "

Autrefois, pour nourrir son peuple au Néguev, Jéhovah avait fait descendre la manne du ciel.

Maintenant Il nous donne le vrai, l’impérissable pain du ciel : Son Fils.

Tous y ont droit de même que tous ont droit au pain du boulanger.

Il est gratuit, car Dieu ne fait pas payer ses dons.

Chacun peut, par un acte de foi, s’approcher du Christ et se nourrir de lui.

Le symbole va encore plus loin.

Entre les meules puissantes du moulin le grain s’écrase, il cesse de vivre, il perd ses possibilités de reproduction, son germe disparaît, il est anéanti.

C’est à ce prix-là que le Christ est devenu notre pain.

L’épître aux Philippiens nous le rappelle :

" Quoique le Christ fût de condition divine, Il ne s’est pas prévalu de son égalité avec Dieu, mais Il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave et en se faisant pareil aux hommes.

" Et quand Il eut revêtu l’aspect d’un homme, Il s’est encore abaissé lui-même en se rendant obéissant jusqu’à la mort, la mort même de la croix " (Chapitre 2 : 6 à 8).

L’abaissement de Jésus-Christ, son humiliation, ses souffrances, sa mort, étaient les conditions de notre salut.

Sur l’infâme gibet de Golgotha nous rencontrons un être qui souffre, qui expire et qui aime.

Il souffre pour expier, Il expie par amour.

Cet être n’est pas un homme ordinaire, ce n’est pas non plus un surhomme, c’est la Sainteté couverte de nos souillures, c’est la justice revêtue de nos injustices, c’est l’Amour portant la haine pour la tuer, c’est l’Absolu dans l’anéantissement, c’est Jéhovah devenu Jésus-Christ, le grain de blé broyé qui devient pain.

Qui comprend cela ne peut rester insensible ni indifférent ; ou il rejette ce dogme, qui est celui de la Bible toute entière, comme la plus grande des folies, et il sombre dans l’incrédulité, ou il le reçoit comme la suprême révélation, il croit, il accepte et, confondu devant un tel amour, il adore et il s’offre au service de Celui qui devient, dès lors, son Seigneur et son Dieu.

Se nourrir d’un auteur, se nourrir de lectures, d’art, de philosophie, c’est y consacrer sa pensée, son cœur et son temps.

C’est, en quelque sorte, s’en imprégner.

Se nourrir de Christ, c’est cela mais c’est encore plus que cela.

C’est non seulement l’étudier, l’admirer, l’imiter dans la mesure du possible, essayer de vivre selon ses lois – nous serions très rapidement convaincus que cela nous est impossible – c’est l’accepter comme Sauveur, directeur de conscience et Seigneur.

C’est se soumettre volontairement à son autorité souveraine, c’est, au sens spirituel du terme, l’assimiler au point que sa Personne deviendra partie intégrante de notre personne.

Il sera alors en nous comme le pain que l’on mange et qui devient, par un phénomène étonnant d’assimilation, chair de notre chair et sang de notre sang.

Manger et boire le corps et le sang de Jésus-Christ, selon l’expression forte de l’Evangile, ne signifie rien moins que cela.

Il y a dans ce saint mystère plus que l’Eucharistie, plus que la simple participation au repas du Seigneur.

C’est le grand miracle de l’Esprit saint rendant possible la vie de Christ en nous.

Rien d’autre mieux que le pain ne pourrait nous le faire comprendre. Manquer de pain, c’est manquer de tout.

Être privé de Jésus-Christ c’est être spirituellement dans une disette voisine de la mort.

Le pain ne lasse jamais.

Jésus-Christ, selon l’expression d’un Psaume, rassasie à souhait ceux qui le craignent.

Le pain s’allie à toute autre nourriture et convient à chacun.

Jésus-Christ nous accompagne partout.

Il est l’Ami fidèle qui aime en tout temps, et en toute circonstance.

Il peut seul combler notre faim de pardon, de paix, de joie intérieure, de justice, d’amour et d’immortalité.

Il donne à la vie son sens véritable. Il se communique à qui vit de lui.

Que fait l’affamé à qui l’on offre du pain ?

Il ne s’enquiert pas de sa composition ou de ses qualités nutritives.

Peu lui importe sa forme et comment il lui est parvenu.

C’est du pain, cela lui suffit, il le prend et le mange.

Jamais nous ne serons nourris en analysant Jésus-Christ.

Une étude critique de sa personne et de son œuvre ne comblera aucun vide de notre âme.

Pour que le Christ nous rassasie, il faut aller à lui comme on va au pain.

Il faut le prendre et s’en nourrir.

Il est dans les Ecritures. " Sondez-les " a-t-il dit, " Ce sont elles qui rendent témoignage de moi. "

Lire, méditer les Evangiles dans un esprit de prière et de soumission, pour permettre au Saint-Esprit de nous l’y révéler, c’est véritablement se nourrir de Jésus-Christ.

C’est faire de lui notre pain quotidien.

GADINA

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